Lu mardi sur Les Echos.fr : « la pente de la croissance mondiale ne bouge pas, mais elle ne se partage plus de la même façon selon les dernières prévisions du FMI. Si le chiffre reste bloqué sur 3,5% de hausse du PIB mondial en 2015, c'est parce que la reprise en cours dans les pays industrialisés, y compris en France (...), va compenser l'affaiblissement des performances des pays émergents, au premier rang desquels la Chine et le Brésil ». Le site publie d'ailleurs lundi un éditorial intitulé « Et si la Chine se rendormait ? » : « ce n'est qu'un chiffre mensuel, mais il confirme une tendance que ressentent tous les industriels implantés en Chine : le formidable boom économique du pays subit un ralentissement sans doute beaucoup plus fort que ne le disent les statistiques. En témoigne cette baisse surprise des exportations au mois de mars, en chute de 15% alors que les spécialistes tablaient sur une hausse de 12%. Autre signe inquiétant : le recul de 12% des importations, qui témoigne d'un marché intérieur faiblard. Si le marché du travail résiste pour l'instant, le risque est qu'une croissance plus faible qu'attendu (7% selon les chiffres officiels) ne rompe la digue et provoque des troubles sociaux ».
Les conséquences potentielles de cette situation sont loin de ne concerner que la Chine. « Krach mondial, le retour », titrait ainsi la newsletter quatre jours avant : « c'est la grosse bulle qui enfle, qui enfle, qui enfle. Les autorités boursières chinoises ne savent plus comment endiguer la ruée des investisseurs. A Shanghai, les volumes sont désormais à plus de 150% au-dessus de leur moyenne mensuelle. A Hong-Kong, l'indice composite a gagné 100% depuis l'été. Une folie alimentée en partie par les petits épargnants et les promesses de la banque centrale chinoise d'y aller de son programme de rachat d'actifs. Désormais, la crainte d'une nouvelle déflagration planétaire n'est plus une fiction. D'autant que le tout-puissant président de JP Morgan y est allé de son couplet apocalyptique. Dans sa lettre aux actionnaires rendue publique aujourd'hui, il écrit que la pire crise financière jamais vue dans l'histoire est devant nous, tant les liquidités incontrôlées se déversent sur les marchés »...
La production industrielle aux Etats-Unis a connu un recul plus fort que prévu en mars. Selon la Réserve fédérale, elle s'est contractée de -0,6% sur un mois (Les Echos du 16/04).
Le FMI a revu en hausse ses prévisions de croissance pour la France, à 1,2% cette année, contre 0,9% auparavant, et 1,5% l'an prochain, contre 1,3% auparavant (Challenges.fr du 14/04).
Le président Hollande a annoncé la création d'une Alliance d'entreprises visant à favoriser les investissements dans l'industrie du futur : « 15 000 entreprises bénéficieront d'un diagnostic effectué par un réseau de 300 experts. Il y aura un dispositif pour accompagner les projets des 2 000 entreprises qui décideront d'investir et de réaliser des usines du futur » (Les Echos du 15/04). Selon Olivier Scalabre, directeur associé du Boston Consulting Group à Paris interrogé par UsineNouvelle.com, l'industrie 4.0 peut changer la donne et permettre à la France « de recoller au peloton de tête ». A condition d'investir...
Le Premier ministre Manuel Valls a justement encouragé jeudi dernier, lors d'un déplacement dans la Loire, les entreprises à se saisir du nouveau dispositif fiscal de soutien à l'investissement annoncé la veille. Mais d'après Thibaut de Jaegher dans un éditorial paru le même jour sur UsineNouvelle.com, « le problème de l'investissement en France est moins un problème d'argent que d'idées. Dans ce contexte, les dispositifs annoncés par le gouvernement sont bons à prendre mais ne répondent pas vraiment au diagnostic fait par les patrons et les banquiers (...). Les patrons n'ont plus envie (...). Au-delà des marges trop faibles et de la complexité réglementaire, il y a un manque criant de confiance en l'avenir. Chaque chef d'entreprise a appris à être prudent, à ne s'appuyer que sur ses propres forces pour se lancer dans un nouvel investissement ».
« Si le moral des patrons repart [très relativement], l'investissement des entreprises tarde », titre effectivement ce jeudi Challenges.fr : « l'embellie observée depuis plusieurs mois chez les dirigeants d'entreprises ne se traduit pas encore dans les anticipations d'embauches, selon un sondage OpinionWay ». La prudence reste de mise. Surtout que, comme nous l'apprend la newsletter, les défaillances d'entreprises en France atteignent à un niveau historiquement haut : « si les PME retrouvent un peu d'allant, les TPE sont plus fragiles que jamais. Selon une étude, plus de 18 000 entreprises pourraient bientôt mettre la clé sous la porte ».
Le président du Medef, Pierre Gattaz, a pour sa part déclaré vendredi dernier que « le compte y était » à propos du pacte de responsabilité, estimant que l'emploi allait « venir progressivement », en réponse aux propos du Premier ministre deux jours avant. Manuel Valls avait en effet rappelé à l'ordre le patronat à propos des contreparties aux 40 milliards d'euros alloués au titre du pacte, estimant que le compte n'y était pas » et que « l'effort était insuffisant ». Selon M. Gattaz, « les marges qu'on va dégager, grâce à cet effort qui est fait à destination des entreprises, permettront de les désasphyxier, de baisser leurs charges. Progressivement, elles retrouveront de la compétitivité, et ça permettra de recréer de l'investissement et de l'emploi » (LesEchos.fr du 10/04). Il se dit « extrêmement inquiet » face à la chute continue des entrées en apprentissage qui ont encore reculé de 14% en janvier et février après une baisse de 8% en 2013 et de 3% en 2014. « Pas terrible pour ce qui devait être une des principales armes de la lutte contre le chômage », remarquent mardi LesEchos.fr. Le patronat incrimine la réforme de la taxe d'apprentissage qui a transmis une partie des recettes aux régions.
Le ministre du Travail François Rebsamen a annoncé jeudi dernier que les petites entreprises ne seraient pas obligées de remplir des fiches individuelles d'exposition à la pénibilité. Il propose de simplifier le suivi (UsineNouvelle.com du 10/04).
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