Le géant européen a conforté en 2010 sa place de numéro un mondial en engrangeant 574 commandes nettes et en livrant 510 avions (nouveau record), dépassant ses objectifs. En dépit de 70 annulations, il a plus que doublé le nombre de ses commandes sur un an. Il distance ainsi un peu plus Boeing (530 commandes nettes et 462 livraisons) grâce à un mois de décembre exceptionnel qui s’est soldé par 186 commandes (LeFigaro.fr du 17/01). Et 2011 s’annonce encore meilleur, pronostiquent ses dirigeants. Sa nouvelle vedette est l’A320 NEO : après la commande record de l’indien IndiGo la semaine dernière, 30 exemplaires, auxquels s’ajoutent 30 A320 classiques, sont achetés par Virgin America (Les Echos du 18/01). Pour augmenter ses cadences et développer de nouveaux programmes, le constructeur embaucherait jusqu’à 3 000 personnes en 2011 en Europe, dont la moitié en France (LeParisien.fr du 17 et UsineNouvelle.com du 18/01). En revanche, le ciel ne cesse de s’obscurcir pour Dassault. Dilma Roussef, la nouvelle présidente brésilienne, a en effet décidé de réexaminer le dossier portant sur l’achat de 36 avions de chasse. « Le Rafale repart à zéro », titre UsineNouvelle.com du 17 janvier (LeParisien.fr du 17/01).
Dans son éditorial paru dans Les Echos du 18 janvier, David Barroux met en parallèle les difficultés de Dassault et le triomphe d’Airbus. Il pointe du doigt le trop grand nombre de concurrents du premier au sein-même du Vieux Continent (le Gripen suédois, l’European Fighter anglo-hispano-germano-italien, ou même l’Américain JSF soutenu par… des Européens). Et étend cette critique à des secteurs comme le ferroviaire (Alstom contre Siemens), les drones, les centrales nucléaires, voire, dans un proche avenir, la voiture électrique. Pour le journaliste, l’union doit, plus que jamais, faire la force. Sinon, prévient-il, « l’Europe industrielle, à force de se faire concurrence à elle-même, risque de se retrouver prise en tenailles entre rivaux historiques et pays émergents »…
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