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Revue de presse automobile du 06.04.14

Conjoncture

L'embellie se confirme pour l'industrie automobile française dans l'Hexagone. En mars, Renault, Peugeot, Citroën et Dacia ont en effet capté l'essentiel de la hausse du marché qui a atteint 8,9%. Sur les 179 871 voitures neuves immatriculées (hors utilitaires), 55,63% sont sorties des usines de ces quatre marques. Une part de marché qu'elles n'avaient plus atteinte depuis longtemps, souligne mardi Challenges.fr. Peugeot a vu ses ventes bondir de 16,4%, Citroën de 13,5%, Renault de 14% et Dacia de 52,7% (Challenges.fr du 01/04). Néanmoins, LaTribune.fr parle mercredi de « marché automobile de pays pauvre », soulignant que « 55% des voitures immatriculées en France étaient des "petits" modèles d'entrée de gamme au premier trimestre... Contre une moyenne de 43% en Europe occidentale. Cet appauvrissement est fâcheux, alors que ces véhicules, pour l'essentiel à zéro marge, sont surtout produits hors de l'Hexagone »...

Sur les trois premiers mois de l'année, les ventes de voitures électriques ont plongé de 32% sur un an dans l'Hexagone (Les Echos du 03/04).

Constructeurs

Selon LaTribune.fr de lundi, « Renault réussit dans le low cost... mais pas vraiment ailleurs. Les modèles d'entrée de gamme à bas coûts représentent plus de 41% des ventes (...), contre moins de 30% en 2010 (...) ! En dix ans, les volumes de production des Renault de gamme moyenne supérieure ou haute ont été divisés par vingt (...). Avec le succès des Dacia, Renault risque de devenir le pôle bas de gamme de l'Alliance Renault-Nissan »... La fin du partenariat avec Caterham induit une baisse de production dans l'usine de Dieppe. Pour compenser, le français y produira des Clio RS jusqu'en 2018 (UsineNouvelle.com du 27/03).

Enfin des raisons de se réjouir pour PSA qui augmentera la cadence de son site de Valenciennes au deuxième trimestre pour répondre à la forte demande chinoise en boîtes de vitesses automatiques. Deux équipes supplémentaires vont ainsi être mises en place, soit une cinquantaine d'intérimaires en plus. Même chose à Sochaux grâce au succès de la 308, élue voiture de l'année. Bonne nouvelle aussi pour Mulhouse : le succès de la Peugeot 2008 va permettre de sauver les emplois et de rétablir la demi-équipe de nuit qui produisait les Citroën C4 et DS4, supprimée quelques jours avant. En revanche, sur les 3 000 salariés d'Aulnay-sous-Bois, 204 ne seront pas reclassés et risquent d'être licenciés (UsineNouvelle.com du 28/03 et LeParisien.fr du 01/04).

L'allemand Daimler a annoncé le 28 mars, à l'occasion d'une visite d'Etat du président chinois, un investissement d'un milliard d'euros d'ici 2015 avec son partenaire BAIC pour augmenter leurs capacités de production dans leur usine de Pékin (Challenges.fr du 28/03).

L'usine Opel de Rüsselsheim, en Allemagne, va assembler deux véhicules supplémentaires, dont une Buick destinée aux Etats-Unis. Cette décision répond à la volonté de sa maison-mère, General Motors, d'imbriquer davantage les gammes Opel et Buick pour mutualiser les coûts de développement. La marque allemande cessera également d'exporter des voitures vers la Chine, où elles peinent à percer, à partir de janvier prochain (Les Echos du 31/03).

« BMW s'affiche comme le premier exportateur automobile américain », titrent Les Echos de lundi. Le constructeur munichois, qui annonce un investissement d'un milliard de dollars en Caroline du Sud, a exporté pour 7,5 milliards de dollars de voitures depuis les USA.

Le groupe Fiat-Chrysler souffre de « faiblesses structurelles », d'après LaTribune.fr de lundi. Le nouvel ensemble italo-américain pâtit en effet d'une quasi-absence en Russie, en Chine et en Inde, et présente également de gros manques dans son offre produits.

LaTribune.fr du 28 mars nous apprend qu'Avtovaz, le premier constructeur russe, dont l'Alliance Renault-Nissan est en train de prendre le contrôle, a de nouveau accusé de lourdes pertes en 2013. Les ventes du fabricant des Lada plongent. Qualité et productivité restent mauvaises.

En surcapacités chroniques en Europe, les constructeurs américains se portent très bien chez eux. Les usines nord-américaines de Ford fonctionnent ainsi à 135% de leurs capacités et celles de General Motors et de Chrysler à un peu plus de 100 % (LaTribune.fr du 27/03). Pour le reste, les nouvelles ne sont pas bonnes pour les trois industriels. La série noire continue pour GM qui amenait vendredi dernier à près de 5 millions le nombre de ses véhicules rappelés pour des problèmes divers et variés depuis la mi-février (LeParisien.fr du 29 et Les Echos du 31/03), chiffre porté à 6,23 millions lundi par un nouveau rappel (LaTribune.fr du 01/04). Convoquée par le Congrès américain, la nouvelle PDG du groupe a avoué être incapable de donner pour le moment la moindre explication sur les 10 ans qu'a attendu GM pour rappeler des modèles ayant causé la mort de 13 personnes (Les Echos du 02/04). De son côté, la coentreprise entre Ford et le russe Sollers va licencier 700 personnes dans son usine près de Saint-Pétersbourg, soit un tiers du personnel, en raison de la dépréciation du rouble, de la chute des ventes et de la désaffection des consommateurs à l'égard des voitures compactes (Les Echos du 03/04). Enfin, Chrysler va rappeler près de 900 000 véhicules dans le monde, principalement en Amérique du Nord, pour un problème de régulateur de freins (Les Echos du 03/04).

Equipementiers / Sous-traitants

Les salariés de l'ancienne usine de connectique Molex de Villemur-sur-Tarn ont obtenu jeudi dernier à Toulouse ce pour quoi ils se battaient depuis cinq ans : la reconnaissance par la justice que la fermeture du site du géant américain et leur licenciement étaient dépourvus de justification économique. Les prud'hommes leur accordent des indemnités considérables qui dépasseraient les 15 millions d'euros. Dans le contexte de désindustrialisation, Molex était devenu le symbole de ces entreprises jugées rentables, mais sacrifiées sur décision étrangère au nom d'une logique financière globale (Challenges.fr du 27/03). Ironie de l'histoire : cette décision est intervenue le jour où le Conseil constitutionnel retoquait la loi Florange. Le groupe se pourvoit en appel.

Les ouvriers du sous-traitant automobile Bosal Le Rapide à Beine-Nauroy dans la Marne, filiale du groupe néerlandais Bosal, menacent d'incendier leur usine. Ils occupent le site depuis la liquidation judiciaire prononcée en février et réclament une prime extra légale de 40 000 euros par personne (LeMonde.fr du 28/03).

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