Conjoncture
Un accord de libre échange signé le 6 octobre entre l’Union européenne et la Corée sera appliqué dès juillet prochain. Si la secrétaire d’Etat française au commerce extérieur Anne-Marie Idrac y voit « l’unique façon de profiter de la croissance des pays émergents », les constructeurs européens sont pour le moins circonspects : craignant une explosion des ventes de Kia et de Hyundai, ils redoutent la perte de dizaines de milliers d’emplois dans leurs usines. Mais pour le président de la filiale française de Hyundai, « ces réticences sont infondées puisque les usines coréennes ne fournissent qu’une minorité des voitures vendues en Europe », les deux tiers provenant des sites tchèques, slovènes et turques du groupe. Renault et General Motors pourraient en fait être les grands gagnants car ils pourront désormais importer à moindres coûts les voitures fabriquées en Corée avec leurs partenaires respectifs, Samsung et Daewoo (UsineNouvelle.com du 08/10).
Hasard du calendrier, le Mondial de l’Auto a été le lieu de protestations de la part des salariés du secteur le 8 octobre. Aux cris de « tout est à nous, rien n’est à eux », des membres des constructeurs Renault et PSA, et des équipementiers Michelin, Goodyear ou Faurecia ont manifesté pour la défense de leurs « emplois, salaires et retraites » (UsineNouvelle.com du 12/10).
Les ventes de voitures en Chine pourraient atteindre 17 millions d’unités cette année, contre 13,64 millions en 2009, soit une augmentation de près de 25 % (Les Echos du 12/10).
Si le véhicule électrique tient la vedette du Mondial de l’Auto, un article d’UsineNouvelle.com du 13 octobre pointe du doigt les risques qu’il présente. Ainsi, la fédération des aveugles et handicapés visuels de France alerte sur le danger pour les piétons et les cyclistes qu’induit son caractère silencieux. Le cabinet Sia Conseils redoute, quant à lui, ses conséquences néfastes sur les emplois et parle de la suppression d’un millier d’entre eux dans la maintenance automobile pour un million de véhicules électriques commercialisés. En cause : l’apparition de nouvelles technologies et la disparition des boîtes d’embrayage, des courroies de transmission…
Constructeurs
L’Iran, qui a vu plusieurs de ses partenaires automobiles, tels Toyota et Kia, suspendre leurs exportations à la suite des sanctions internationales décidées en représailles à son programme nucléaire controversé, a émis des menaces sur l’automobile française, et Peugeot en particulier. Selon le premier vice-président, « si nous fronçons les sourcils, une partie de l’industrie automobile française va s’effondrer (…). Si nous le décidons, nous pouvons mener à la banqueroute la société Peugeot ». Des déclarations tout en finesse et subtilité qui n’ont guère l’air d’émouvoir PSA, car « le partenariat commercial avec ce pays représentait moins de 1 % du chiffre d’affaires du groupe en 2009 » (UsineNouvelle.com du 11/10) !
Grâce au lancement de la Peugeot 508, nouveau modèle haut de gamme, la production de l’usine PSA de Rennes se remet d’une période difficile et devrait augmenter sa production de 60 % d’ici 2011 (Les Echos du 11/10).
Pour Philippe Varin, le président du groupe interrogé par UsineNouvelle.com du 11 octobre, « pour éviter les délocalisations, la France doit maîtriser le coût du travail ».
Citroën est bien partie pour se rapprocher cette année de ses records commerciaux de 2008. Particulièrement dynamique, la marque n’a cessé d’étoffer son offre. Ainsi, sa gamme européenne qui comptait 5 véhicules en 1995 en comporte aujourd’hui 19 (Les Echos du 08/10).
L’alliance Renault-Nissan multiplie les partenariats pour promouvoir ses véhicules électriques attendus en 2011. Le dernier en date a été scellé avec Leclerc pour l’installation d’infrastructures de recharge sur les parkings des centres commerciaux (UsineNouvelle.com du 12/10).
Mercedes compte commercialiser sa Smart électrique à moins de 500 euros par mois (entretien et maintenance compris). Le constructeur entend ainsi concurrencer PSA qui envisage de louer la Peugeot iOn à 499 euros et la Citroën C-Zéro à 459 euros (UsineNouvelle.com du 12/10).
Après avoir frôlé la faillite en 2009, Porsche est sur la voie du retour aux bénéfices et s’attend à un résultat « au moins équilibré » d’août à décembre (Les Echos du 14/10).
Toyota et Daimler devraient lancer de nouveaux modèles phares aux Etats-Unis au début de 2012 (UsineNouvelle.com du 07/10).
Equipementiers / Sous-traitants
La filière française des équipementiers n’entrevoit pas encore le bout du tunnel, même si elle reconnaît que la situation s’améliore. Claude Cham « s’attend à ce que la France subisse de nouvelles restructurations qui seront destructrices d’emplois. Même si le chômage partiel a pour l’instant limité la casse, il faut s’attendre à gérer les surcapacités. L’Hexagone dispose, en effet, d’un outil industriel calibré pour 3 millions de voitures, alors qu’elle n’en fabriquera sans doute plus que 2,2 à 2,3 millions. Pour le Président de la FIEV [Fédération des Industries des Equipements pour Véhicules], la filière Forge devrait être la seule à résister. La plasturgie, l’outillage ou l’industrie des moules vont, elles, devoir se structurer et, au final, dégraisser » (UsineNouvelle.com du 07/10).
En réplique à l’action engagée aux prud’hommes, par près de 200 salariés de son usine de Villemur-sur-Tarn fermée en 2009, pour non versement de l’indemnité pourtant négociée, le groupe américain Molex a déposé le bilan de sa filiale qui finançait le plan social du site, mettant ainsi fin à celui-ci. Une décision qui a provoqué la colère de la CGT mais aussi du ministre chargé de l’Industrie Christian Estrosi : « je ne laisserai pas Molex fuir ses responsabilités et trahir un seul de ses engagements » (Les Echos et UsineNouvelle.com du 14/10).
Un médiateur a été nommé mercredi par le préfet de Midi-Pyrénées pour aider à la résolution du conflit entre la direction de Continental, qui propose le maintien de l’emploi dans ses sites de la région contre des sacrifices salariaux, et les syndicats qui dénoncent un chantage à l’emploi. Lors d’un vote controversé organisé par la direction, 52 % des employés avaient accepté son plan (Les Echos du 14/10).
De source salariale, la direction de Sealynx Automotive a annoncé lors d’un comité d’entreprise que 257 postes allaient être supprimés sur le site de Charleval dans l’Eure, spécialisé avec 736 salariés dans les joints d’étanchéité pour l’automobile. Une baisse des commandes de 40 à 50 % serait à l’origine de cette décision. L’autre usine française du groupe, située en Meurthe-et-Moselle et qui emploie 70 personnes, devrait fermer ses portes. Les salariés sont furieux. Selon l’un d’eux, « ces dernières années, Sealynx Automotive a touché 10 millions d’euros d’aides diverses, financement du chômage partiel, formations. Dans le même temps, la société a délocalisé des productions au Maroc, en Tunisie ou en Roumanie. On peut se demander à quoi ont vraiment servi ces fonds » (UsineNouvelle.com du 11/10).
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