« Gaz de schiste : le rapport enterré par le gouvernement », titrait mardi Le Figaro. Un rapport d'experts, commandé par Arnaud Montebourg, recommandait en effet l'expérimentation en France d'une technologie d'exploitation à base de fluoropropane, alternative à la controversée fracturation hydraulique, mais qui n'a jamais été testée à grande échelle. Ce texte « souligne, en détail, combien la France pourrait en tirer parti, en termes de croissance, d'emplois, de compétitivité industrielle, d'indépendance énergétique ». Il évoque des chiffres compris entre 3 et 10 milliards d'euros de revenus par an, entre 120 000 et 225 000 emplois ou encore de +0,9 à +1,7 point de croissance annuelle en fonction des hypothèses de production. Mais l'exécutif l'a écarté de peur, selon l'article, de déplaire aux écologistes.
La ministre de l'écologie Ségolène Royal, dénonçant la « pression de lobbies canadiens » à l'origine du procédé préconisé, a confirmé l'information et réaffirmé s'opposer à l'utilisation du propane en particulier et à l'exploitation du gaz de schiste en général : « l'eau est remplacée par de l'heptafluoropropane, une molécule dont le potentiel de réchauffement climatique est 3 000 fois celui du CO2 (...). Le débat sur les gaz de schiste pourrait déstabiliser l'effet de relance économique créé par la transition énergétique ». Pour leur part, les pro-schistes regrettent que le débat demeure impossible en France (UsineNouvelle.com du 07/04).
Pendant ce temps-là, l'Allemagne a annoncé jeudi dernier autoriser la fracturation hydraulique, indispensable à la recherche, tout en l'encadrant strictement (UsineNouvelle.com du 02/04).
Autre télescopage ironique de l'actualité, NouvelObs.com nous apprend ce jeudi qu'un rapport de l'Ademe qui envisageait la possibilité de remplacer l'électricité nucléaire par un bouquet 100% renouvelable d'ici 2050 a été enterré. Or, d'après l'article, « c'est sans doute ce point qui coince en haut lieu. La Loi de transition énergétique, défendue en ce moment à l'Assemblée nationale par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal n'est pas vraiment sur cette ligne. Elle défend en effet un passage à 50% d'électricité nucléaire en 2025 - ou peut-être 2030. Ce passage au tout-renouvelable (...) ne serait guère plus onéreux qu'aujourd'hui. Argument embarrassant pour les pro-nucléaires (toujours fort nombreux dans les ministères) qui ne cessent de répéter que seul l'atome peut garantir des factures électriques accessibles et qu'un 100% renouvelable serait un suicide économique ». Des pro-nucléaires assurément plus nombreux que les pro-schistes.
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