Actualités de l'industrie en général semaine 43
Le 20 octobre s'ouvraient les premières assises de la sous-traitance à Lyon. Jean-Claude Monier, président du CENAST (centre national de la sous-traitance) et du MIDEST, a exposé à cette occasion sa vision de la sous-traitance (UsineNouvelle.com du 20/10) : « 'sous-traitance' est un indicatif que je ne n'aime pas beaucoup. Il s'agit de relations interindustrielles. Nous sommes tous preneurs d'ordres ou donneurs d'ordres. Ces assises sont l'occasion de faire un état des lieux (...). Nous avons privilégié l'intervention d'industriels, en ateliers et tables rondes, afin qu'ils exposent leur vision du monde industriel, leurs réactions aux évolutions technologiques, aux évolutions des marchés et qu'ils expliquent leurs problèmes et leurs solutions (...). Nous sommes dans une logique d'échange de connaissances, de compétences [pour] mettre en avant ce qui est fait et ce qu'on pourrait faire. L'idée c'est avant tout de fédérer.
La médiation est associée à cet événement. Le système ne peut fonctionner que si les engrenages sont bien huilés, c'est-à-dire si les relations interentreprises sont bonnes. La médiation, qui fait un excellent travail, doit continuer. Mais il faut un texte de loi amélioré et que ceux qui existent déjà soient appliqués ! Un texte de loi de modernisation de la sous-traitance a d'ailleurs été déposé devant l'Assemblée Nationale. Jean-Claude Volot doit (...) l'examiner et rendre son avis au gouvernement. Le gouvernement a mis en place un tas de bonnes choses comme la plateforme automobile ou la médiation. Mais depuis 30 ou 40 ans, tous les gouvernements basent leur stratégie sur l'idée de filière, en pensant que les grands donneurs d'ordres vont gérer l'ensemble de la filière. Mais on se rend compte que s'il y a des vérités dans ces idées, elles sont partielles. Car nous sommes très transverses. Il y a une gestion des technologies qui ne peut pas se faire par les têtes de filières. Nous pensons que le système de filière est insuffisant pour analyser la façon dont fonctionne l'industrie moderne ».
Les commandes dans l'industrie de la zone euro sont en hausse de 1,9% en août par rapport à juillet, selon Eurostat. Mais celle-ci est largement imputable aux pays de l'Est comme l'Estonie (+11,2%) et la Slovaquie (+12,6%). La France, elle, enregistre une augmentation de 2,8% de ses entrées de commandes contre une baisse de 1,2% en Allemagne (UsineNouvelle.com du 24/10).
Les nuages noirs continuent de s'amonceler pour les PME industrielles hexagonales, comme le montrent plusieurs études dévoilées cette semaine.
Un sondage Opinionway révèle ainsi, pour la France, des « dirigeants de PME très pessimistes ». Pour les six prochains mois, 20% d'entre eux seulement sont confiants pour l'économie française et 22% pour l'économie mondiale. Toutefois 42% de ces dirigeants de PME et d'ETI comptent réaliser un meilleur chiffre d'affaires en 2011 qu'en 2010 (UsineNouvelle.com du 20/10).
L'indicateur synthétique du climat des affaires industriel pour le mois d'octobre publié par l'Insee vendredi dernier est, quant à lui, marqué par un net repli. Si les carnets de commandes se stabilisent à long terme, ils continuent de se dégarnir pour l'étranger (UsineNouvelle.com du 21/10).
L'Insee, toujours lui, a également publié mercredi une enquête de conjoncture qui souligne que la demande adressée à l'industrie manufacturière a baissé en France au troisième trimestre et que les perspectives ne sont pas bonnes pour le quatrième. Les demandes globales et étrangères sont en net repli, et les perspectives d'évolution se dégradent nettement (UsineNouvelle.com du 26/10).
Analyse partagée par le cabinet Markit qui a publié lundi son indice PMI, lequel chute à des niveaux similaires à ceux de 2009. L'activité se contracte en France et dans la zone euro : « le secteur privé français (...) entre en zone de contraction en ce début de quatrième trimestre (...). Les répercussions de la crise de la dette européenne dans l'économie réelle se font cruellement sentir, notamment sur la confiance et sur le niveau de la demande (...). La courbe actuellement suivie par l'activité laisse envisager une récession, à moins d'un rapide retournement de tendance » (UsineNouvelle.com du 24/10).
Un problème majeur reste l'accès au crédit. Pierre Gattaz, le président du Groupe des fédérations industrielles (GFI), a ainsi alerté mardi : « plus on est petit, plus on est industriel et plus c'est dur de trouver du financement ». Pour lui, les industriels subissent déjà la crise financière : « on voit par ci par là des duretés de garantie (...). Ce n'est pas encore dramatique, mais on sent qu'il y a une tension qui se crée aujourd'hui » (UsineNouvelle.com du 26/10).
Edité par l'équipe du MIDEST