« Le feuilleton Molex évolue à chaque heure », titrait fort justement UsineNouvelle.com du 6 août. Suite à l’accrochage de la semaine dernière et alors que la préfecture de Haute-Garonne rejetait les accusations de « manque de soutien » formulées à son encontre par l’industriel, arguant que « les services de gendarmerie n’ont pas été sollicités au moment des incidents », les deux cogérants de l’usine de Villemur-sur-Tarn ont démissionné mais restent dans le groupe. Ce dernier, irrité, a en effet décidé de gérer directement le site depuis les Etats-Unis.
De leur côté, les salariés ont voté jeudi dernier la reprise du travail. Pour la nouvelle direction, cela « ne change rien, le site reste fermé et sécurisé ». Aussi les ex-grévistes ont-ils été empêchés d’entrer. Néanmoins, pour la CGT, l’essentiel était de voter « la reprise du travail pour prouver qu’on veut travailler et qu’on ne peut pas », avant toutefois d’ajouter : « le jour où ils auront débloqué le site, on pourra se remettre en grève » ! Le syndicat ne semble pas intimidé par la reprise des rênes par les USA : « même si la direction de l’entreprise est américaine, elle devra apprendre qu’en France, ça ne se passe pas comme ça : il y a un Code du travail, des lois, des droits pour les salariés ». Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, a jugé « impératif » la reprise du dialogue, tout en observant qu’il faudrait peut-être attendre un peu que « les tensions s’apaisent ». Christian Estrosi a, pour sa part, salué « le sens des responsabilités » des salariés ayant voté la reprise du travail.
Nouveau rebondissement mardi : on apprenait que le tribunal des référés de Toulouse jugeait « illégale » la fermeture de l’usine par la direction américaine et exigeait sa réouverture aux salariés. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux parties ont été peu impressionnées par ce jugement. Ainsi, de son côté, l’industriel annonçait que le site resterait « fermé jusqu’à nouvel ordre », car il estime n’être « toujours pas en mesure d’assurer la sécurité des personnes et des biens ». De même, les salariés ont maintenu le blocage malgré l’ordonnance qui leur enjoint de « cesser les entraves à la liberté de travail », donc d’arrêter d’empêcher les camions d’entrer ou de sortir. Ils craignent en effet que la direction n’enlève le stock et l’outil de travail pour le délocaliser. Face à ce casse-tête, Christian Estrosi, qui doit rencontrer le 25 août le vice-président de Molex, s’est dit prêt à « nommer un médiateur, sous réserve que les conditions normales de fonctionnement de l’entreprise soient rétablies ». La direction américaine a d’ailleurs indiqué mercredi « travailler étroitement » d’ores et déjà à un plan de médiation avec le gouvernement français (LesEchos.fr, LeFigaro.fr, LeParisien.fr, Challenges.fr, LExpansion.com, 20Minutes.fr et UsineNouvelle.com des 6, 7, 11 et 12/08).
Afin d’apaiser les tensions avec son actionnaire majoritaire, le conseil de surveillance de Continental remanie son « personnel dirigeant » et licencie en particulier son patron, remplacé par un protégé de Schaeffler (Challenges.fr et LesEchos.fr du 12/08).
Le fabricant japonais de pneus Bridgestone a enregistré une perte nette de 288 millions d’euros au premier semestre. Il pense néanmoins finir l’exercice dans le vert (UsineNouvelle.com et LesEchos.fr du 07/08).