Renault fait contre mauvaise fortune bon coeur : sa direction considère en effet que la crise a mis en lumière un certain nombre de dysfonctionnements et permettra de revoir les méthodes de travail et de réfléchir aux nouvelles attentes des acheteurs (LesEchos.fr du 18/09). L’industriel, qui espère vendre plus de 100 000 voitures électriques Zoé en Europe par an à partir de leur lancement en 2012 (LesEchos.fr du 17 et UsineNouvelle.com du 18/09), a annoncé au salon de Francfort un protocole d’accord définitif avec le californien Better Place pour le déploiement des véhicules électriques Fluence ZE en Israël et au Danemark, ainsi qu’un partenariat avec le groupe énergétique allemand RWE pour développer l’usage de bornes de recharge dès l’année prochaine en Allemagne (LesEchos.fr et UsineNouvelle.com du 15/09). La version essence de la berline low-cost Fluence, produite dans l’usine turque de Bursa, sera en vente en novembre sur le marché local, mais aussi en Roumanie, en Bulgarie, en Russie et en Afrique du Nord. Et si le succès est au rendez-vous, elle pourrait, sur le modèle de la Logan, être lancée en Europe de l’Ouest en 2010 (UsineNouvelle.com du 16/09). La baisse des ventes de PSA sur le marché européen devrait ralentir en 2010 pour atteindre 9 %, selon le constructeur qui s’attend à une légère reprise dès le second semestre de l’année prochaine (UsineNouvelle.com du 15/09). Le groupe a par ailleurs annoncé qu’il allait lancer un modèle spécialement dédié aux pays émergents, qui ne sera évidemment pas produit en France. Citroën mettra également sur le marché fin 2012 - début 2013 une gamme économique (UsineNouvelle.com du 21/09). Enfin, PSA va étendre sa collaboration dans les moteurs avec BMW (UsineNouvelle.com du 16/09) et nie les rumeurs de fusion avec ce dernier (Les Echos.fr du 16/09).
Opel, suite… et fin ? Angela Merkel a annoncé elle-même le 10 septembre que General Motors allait vendre le constructeur et sa jumelle britannique Vauxhall à l’équipementier automobile canadien Magna, épaulé par le russe Sberbank. Dans le détail, GM vendrait à l’alliance une participation majoritaire de 55 %, 10 % au personnel et conserverait 35 %. Berlin devrait apporter 4,5 milliards d’euros de garanties publiques. Le gouvernement britannique et le premier syndicat du Royaume-Uni ont accueilli l’annonce avec prudence, assurant qu’ils défendront le maintien d’un maximum d’emplois sur leur sol, condition sine qua non au versement d’aides à Magna. Prudence outre-Rhin où les salariés d’Opel, plusieurs responsables politiques allemands et des clients de Magna comme BMW et Volkswagen, inquiets de voir leur fournisseur reprendre leur concurrent tout en profitant au passage de leur technologie, ont exprimé leur inquiétude. La Commission européenne a mis en garde l’Allemagne, soupçonnée d’avoir privilégié ses intérêts nationaux dans le dossier, alors que la Belgique, où l’usine d’Anvers pourrait être fermée, a ouvertement critiqué l’attitude de Berlin. Au fil de la semaine, d’autres pays où Opel possède des usines ont fait part de leurs suspicions à l’encontre du gouvernement allemand, voire du repreneur : Espagne, Hongrie, Pologne… Beaucoup de questions restent en effet en suspens, qu’il s’agisse des aides d’Etat ou des possibles fermetures de sites. Le 14 septembre, le coprésident de Magna a indiqué prévoir la suppression de 10 500 emplois en Europe chez Opel et Vauxhall. Des représentants des salariés se retrouveront le 23 à Anvers pour soutenir leurs collègues. Le constructeur chinois Geely a également proposé à Magna de lui racheter une part, mais le canadien fait la sourde oreille. Les discussions sont néanmoins loin d’être terminées, la signature définitive n’étant prévue que fin novembre. En cas d’accord définitif, le vice-président de GM considère que ce rachat symboliserait une ®évolution : il démontrerait que les constructeurs ont perdu leur mainmise sur les équipementiers en leur déléguant le savoir-faire technologique (UsineNouvelle.com, LeFigaro.fr et Les Echos.fr des 10, 11, 14, 15, 16 et 17/09).
Toujours en Allemagne, Volkswagen a annoncé qu’il allait investir quatre milliards d’euros d’ici 2011 pour renforcer sa présence en Chine (LesEchos.fr du 11/09). Porsche, qui a subi une chute de 12 % de son chiffre d’affaires et de 24 % de ses ventes en volume sur son exercice 2008-2009 clos en juillet, a inauguré à Vélizy-Villacoublay son plus grand centre français, qui s’impose même comme le troisième au niveau européen (UsineNouvelle.com du 15 et First Eco du 21/09).
Le PDG de BMW estime que « la véritable reprise » du marché automobile « n’interviendra qu’en 2011 », dans un entretien paru dans LeMonde.fr du 15 septembre, mais parie sur un bénéfice en 2009 (UsineNouvelle.com du 15/09).
Mercedes confirme son investissement dans les batteries : après s’être engagé à hauteur de 10 % dans le capital du fabricant américain Tesla, il vient de faire de même avec l’allemand Evonik.
L’industriel refuse en effet de dépendre de fournisseurs dont il ne maîtriserait ni la technique, ni les prix de vente (UsineNouvelle.com du 16/09).
En Italie, Fiat vise une part de marché de 7 % en Europe pour 2009 (UsineNouvelle.com du 15/09).
Les anciens propriétaires de Rover devraient se retrouver privés du droit de siéger dans un conseil d’administration après la publication au Royaume-Uni d’un rapport assassin sur leur gestion. Commentaire des quatre intéressés : « [ce rapport] transpire toutes les caractéristiques de ce gouvernement, propagande, diffamation et refus catégorique de prendre la moindre responsabilité pour leurs actions » (LesEchos.fr du 11/09).
Le PDG du constructeur suédois Volvo Cars, mis en vente par Ford, a nié le dépôt d’une offre sérieuse par le chinois Geely (LesEchos.fr du 18/09).
Le constructeur russe Avtovaz, dont Renault est actionnaire à hauteur de 25 %, devrait supprimer 36 000 emplois sur un total de 110 000, selon une source au sein du ministère russe du Développement social. 5 000 suppressions ont déjà été officialisées. L’industriel fabrique notamment les Lada dont le grand retour sur les routes françaises vient d’être annoncé (LesEchos.fr du 11 et UsineNouvelle.com des 15 et 16/09). Son confrère GAZ planifierait, quant à lui, 14 000 destructions d’emplois dans différentes filiales d’ici la fin de l’année (UsineNouvelle.com du 18/09).
La direction du site strasbourgeois de General Motors, qui anticipe une baisse de 20 % de sa production, a présenté jeudi en comité d’entreprise un plan de départs volontaires de 198 de ses 1 200 salariés sur 14 mois, sur la base du volontariat et « sans aucun licenciement », selon le communiqué (LesEchos.fr du 10/09).
Après l’arrêt du partenariat avec Nissan portant sur la production de trois modèles, Chrysler a annoncé qu’il mettait fin à l’alliance conclue avec le premier et Mitsubishi pour la fabrication de moteurs, en raison de la prise de participation de Fiat dans son capital (UsineNouvelle.com du 11/09). Sergio Marchionne, le patron de Fiat, et donc désormais de Chrysler, a déclaré que « la restructuration sera plus difficile que prévu » (UsineNouvelle.com du 17/09). L’indien Tata Motors a annoncé qu’il pourrait construire une usine d’assemblage pour les véhicules en Europe (UsineNouvelle.com du 10/09).
Les constructeurs de camions, quant à eux, ne voient pas encore de signe d’embellie, si bien que Volkswagen envisagerait, selon le Financial Times, de restructurer sa branche poids lourds en rapprochant l’allemand MAN du suédois Scania (UsineNouvelle.com du 17/09).
