Spécial élection présidentielle semaine 6
Dans un entretien exclusif accordé à L'Usine Nouvelle, le socialiste Arnaud de Montebourg revient sur le contrat que Dassault pourrait signer avec l'Inde pour vendre le Rafale. Le député, qui entame un tour de France des usines au nom de François Hollande, dénonce ces contrats qui se font au prix de transferts massifs de technologies. Lorsque le journaliste lui fait remarquer que cette prise de position pourrait s'apparenter à du protectionnisme, il répond : « les Indiens eux-mêmes sont protectionnistes, beaucoup plus que nous. Il y a une intoxication générale à cause d'années de dogmatisme. Concernant le contrat, j'ai juste noté que nous allions construire 18 avions, et que tous les autres, ce serait du transfert de technologie pour que le Rafale soit la propriété technologique des Indiens. C'est bien la démonstration qu'il faut réindustrialiser notre pays au lieu de continuer à donner nos technologies à des pays non pas émergents mais émergés, et leur permettre ainsi d'économiser 70 ans de recherche scientifique. Il y a une guerre économique mondiale et il faut se réarmer ». Pour lui, « dans cinq ans, on ne vendra plus d'Airbus puisque les Chinois les feront eux-mêmes. Et donc on licenciera chez EADS dans dix ans, parce que les Chinois les vendront beaucoup moins chers (...). Le protectionnisme est inéluctable. L'Europe est la première puissance économique au monde (...) et nous acceptons les lois fabriquées par d'autres ? Mais c'est nous qui devrions faire la loi du monde ! Réveillez-vous, les Européens, vous êtes complètement amorphes (...) ! Vous êtes colonisés par vos adversaires économiques ! » (UsineNouvelle.com du 03/02).
« Dominique de Villepin au chevet des PME », titre UsineNouvelle.com du 7 février. Le candidat de République solidaire a déclaré la veille devant des patrons de petites et moyennes entreprises de Côte d'Or : « la réalité en face, c'est une crise qui n'est pas une simple parenthèse. C'est une véritable révolution dans la mondialisation. Il nous faut accepter de refonder notre modèle économique de production et de consommation ». Selon lui, la France fait face à des pays qui mettent les bouchées doubles : « je veux croire en les capacités de la France, mais nous n'avons pas l'éternité ». Il estime qu'il faut libérer un certain nombre d'entraves administratives que connaissent actuellement les PME, pour qu'elles puissent être véritablement au rendez-vous de l'emploi et de l'activité car « ce sont ces entreprises qui créent le plus d'emplois dans notre pays ». Il propose donc de mieux moduler l'impôt sur les sociétés en fonction de la taille des entreprises et de leur contribution à la richesse nationale. D'autre part, « si nous voulons être compétitifs dans la mondialisation et en Europe, nous devons élever la gamme de nos produits parce que c'est comme cela que nous conserverons et que nous prendrons de nouveaux marchés ».
Edité par l'équipe du MIDEST