Conjoncture
Les immatriculations ont chuté de 8,1 % en France en septembre. Il s’agit du cinquième mois consécutif de baisse. Ce qui n’empêche pas le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) de rester optimiste : « on devrait finir l’année avec plus de 2 millions de voitures, ce qui est ma foi très positif puisque c’est le niveau normal du marché sur les 10 dernières années ». A titre de comparaison, en Espagne le déclin est de – 26,9 %, en Italie de – 18,9 % et en Allemagne de - 18 %. En revanche, les ventes ont fortement rebondi aux Etats-Unis avec + 29 % (UsineNouvelle.com, Les Echos et NouvelObs.com des 01, 04 et 05/10). Industrie & Technologies consacre un dossier, à l’occasion du Mondial de l’Auto, à la voiture électrique avec un titre qui résume bien sa teneur : « tout reste à inventer » !
Le ministre chargé de l’Industrie Christian Estrosi a annoncé une rallonge budgétaire pour les « prêts verts » destinés aux véhicules à zéro émission (Les Echos du 06/10). Il a également profité du Mondial de l’Auto pour installer officiellement mardi le comité stratégique de la filière automobile (UsineNouvelle.com du 06/10).
Constructeurs
Dans son discours d’inauguration du Mondial de l’Auto, le Président de la République s’en est de nouveau pris aux constructeurs français, comme le relatent Les Echos du 4 octobre : « un an et demi après avoir débloqué 3 milliards d’euros en faveur de Renault et autant pour PSA, Nicolas Sarkozy admet mal que les voitures présentées sur leurs stands respectifs ne soient pas toute estampillées ‘made in France’. ‘Créer des usines pour gagner des parts de marché, formidable. Mais fabriquer à l’étranger pour vendre en France, non (...). Je ne suis pas enthousiaste qu’on construise en Turquie des véhicules qu’on vend ensuite en France’, a t-il indiqué aux patrons des deux groupes, Carlos Ghosn et Philippe Varin (…). Faute de répondre aux interrogations des PDG (Philippe Varin avait rappelé la veille que le coût du travail en France était devenu supérieur à celui de l’Allemagne, et que l’Espagne bénéficiait d’un différentiel de 30 % par rapport à l’Hexagone), le chef de l’Etat a enfourché le cheval de bataille des délocalisations. Car d’ores et déjà, le groupe Renault, avec Dacia et Samsung, ne fabrique plus en France que 25 % de ses voitures, tandis que PSA en réalise 39 %. Et le mouvement n’est pas près de s’enrayer, à en croire leurs projets en Espagne, au Maroc ou en Chine par exemple. Selon les cas, il s’agit de produire à l’étranger tantôt pour servir des marchés éloignés (Chine, Amérique latine...), tantôt pour compenser ce que les constructeurs appellent ‘la lente décroissance de compétitivité de l’industrie française’».
Après avoir fortement souffert de la crise, Renault devrait sortir de la zone rouge et redevenir bénéficiaire dès cette année, a affirmé Carlos Ghosn (UsineNouvelle.com du 30/09). Le constructeur amorce son désengagement de Volvo AB en lançant la cession d’actions d’une valeur de plus de 3 milliards d’euros (Les Echos du 07/10).
Comme bon nombre de ses confrères, Philippe Varin, le président du directoire de PSA, s’attend à une stabilisation du marché européen en 2011 après une chute aux alentours de 7 % cette année, fin des primes à la casse oblige. Avant sa rencontre avec M. Sarkozy (voir ci-dessus), M. Varin avait précisé qu’il considérait l’Allemagne comme un modèle : « les tendances concernant le coût du travail ne sont pas très favorables en France. Il a augmenté de 31 % sur les 8 dernières années alors qu’en Allemagne, il n’a progressé que de 19 % (…). Il faudrait peut-être s’inspirer de ce modèle car on peut constater qu’en 10 ans, la production française de voitures a chuté de 30 % alors que l’Allemagne a maintenu la sienne ». Le constructeur prévoit par ailleurs de lancer des voitures hybrides sur le marché chinois (UsineNouvelle.com du 30/09). Le président du conseil de surveillance de Volkswagen ajouterait volontiers Alfa Romeo au portefeuille de marques du groupe allemand. Seul problème : Fiat affirme ne pas être vendeur pour le moment (UsineNouvelle.com du 30/09 et Les Echos du 01/10). En attendant, Seat, la filiale espagnole de l’industriel d’outre-Rhin, espère sortir du rouge d’ici 2015 (Les Echos du 04/10). BMW a dépassé ses objectifs de ventes au troisième trimestre. Et ce même si le constructeur a annoncé le rappel de 350 800 véhicules commercialisés sous sa marque et celle de Rolls-Royce en raison d’un risque potentiel lié au système de freinage (UsineNouvelle.com des 01 et 04/10). Le patron de Daimler s’attend à une bonne croissance pour 2011. Démentant tout rapprochement avec Fiat et Toyota, il a réaffirmé que sa priorité était la collaboration avec Renault-Nissan (UsineNouvelle.com du 30/09).
Après des mois de tergiversations, Opel a annoncé son projet de fermer son site d’Anvers d’ici la fin de l’année, faute de repreneur. Cette décision, si elle se confirmait, entraînerait des suppressions d’emplois chez ses sous-traitants, voire des fermetures d’usines (UsineNouvelle.com du 04/10). Mais rien n’est joué. En effet, deux jours après cette annonce, le chinois Geely, qui a racheté Volvo à Ford, se déclarait intéressé par la reprise (UsineNouvelle.com du 06/10). Fiat devrait revoir à la hausse ses objectifs 2010, année qui sera marquée par un bénéfice net (UsineNouvelle.com du 30/09). Face à la morosité du marché européen, le constructeur italien reporterait les dates de commercialisation de plusieurs véhicules, dont la nouvelle Panda, l’un de ses modèles phares (Les Echos du 06/10).
Le russe AvtoVAZ a renoué avec les bénéfices au premier semestre 2010 (Les Echos du 06/10).
L’introduction en Bourse de Chrysler devrait avoir lieu au second semestre 2011 et se fera en plusieurs tranches, a déclaré son directeur général Sergio Marchionne (UsineNouvelle.com du 01/10).
Si Ford lancera 5 modèles de voitures électriques en Europe dans les 5 ans à venir, son patron pour le Vieux Continent considère que les moteurs essence et diesel continueront à dominer le marché en raison des obstacles techniques, pratiques et financiers qui existent actuellement (UsineNouvelle.com du 30/09).
Neuf mois après la crise des rappels, Toyota a réparé la moitié des véhicules concernés, soit 5 sur 10 millions (UsineNouvelle.com du 05/10).
Great Wall lancerait une ligne de production de voitures en Bulgarie, selon le journal Echo de Sofia. Le site pourrait produire 50 000 véhicules par an à partir de kits de pièces envoyés de Chine. Le constructeur prépare d’autres projets en Russie, au Sénégal et aux Philippines (Les Echos du 06/10).
Tata Motors, le père indien de la Nano, a réussi à lever 750 millions de dollars lors d’une vente d’actions internationale, soit nettement mieux que les 525 millions espérés (Les Echos du 05/10).
Equipementiers / Sous-traitants
Le retour au bercail est officiel depuis le 30 septembre pour GM Strasbourg, tous les documents ayant été signés (UsineNouvelle.com du 01/10).
Les représentants syndicaux de l’usine Ford Aquitaine Industries de Blanquefort, en Gironde, espèrent de nouveau après leur visite de lundi à l’Etat Major de Ford à Cologne. Ce dernier leur a en effet indiqué plusieurs pistes de diversification : une activité de conversion de véhicules au GPL, la production de composants de moteurs et de transmissions pour des équipementiers, une chaîne de fabrication de racks et l’implantation d’un spécialiste du reconditionnement mécanique. Néanmoins, ces projets ne permettraient de sauver que 600 des 1 500 emplois actuels. Aussi n’est-il plus exclu que FAI retourne dans le giron de Ford (UsineNouvelle.com du 05 et Les Echos du 06/10).
Le N°1 mondial des salons de sous-traitance industrielle