« Le 'pacte de responsabilité', nouveau choc proentreprise », titrait mardi Liberation.fr suite à la conférence de presse du Président de la République.
« Principale annonce de François Hollande (...), ce pacte conjugue baisse de cotisations et simplification administrative, contre des engagements patronaux en matière d'emploi et de dialogue social. De quoi réjouir le Medef », souligne le quotidien. Ces déclarations ont en effet reçu un très bon accueil de la part du patronat, qui espère une mise en place rapide des mesures alors que les défaillances d'entreprises ont presque atteint l'année dernière le niveau record de 2009 en France, avec plus de 63 100 dépôts de bilan concernant 270 000 emplois (Challenges.fr et Les Echos du 16/01).
Même son de cloche dans l'éditorial de Thibaut de Jaegher paru sur UsineNouvelle.com mercredi : « Enfin ! Il y va franchement. Sans se poser de questions politiciennes, sans penser à la gauche de la gauche, sans verdir démesurément son discours, François Hollande a assumé une politique économique de l'offre (...). On aurait presque envie de parodier sa tirade lors de son duel télévisé avec Nicolas Sarkozy : "Moi, président, je veux régler le problème de la France : sa production. Moi, président, je veux promouvoir une politique de l'offre pour muscler la demande. Moi, président, je veux alléger le coût du travail, en reportant 30 milliards d'euros de cotisations familiales pesant sur les entreprises sur d'autres assiettes d'ici 2017. Moi, président, je veux donner de la visibilité en définissant une trajectoire claire de prélèvements obligatoires et de réduction des dépenses publiques. Moi, président, je veux faciliter la prise de décision pour les dix actes clés de la vie d'une entreprise, de sa création à sa cession. Moi, président, je veux que les entreprises s'engagent, en échange de ces efforts, à créer des emplois de qualité et de haut niveau" (...). L'avenir - et l'Histoire - dira si notre pays a trouvé son Schroeder ce mardi de janvier, si Hollande restera comme le président qui a remis la France sur les rails. En attendant (...), il ne pourra mener seul cette tâche à bien. Surtout sans l'aide des entreprises. Il les a invitées à négocier les détails de ce nouveau pacte qu'il leur propose dans les prochaines semaines. Les chefs d'entreprises doivent l'accepter, s'engager dans ce pacte et le signer s'il tient les promesses du discours présidentiel. Il n'y a qu'avec eux que le pacte peut se transformer en actes ».
Une mise en garde qui n'est pas inutile. L'Usine Nouvelle de cette semaine souligne ainsi que si « Pierre Gattaz, le patron des patrons, estime que les entreprises peuvent créer un million d'emplois nets d'ici cinq ans si les charges baissent, ce chiffre est invérifiable ». Et l'hebdomadaire de citer le dirigeant : « je ne signerai jamais un engagement juridique sur le nombre d'emplois créés. Il ne faut pas commencer à remettre des contraintes aux entreprises »...
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