Conjoncture.
L’Usine Nouvelle du 29 janvier publie sur 3 pages une attaque en règle contre les constructeurs français explicitement intitulée « Renault – PSA : respectez vos fournisseurs ! ». Ironisant sur l’exposition dans l’allée d’honneur de Bercy où se tenaient les Etats généraux de l’automobile d’une 107 fabriquée en République tchèque et d’une Mégane coupé assemblée en Espagne, l’hebdomadaire souligne qu’au-delà des aides financières promises, la filière, et notamment les constructeurs, vont devoir réinventer leur façon de travailler en traquant les pratiques qui ont contribué à fragiliser les usines françaises.
La recette : tenir les délais de paiement, arrêter de tordre le bras des sous-traitants en les menaçant d’aller voir ailleurs, oublier le dogme du low-cost et faire en sorte que le développement de la R&D en France ne soit pas qu’une promesse de gascon.
Un second article souligne d’ailleurs qu’en Allemagne, contrairement à chez nous, les constructeurs jouent le jeu en soutenant réellement leurs sous-traitants par ces temps de crise.
Constructeurs.
Rien ne va plus à l’usine PSA de Poissy, en chômage technique du 23 janvier au 2 février et qui supprime son équipe de nuit (UsineNouvelle.com du 22/01). Le 28 janvier, on apprenait en sus que 10 journées supplémentaires y seraient chômées entre février et mars (LeParisien.fr du 29/01). Sevelnord, filiale de PSA et Fiat qui fabrique des monospaces et des utilitaires légers, met en place un plan de départs volontaires ouvert à 350 salariés. Sa production a baissé de 12 % en 2008, la chute devant atteindre 35 % en 2009 (UsineNouvelle.com du 27/01).
Toutes ces nouvelles apportent autant d’eau au moulin des Echos.fr du 28 janvier qui s’interrogent sur le management et la stratégie de PSA, dont la communication est jugée pour le moins opaque. Du côté de Renault, selon UsineNouvelle.com du 23 janvier, l’on s’apprête à retarder le lancement de l’usine low-cost de Tanger au Maroc, ce qui ne fait guère l’affaire des équipementiers qui avaient choisi de suivre le constructeur de l’autre côté de la Méditerranée.
Terminons cette rubrique sur une note optimiste. Une double page est consacrée, dans L’Usine Nouvelle du 29 janvier, à Aixam, constructeur savoyard de voitures sans permis. Produisant 14 000 voiturettes par an, le fabricant déclare traverser la crise sans trop de soucis.
Prestataires.
Commençons par une bonne nouvelle. Siemens Production Automatisation investit 9,5 millions d’euros pour agrandir son site d’Haguenau, dans le Bas-Rhin. Cette mesure générera plusieurs embauches qui lui permettront de faire face à « une augmentation constante du volume de production » d’appareils d’automatisation de process, d’analyseurs de gaz et d’appareils de diagnostic pour l’automobile (UsineNouvelle.com du 22/01).
La semaine écoulée a malheureusement également connu son lot de mauvaises nouvelles.
Ainsi le groupe américain Exide Technologies a-t-il présenté un nouveau projet de restructuration de ses sites français qui prévoit notamment la fermeture de son usine d’Auxerre employant 310 salariés à la fabrication de batteries (UsineNouvelle.com du 22/01).
Valeo supprime 20 % des effectifs de son site de Laval, soit 92 des 452 salariés de cette usine spécialisée dans les échangeurs de refroidissement et les radiateurs (UsineNouvelle.com du 26/01). Celle de Mondeville, dans le Calvados, qui produit des systèmes de commandes, des commutateurs et des capteurs, perd 116 postes (UsineNouvelle.com du 27/01).
Bosch a annoncé une baisse de son chiffre d’affaires 2008 de 2,8 % par rapport à 2007. Le groupe allemand réalise néanmoins un bénéfice avant impôts de 1,13 milliards d’euros (UsineNouvelle.com du 28/01). Très bonne performance dans le contexte actuel, pourrait-on penser. Sauf qu’il constitue un peu moins du tiers de celui de 2007. Du coup, l’équipementier n’exclut pas des suppressions d’emplois en 2009…
Enfin, Saint-Jean Industries a déposé le bilan de sa filiale de Vénitieux. L’usine, spécialisée dans le moulage de pièces en aluminium pour l’automobile, les poids lourds et les motocycles, est placée en redressement judiciaire et bénéficie d’un sursis de 6 mois. Selon Lutte Ouvrière, le site serait fermé au bénéfice de l’usine croate du groupe (UsineNouvelle.com du 26/01).