Revue de presse automobile du 25 juin 2012

Conjoncture

Les immatriculations de voitures neuves ont plongé de 8,4% en mai dans l'Union européenne, en ajoutant la Suisse, la Norvège et l'Islande, selon l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), pour le huitième mois consécutif (LaTribune.fr du 15/06). La plupart des marchés ont reculé, mais certains pays ont été plus sévèrement touchés, notamment ceux frappés par la crise. Les ventes ont dégringolé de 47,3% en Grèce, de 27,5% au Portugal, de 14,3% en Italie et de 16,2% en France. La chute a été moins forte en Allemagne avec - 4,8% et en Espagne avec - 8,2%. Seul le Royaume-Uni réussit à tirer son épingle du jeu en enregistrant une hausse de 7,9% (UsineNouvelle.com du 15/06). Par conséquent, « les usines des constructeurs européens tournent de plus en plus au ralenti », titrent les Echos de jeudi, qui indiquent que ces derniers préfèrent jouer sur des mesures d'ajustement ponctuel, comme le chômage partiel ou des plans de départ, plutôt que de fermer des usines, mesure jugée trop onéreuse.

L'Association des Collectivités Sites d'Industrie Automobile (ACSIA), qui regroupe 60 collectivités accueillant une ou plusieurs usines du secteur et est présidée par Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, publie un livre blanc pour sauver cette industrie sur le territoire français. Alors que la France vient de vivre « une décennie de désindustrialisation automobile », ils proposent « la mise en action d'un plan stratégique de cinq ans » par le gouvernement, s'appuyant sur la compétence des constructeurs français sur les modèles de petite et moyenne gammes tout en jouant la carte écolo, moyennant par exemple des aides publiques pour l'acquisition ou la location de véhicules verts (UsineNouvelle.com du 18/06). LaTribune.fr du 19 juin affirme que cela se fait « au détriment des belles allemandes » et qu'il s'agit d' « une forme de protectionnisme déguisé en mesures écologiques pour détourner le client de ces fameux hauts de gamme germaniques ».

Pour Thibaut de Jaegher, qui réagit le 14 juin dans UsineNouvelle.com sur l'appel au soutien de l'Etat formulé par Renault, « la prime à la casse ne sauvera pas l'automobile » car « ces dispositifs ont fait effet pendant quelques années en réveillant artificiellement une demande européenne naturellement atone. Mais ils sont comme des antidouleurs : ils soulagent mais ne soignent pas les causes profondes du mal qui frappe le marché automobile du Vieux continent (...). Le problème des deux constructeurs français n'est pas conjoncturel mais structurel. Ce n'est pas la demande européenne qui est faible mais leur offre produit qui est inadaptée ».

Selon le directeur général de Citroën également, l'instauration d'une nouvelle prime à la casse ne serait pas forcément une bonne chose car elle « a pour effet de gommer un trou très violent du marché. Là, on n'est pas dans un trou très violent » (UsineNouvelle.com du 18/06).

« Le bonus-malus écologique favorise... les diesels cancérogènes », titre LaTribune.fr du 14 juin. De quoi régler aussi le problème des retraites ???

Constructeurs

Mauvaise semaine pour PSA. Ses immatriculations de voitures neuves continuent de baisser en Europe, en chute de 19,6% en mai et 14,9% sur cinq mois. C'est la plus forte dégringolade des constructeurs européens. Ces très mauvais résultats s'expliquent par la piètre tenue du marché français mais aussi par un problème de gammes (LaTribune.fr du 15/06). Le groupe, qui a enregistré des immatriculations de voitures neuves en repli de 14,4 % sur le marché français durant les quinze premiers jours de juin, pourrait annoncer lors de la publication de ses résultats semestriels le 25 juillet la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, selon le maire de la ville. Arnaud Montebourg a convoqué mardi Philippe Varin, le président du directoire, à ce sujet (LaTribune.fr du 18/06). Le 28 juin, jour où la direction doit présenter les conséquences pour l'emploi de l'alliance avec General Motors, les salariés du site d'Aulnay manifesteront devant le siège parisien du constructeur, la CGT appelant à une mobilisation plus générale des tous les sites ainsi que des sous-traitants (UsineNouvelle.com du 20/06). « PSA Aulnay et Opel Bochum, nouveaux Vilvoorde ? » se demande UsineNouvelle.com mardi, en référence à l'une des dernières usines automobiles fermées en Europe par Renault en 1997...

La France n'est pas la seule touchée : la direction de TPCA, coentreprise Toyota/PSA, a présenté un plan de départs volontaires aux salariés de son usine tchèque (UsineNouvelle.com du 20/06).

Conséquence ou pas, d'après LaTribune.fr du 20 juin, la famille Peugeot ne serait pas satisfaite des résultats du groupe et son président Philippe Varin serait sur la sellette, ainsi que son équipe. L'alliance qu'il a conclue avec GM ne susciterait pas l'unanimité au sein des actionnaires. Le constructeur donne d'ailleurs un sérieux coup d'accélérateur à son programme de labellisation de « fournisseurs majeurs ». Certains équipementiers y voient, avec soulagement, sa volonté de maintenir ainsi un rapport de force avec General Motors. Dans le cadre de la nouvelle structure d'achat commune prévue par l'alliance, PSA a en effet tout intérêt de présenter un maximum d'équipementiers comme étant des fournisseurs privilégiés (UsineNouvelle.com du 18/06).

La baisse des ventes de Scénic en Europe contraint l'usine Renault de Douai à réduire sa production et à détacher 420 salariés sur d'autres sites du groupe (UsineNouvelle.com du 20/06).

Le spécialiste du quadricycle Bellier Automobiles investit trois millions d'euros sur son site vendéen de Talmont-Saint-Hilaire pour doubler sa production dans les deux ans et recruter une quarantaine d'ouvriers spécialisés dont des carrossiers, mécaniciens, peintres, chaudronniers (UsineNouvelle.com du 19/06)...

D'après LaTribune.fr du 14 juin, « Volkswagen se moque de la crise », au grand dam de ses concurrents. Le constructeur allemand a en effet accru ses ventes de 8,4% sur cinq mois. Il parvient même à progresser sur un marché européen sinistré.

Opel a annoncé négocier la fermeture de l'usine allemande de Bochum, qui emploie 3 100 personnes, avec les représentants du personnel. La filiale germanique de General Motors s'engagerait en échange à maintenir les emplois outre-Rhin d'ici à 2016 (LaTribune.fr du 13/06).

Le suédois Volvo devient premier actionnaire du motoriste allemand Deutz (Les Echos du 21/06).

Tout en réduisant de 500 millions d'euros le montant de ses investissements en Europe, Fiat investit en Espagne où il crée 1 200 emplois (UsineNouvelle.com du 15 et Les Echos du 18/06).

Equipementiers / Sous-traitants

Dans l'Yonne, l'équipementier Embaltech renforce ses fonds propres grâce à l'appui du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) de rang 2 et de l'Ideb, une société bourguignonne d'investissement (Les Echos du 20/06).

Récompensée par Renault dans le cadre de ses « Supplier Awards », la fondation Amipi Bernard Vendre aide des handicapés mentaux à se réinsérer en les faisant travailler sur du câblage automobile. De simple sous-traitant, la fondation est devenue en 2011 un des équipementiers de rang 1 du constructeur français (UsineNouvelle.com du 20/06).

Les 500 salariés du fabricant de joints d'étanchéité Ruia Sealynx de Charleval ont mis fin mercredi à leur grève illimitée : « nous reprenons le travail après la signature d'un accord dans lequel Renault prend des engagements en terme d'emplois, de commandes et de garantie de travail. Nous ne voulons pas pénaliser plus longtemps les usines du groupe que nous approvisionnons, mais la filialisation reste un objectif » pour la CGT (UsineNouvelle.com du 20/06).

Soutenus par les maires de la vallée vosgienne de la Moselle, les salariés des équipementiers TRW et Cimest ont manifesté le 15 juin pour dénoncer les menaces qui pèsent sur leur site. Quelque 400 emplois sont en jeu (UsineNouvelle.com du 15/06).

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