Conjoncture
Les immatriculations de voitures neuves dans l'Union Européenne ont augmenté de 1,3% en mai, notamment grâce à la Pologne (+11%) et la République Tchèque (+17,6%), a indiqué mardi l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA). S'il s'agit du 21ème mois consécutif de croissance, cette hausse est la plus faible enregistrée depuis la reprise du marché. Les constructeurs français connaissent des fortunes diverses, puisque Renault est en croissance de 4,8%, quand PSA chute de 5,5%. En cumul sur les cinq premiers mois de l'année, les immatriculations ont augmenté de 6,8% (Challenges.fr du 16/06).
« Auto : le rêve sud-américain vire au cauchemar », soulignaient en revanche Les Echos le
week-end dernier : « la production dans la zone va revenir au même niveau qu'en 2007. En perte, les constructeurs taillent dans leurs effectifs ». A titre d'exemple, au Brésil, vu encore récemment comme un véritable eldorado, les ventes ont chuté de 32% au mois de mai...
« Emissions de CO2 : l'automobile dans l'impasse », titraient LesEchos.fr mercredi : « alors que l'Europe se penche sur la réduction des émissions de CO2 des voitures neuves à partir de 2021, les constructeurs ont du mal à respecter les objectifs déjà en vigueur. D'abord parce que la part de marché des "SUV" et autres "cross-over", gros émetteurs de dioxyde de carbone, ne cesse d'augmenter. Dans le même temps, les ventes des voitures diesel (qui émettent moins que les modèle essence) sont en repli, et l'électrique ne démarre toujours pas ». « Carlos Ghosn met en garde contre des normes anti-pollution trop dures », soulignait d'ailleurs Challenges.fr le 12 juin.
Lors d'une conférence de presse, le PDG de Renault-Nissan a déclaré : « nous devons nous assurer que des politiques ambitieuses sur le changement climatique n'entrent pas en conflit avec la nécessaire protection de l'emploi et de la croissance en Europe (...). La clé est de trouver le juste équilibre ». Il a exhorté les autorités européennes à ne pas viser spécifiquement les véhicules fonctionnant au gazole, affirmant que le diesel est nécessaire pour atteindre les objectifs de limitation des émissions de gaz à effets de serre : « cette tendance à taper sur le diesel est très préoccupante. [Mettre les anciens et les nouveaux moteurs] dans le même panier est injuste vis-à-vis des efforts [déployés par les constructeurs pour rendre ces mécaniques moins polluantes] ».
Constructeurs
La Bluesummer de Bolloré sera montée sur le site PSA de Rennes - La Janais, aux termes d'un « partenariat stratégique » qui comprend aussi une collaboration dans le domaine de l'autopartage « dans le monde entier », ont annoncé les deux groupes mercredi. Pour rappel, ses Bluecar sont assemblées sur le site Renault de Dieppe (LaTribune.fr du 17/06).
Equipementiers / Sous-traitants
« Grandes manœuvres chez les équipementiers auto », titraient Les Echos lundi. A l'instar de Johnson Controls ou de Bosch, beaucoup revoient leur périmètre d'activité pour se concentrer sur les métiers les plus rentables. Ils privilégient notamment les activités d'électronique embarquée et de connectivité, « alléchés par les perspectives de la voiture intelligente ».
Les actions des équipementiers Faurecia, Plastic Omnium et Valeo ont souffert mercredi à la Bourse de Paris. La raison : une note d'analyse pessimiste du Crédit Suisse qui a révisé à la baisse ses prévisions de résultats pour les sociétés européennes du secteur, en raison d'une accentuation attendue de leurs difficultés en Chine. Faurecia est perçu comme le plus sensible : 12% de ses facturations et 20% de ses profits viennent de Chine (LesEchos.fr du 17/06). L'équipementier va également fermer une usine d'armatures de sièges à Nompatelize dans les Vosges en l'« absence de perspectives ». Une mesure affectant 78 emplois. En septembre, il avait déjà décidé d'y supprimer 128 postes. L'annonce a fait bondir les syndicats. Selon eux, elle va en effet à l'encontre d'un accord collectif signé en début d'année (Les Echos du 12/06).
L'entreprise lyonnaise Cenntro Motors, spécialisée dans les véhicules électriques et les filtres d'assainissement, va supprimer les deux tiers de ses effectifs, soit 263 postes, pour « motif économique » (UsineNouvelle.com du 16/06).
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