Revue de presse de l'automobile.

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Focus sur la relation constructeur / sous-traitant dans l’automobile

A l’occasion des Etats généraux, les différents médias se sont intéressés de plus près aux relations entre les donneurs d’ordres et leurs sous-traitants, la crise servant en quelque sorte de révélateur.

Le point de vue des constructeurs.

D’après UsineNouvelle.com du 20 janvier, « ce que les constructeurs réclament avant tout [de leurs fournisseurs], c’est une consolidation du secteur (notamment dans la fonderie, la plasturgie et l’emboutissage), ainsi que des réformes destinées à améliorer la compétitivité des sous-traitants français. Sachant que les équipementiers représentent près de 80 % du coût de revient d’un véhicule ». Dans son interview au Figaro.fr, le patron de PSA développe sa vision de ce que devraient être, à ses yeux, un sous-traitant et un équipementier hexagonal : « Les fournisseurs sont très loin d’avoir atteint en France, en termes de compétitivité et de concentration, le niveau de l’Allemagne, où existent par exemple Bosch et Continental, qui ont accumulé une quantité de savoirs et de technologies impressionnants. On y compte aussi un grand nombre de sous-traitants dont la taille se mesure en milliards d’euros de chiffre d’affaires. En France, il n’en existe que deux. Il faudrait, dans notre pays, que les fournisseurs ne soient plus si dépendants des constructeurs et deviennent des acteurs à part entière qui investissent et développent leurs propres technologies. Il faut les aider à se développer, à grandir, à être plus performants en obtenant des prêts et des capitaux. Mais on ne peut pas rendre les constructeurs automobiles responsables de toute la filière automobile. En réduisant les délais de paiement, nous avons fait, en leur faveur, un effort financier considérable ». En résumé, développez-vous, mais ne comptez pas (trop) sur notre argent !


Le point de vue des sous-traitants.

UsineNouvelle.com du 21 janvier le résume ainsi : « Les sous-traitants, eux, mettent en cause directement les stratégies des constructeurs. Premier grief : imposer des baisses de prix qui ne sont pas tenables, encore moins en période de crise (…). Les contraintes imposées (…) sont d’autant plus mal vécues qu’elles ne s’assortissent pas obligatoirement de la certitude d’une relation dans la durée qui ferait des sous-traitants de véritables partenaires (…). Deuxième critique : la communication des constructeurs avec leurs fournisseurs est grippée ». Ainsi, selon un participant aux Etats généraux, « depuis 2004, le Comité de liaison des fournisseurs de l’automobile ne rencontre plus les patrons des 2 constructeurs chaque année. Il rencontre les directeurs des achats ». Et la journaliste de conclure : « Au fond, ce n’est pas la dépendance vis-à-vis des constructeurs qui chagrine les sous-traitants. Lionel Baud (…) plaide même pour une plus grande implication de leur part dans l’accompagnement des fournisseurs (…). Ce qu’ils appellent de leurs vœux est un meilleur partage des risques financiers et une meilleure prise en compte de leurs problématiques ».
Cette nécessité d’une collaboration accrue est également prônée par David Barroux dans LesEchos.fr du 19 janvier. Il est intéressant de constater qu’il s’appuie justement sur le modèle allemand mis en exergue par les constructeurs pour souligner que « de l’exemple allemand, la filière française [doit] retenir [que] les relations entre les constructeurs et les sous-traitants ne doivent pas être dictées que par la recherche des coûts les plus bas. Plus qu’en France, les sous-traitants allemands ont pu grossir en tissant sur la durée des relations de partenariat avec leurs donneurs d’ordres ».
Comme en écho, Jean-Luc Brillanceau attaque de front les constructeurs dans son éditorial de La Forge de janvier : « Les fournisseurs sont contraints d’affronter, sans préavis, les conséquences d’un manque d’information certain de leurs clients concernant la gestion de leurs stocks de voitures neuves. Ne découvre-t-on pas aujourd’hui qu’en 2008, deux voitures sur trois ont été fabriquées en France sans être vendues, c’est-à-dire destinées à un acheteur déclaré comme le voudrait la logique du flux tendu ? Dans le même temps, toujours au nom du flux tendu, les fournisseurs ont continué d’approvisionner, de fabriquer, sur la base des plans de charge qui leur ont été communiqués par leurs clients. La situation que nous connaissons condamne sans appel les très longues années de négociations forcées, de pressions à la baisse des prix et de chantage à la délocalisation. Pourtant nos clients ont été alertés avec constance sur les conséquences prévisibles de cette politique de très court terme ».
A l’heure où l’on entend parler d’injection massive d’argent aux constructeurs, l’Etat a-t-il pris conscience de leurs responsabilités dans la crise et de la situation délicate dans laquelle ils ont placé leurs sous-traitants français ? Réponse dans quelques jours avec l’annonce des mesures prises suite aux Etats généraux, un « code de bonnes pratiques et de performance » étant apparemment dans les cartons (UsineNouvelle.com du 21/01)…


Par l'équipe du MIDEST – du 17 au 20 novembre 2009

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