Voici comment Liberation.fr résume avec humour l’événement. Après des semaines de réflexion, le président américain a en effet tranché. « L'heure est venue de quitter l'accord de Paris », a-t-il déclaré jeudi dernier. « J'ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris »... Ce qui n’a pas empêché le maire de cette ville d’aussitôt répliquer qu’il appliquerait, pour sa part, l’accord. UsineNouvelle.com souligne qu’ « une telle décision ne signifie pas la fin de l’accord. L’intransigeance du président américain a plutôt tendance à souder les autres pays dans la lutte contre le réchauffement climatique. La Chine et l’Europe ne se sont jamais aussi bien entendu pour prendre le leadership de ce combat salutaire. La Chine a stoppé 90% de ses projets de centrales à charbon et l’Inde se lance à fond dans le solaire (…). Les grandes villes du monde se sont engagées dans un processus irréversible pour arriver à la neutralité carbone. C'est notamment le cas aux Etats-Unis de San Francisco. Des Etats comme la Californie, New York et Washington ont déjà annoncé ne pas suivre Donald Trump. Et même des grands groupes industriels américains comme ExxonMobil ne veulent pas sortir de l'accord ». Sans oublier Tesla, Ford, General Motors, General Electric, Disney ou Chevron, certains quittant le comité de conseillers informels du président. Mardi, l'ancien maire de New-York Michael Bloomberg a transmis au secrétaire général de l'ONU une lettre signée par plus de 1 200 organisations américaines en faveur de l'accord (LaTribune.fr du 06/06). D’après Le Monde, la plupart des médias américains jugent que cette décision « isole le pays ». LesEchos.fr soulignent que « la condamnation de la décision américaine est mondiale, à l'exception du Royaume-Uni, trop soucieux d'abimer sa relation qu'il croit privilégiée avec l'Amérique de Trump en plein Brexit, et de la Russie de Poutine - dont un des grands axes diplomatiques semble être désormais d'encourager l'homme de Washington à persévérer dans tous les errements susceptibles d'affaiblir la prééminence américaine et la solidarité du camp occidental ». Parmi les protestations venues de chefs d’Etat du monde entier, on retiendra celle d’Emmanuel Macron qui, après avoir cosigné un communiqué avec l’Allemagne et l’Italie, a qualifié, dans une courte allocution prononcée à l'Elysée en français puis en anglais - une première –, de « faute pour l’avenir de la planète » cette décision, jugeant que « les Etats-Unis ont tourné le dos au monde » et que M. Trump avait fait « une erreur pour les intérêts de son pays et de son peuple (…). Nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux. En aucun cas (…). Sur le climat, il n’y a pas de plan B car il n’y a pas de planète B ». Il a également invité les scientifiques et entrepreneurs américains à venir travailler en France, où « ils trouveront une seconde patrie et des solutions concrètes » et a dit souhaiter « des initiatives fortes » de la part de ses alliés européens pour prendre le leadership mondial en matière de climat, avant de détourner malicieusement le slogan de campagne de Donald Trump, « Make America Great Again », en « Make Our Planet Great Again » (Les Echos du 02/06).
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