Conjoncture
Les immatriculations se sont effondrées de 16,6 % en octobre en Europe. Tous les principaux marchés subissent une contraction à deux chiffres : - 37,6 % pour l’Espagne, - 20 % pour l’Allemagne et – 18,5 % pour la France (UsineNouvelle.com du 16/11).
Le dispositif de bonus-malus mis en place en 2008 dans l’Hexagone s’est traduit par un déficit de plus de 500 millions d’euros en 2009 et 2010 devrait se situer dans les mêmes eaux. En cause : le déséquilibre entre la part des véhicules bénéficiant d’un bonus, qui représentent plus de 50 % des ventes en 2010, et celle des voitures soumises au malus (moins de 10 %). Du coup, le gouvernement a drastiquement réduit pour 2011 les conditions d’obtention du bonus et le montant des aides, et abaissé le seuil d’application du malus (Challenges.fr du 17/11).
Constructeurs
D’après la CGT, un plan de départs anticipés devait être prochainement annoncé par Renault pour Sandouville. La direction a, dans un premier temps démenti, cette information, tout en confirmant prévoir une baisse de production et des journées de chômage partiel, sans toutefois les chiffrer (le syndicat parle de 70 jours pour la chaîne de l’Espace et de 61 pour celle de la Laguna). Mardi, retournement de situation : le constructeur propose un plan de départs anticipés à 3 000 salariés. Ce dispositif, mis en place au titre de la pénibilité, sera ouvert début 2011 aux ouvriers, employés et agents de maîtrise âgés de 58 ans et plus, ayant effectué 15 années de travail posté ou ayant une incapacité permanente d’au moins 10 %. On aurait pu croire que cette perspective réjouirait beaucoup de monde. Et bien, non ! En effet, pour la CGT, « le souci est que l’on n’a pas eu le niveau des embauches en parallèle, donc pour l’instant tout ressemble à une diminution des effectifs ». François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, y voit la « preuve qu’il faut revoir la réforme des retraites, les grandes entreprises ne voulant pas garder les seniors ». Et ce qui fâche Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, c’est qu’avec cette préretraite à 58 ans, le constructeur brouille le message de l’un de ses actionnaires, l’Etat, qui souhaite justement mettre un terme aux départs anticipés (Challenges.fr, UsineNouvelle.com et NouvelObs.com des 19, 23 et 24/11).
L’alliance que le constructeur forme avec Nissan prévoit par ailleurs d’assembler en Russie avec AvtoVAZ d’ici 2012 des petits monospaces destinés au marché local (Les Echos du 23/11). Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris s’est estimé incompétent pour déterminer si Renault peut ou non baptiser sa future voiture électrique Zoé. En effet, selon ses propres termes, « les demanderesses ne justifient pas l’existence d’un péril imminent » ! Les deux familles plaignantes ont décidé de faire appel (Challenges.fr du 10/11).
L’usine PSA d’Aulnay va se délester de 280 salariés en raison de la baisse de production de la C3 (UsineNouvelle.com du 19/11).
Le designer italien Pininfarina souhaite vendre ses parts dans la joint-venture qu’il gérait avec le français Bolloré pour fabriquer et commercialiser la voiture électrique BlueCar. Des « divergences stratégiques et politiques » sont invoquées (UsineNouvelle.com du 16/11).
Volkswagen compte investir 51,6 milliards d’euros d’ici 2015 pour développer ses gammes et adapter ses usines (Les Echos du 22/11). Le constructeur se diversifie par ailleurs dans les mini-centrales électriques. Il espère en vendre à terme 100 000. Cette collaboration avec un fournisseur allemand d’énergie constitue une façon de trouver une nouvelle utilisation à ses moteurs (Les Echos du 25/11).
Le chiffre d’affaires de Porsche d’août à septembre a bondi de 80 % sur un an, en raison notamment du succès de son 4x4 Cayenne (Les Echos du 25/11).
General Motors fait un retour tonitruant à Wall Street. En levant 20,1 milliards de dollars dès le premier jour, le groupe a en effet dépassé le record d’entrée en Bourse aux Etats-Unis (UsineNouvelle.com et Challenges.fr des 18 et 19/11).
Ford va réduire sa participation dans le japonais Mazda, passant de 11 à 3,5 %. Cet argent est destiné à être réinvesti dans les pays émergents (UsineNouvelle.com du 19/11).
Redistribution des cartes entre constructeurs asiatiques en Europe. Pour la première fois, le couple coréen Hyundai-Kia est passé devant le japonais Toyota en termes de ventes neuves sur les 10 premiers mois de l’année (Les Echos du 23/11).
Le constructeur indien Mahindra&Mahindra a conclu le rachat de son homologue sud-coréen Ssangyong pour 339 millions d’euros (UsineNouvelle.com du 23/11).
Equipementiers / Sous-traitants
D’après UsineNouvelle.com du 18 novembre, « c’est sous les applaudissements que Jérôme Frantz, directeur général de Frantz Electrolyse et président de la fédération des industries mécaniques (FIM), a terminé son plaidoyer en faveur des sous-traitants automobiles de rang 2 lors du 9ème congrès automobile. Se définissant comme le ‘représentant des nains’ (à savoir les équipementiers de rang 2), le président de la FIM est revenu sur les problèmes auxquels sont confrontés les sous-traitants, les empêchant de se restructurer. ‘Aujourd’hui, après la crise, les acteurs de rang 2 sont dans les starting blocks et ont envie de rebondir, assure-t-il. Ils sont réactifs, adaptables et ont des atouts extraordinaires. Mais il faut faire bouger les lignes pour leur permettre de se développer’. Parmi les difficultés, il dénonce le manque d’organisation pour permettre aux PME de suivre le mouvement vers l’internationalisation. ‘Comment faire si toute la filière ne chasse pas en meute ? s’interroge-t-il. L’enjeu est de conserver la compétitivité en France, mais cela passe par la capacité à exporter. Or aujourd’hui, au niveau des équipementiers de rang 2, on est incapable de le faire car tout passe par les grands acteurs de la filière. Rien n’est pensé pour que les équipementiers de rang 2 suivent le mouvement’. Il souhaite sur ce point un ‘resserrement sur les équipementiers ayant de vraies compétences’ dans le domaine automobile pour éviter ‘une guerre des prix, défavorable pour le secteur et pour le consommateur’. Prônant un rééquilibrage des relations avec les donneurs d’ordres, il préconise un important changement dans les mentalités françaises quant au partage des créations de richesse. Et de conclure : ‘dès le démarrage d’un projet entre plusieurs acteurs de la filière, il faut décider quelle sera la part de chacun, au lieu de se déchirer le résultat de la collaboration à la fin du projet, comme c’est le cas depuis 20 ans !’ ».
L’Usine Nouvelle du 10 novembre a dressé, dans un dossier spécial, le palmarès des 100 équipementiers automobiles les plus performants. Verdict : « c’est un tremblement de terre (…) ! Exit les majors tels que Bosch et Valeo. Les grands gagnants sont ceux qui ont été les plus réactifs face à la crise. Et, en la matière, les asiatiques nous donnent une leçon ». Recette du succès : pour passer avec les honneurs la pire crise de l’histoire de l’équipement automobile, il fallait soit avoir diversifié très tôt ses activités vers les pays émergents, soit avoir un portefeuille produits en phase avec l’évolution du marché, soit s’être restructuré avant 2009.
La jeune entreprise Magna Lorraine, qui fournit des pièces en acier destinées aux châssis et carrosseries, affiche une solide santé après seulement 5 années d’existence. Durant cette période, elle a vu sa production quintupler et son effectif passer de 10 à 160 (UsineNouvelle.com du 22/11).
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