Grâce à une croissance sur un an de 2,8 et 3 % respectivement en juillet et en août, le marché européen a retrouvé son niveau de 2008. Si tous les grands pays ont redressé la barre, la France et surtout l’Allemagne connaissent une variation annuelle plus fortement positive (UsineNouvelle.com du 15/09).
Dans LesEchos.fr du 11 septembre, David Barroux dresse une analyse intéressante de la gestion de la crise automobile de chaque côté de l’Atlantique dans un article intitulé « Auto : les petits pas européens » : « L’Amérique a tranché dans le vif. Faillites de General Motors et de Chrysler, vagues de licenciements, remises en cause des acquis sociaux… Brutalement, les Etats-Unis ont tourné la page de l’âge d’or de l’automobile.
A contrario, l’Europe de la voiture donne l’impression d’avoir fait du surplace pendant la pire crise de l’histoire de l’automobile. Opel, le plus malade des grands constructeurs du Vieux Continent, échappe à la faillite. Aucune fermeture d’usine majeure n’a été annoncée de ce côté-ci de l’Atlantique. Et les salariés ont plus été placés en chômage partiel qu’à la rue. Mais ce n’est pas parce que l’Europe de l’auto avance à petits pas qu’elle reste immobile. A son rythme, le Vieux Continent se restructure. Certes, plutôt que de passer par de douloureuses fermetures de sites, les constructeurs européens réduisent leurs capacités en stoppant définitivement des lignes. Et plus que chez les constructeurs, c’est dans la myriade de sociétés de la sous-traitance que le gros de la casse s’est concentré. La restructuration européenne est certes plus lente mais elle est réelle et elle ne fait que commencer. En soutenant la demande et les industriels, les politiques, en France comme en Allemagne, contribuent à ralentir de pénibles ajustements. Mais, à terme, l’outil industriel devra bien s’adapter à la nouvelle géographie de la demande. Une demande plus tirée par l’Asie et les pays émergents que par la vieille Europe ».
Une partie du salut pourrait venir de l’environnement et de l’électrique, thèmes qui ont particulièrement inspiré les médias ces derniers jours.
Selon une étude T&E, les véhicules neufs vendus en Europe émettent de moins en moins de CO2, mais de fortes disparités existent entre les marques. Mentions spéciales au tableau d’honneur pour PSA et Renault qui se classent respectivement deuxième et troisième, juste derrière Fiat. Les derniers de la classe se nomment Daimler et Nissan (UsineNouvelle.com du 15/09). Le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo présentera le 23 septembre un plan destiné à promouvoir l’achat de voitures électriques et hybrides qui inclura notamment le versement d’un « super bonus » de 5 000 euros pour l’achat de ce type de véhicules, a annoncé Nicolas Sarkozy (LesEchos.fr et UsineNouvelle.com du 10/09). Autres mesures prévues : le lancement d’un appel d’offres par l’Etat portant sur 40 000 de ces engins destinés aux équipements publics, l’installation de bornes de charge dans les villes et l’octroi de prêts aux usines de batteries (UsineNouvelle.com du 14/09).
Néanmoins, selon une étude du cabinet Oliver Wyman, la part des véhicules électriques à batterie ne dépassera pas 16 % du marché mondial à l’horizon 2025, un coût supérieur aux voitures traditionnelles et une autonomie limitée pesant sur leur développement. D’après elle, ce marché « ne sera pas rentable avant longtemps » mais l’industrie automobile « lui devra sa survie à plus long terme. D’ici là, le secteur devra plus que jamais investir et ce pour un potentiel de gains extrêmement réduit » (LesEchos.fr du 14/09). Cette vision se rapproche de celle du PDG de Volkswagen qui définit la course à la voiture électrique comme un marathon, alors que Carlos Ghosn la voit comme un sprint (UsineNouvelle.com des 16 et 18/09). En attendant cette révolution, L’Usine Nouvelle du 17 septembre souligne que « le bon vieux moteur à pistons n’a pas dit son dernier mot. En attendant la voiture électrique de 2020, de nombreuses pistes de progrès existent pour réduire les émissions polluantes ». Et la revue de les décliner dans son dossier spécial hebdomadaire.
La Commission européenne envisage d’ailleurs d’imposer à partir de 2013 à l’industrie automobile de limiter les émissions de dioxyde de carbone des véhicules utilitaires légers, comme elle l’a fait en 2008 pour les véhicules de tourisme (LesEchos.fr et UsineNouvelle.com du 14/09). Aussi, malgré la crise et la défection de quelques poids lourds comme Nissan, Chevrolet ou Honda, le salon automobile de Francfort, qui se tient actuellement et jusqu’au 27 septembre, sera le théâtre de 82 premières mondiales (pour les amateurs, UsineNouvelle.com du 16 septembre dresse un panorama des concept-cars qui y seront dévoilées) avec, comme préoccupation majeure… l’environnement (UsineNouvelle.com du 14/09). Comme le soulignent LesEchos.fr du 21 septembre, cette édition « sera sans doute retenue comme le véritable signe de la succession de l’automobile à pétrole. Pour la première fois, en effet, les grands constructeurs présentent tous des véhicules hybrides ou électriques ».
