Revue de presse automobile du 20 octobre 2012

Conjoncture

Les commandes de voitures neuves, qui conditionnent les immatriculations des deux prochains mois, ont plongé de 11% en France en septembre, avec -30% pour Renault mais « seulement » -2% pour Peugeot et -8% pour Citroën.

Du côté de leurs concurrents, selon LaTribune.fr de mardi, « le marasme frappe aussi Ford (-44%), Opel (-15%) et gagne maintenant Volkswagen (-15%). En revanche, Fiat résiste un peu plus sur le mois avec une baisse limitée à 5%. La crise gagne même les spécialistes allemands du haut de gamme Audi et Mercedes (-2%), et plus encore BMW (-10%). Le suédois Volvo signe la pire performance (-49%). En revanche, le coréen Hyundai progresse de 40% ». Voilà qui ne va pas plaire à Arnaud Montebourg...

Malgré la crise, le Mondial de l'Automobile est toujours aussi populaire : 1,23 millions de visiteurs ont ainsi été enregistrés porte de Versailles à Paris. Une fréquentation en léger repli de 2% par rapport à la précédente édition, mais les constructeurs sont satisfaits (LaTribune.fr du 15/10).

Constructeurs

Problème de lecture... Le cabinet d'experts Secafi, mandaté par le comité central d'entreprises de PSA pour faire un rapport sur la situation réelle du constructeur, fait état d'une situation financière dégradée, ce qui confirme l'analyse Sartorius et justifie le plan de restructuration qui prévoit 8 000 suppressions d'emplois et la fermeture du site d'Aulnay en 2014. Selon lui, l'industriel brûle bien 200 millions d'euros de cash par mois. « Si rien n'est fait, Peugeot va dans le mur », a insisté Secafi (UsineNouvelle.com du 11/10).

Pourtant, selon LaTribune.fr du 11 octobre qui relaie le point de vue de la CGT, « le rapport Secafi sur PSA relativise la mauvaise santé du groupe » car il « ne considère nullement que la production automobile en Europe n'est pas rentable (...). Le rapport souligne que les résultats du premier semestre 2012 -perte nette de 819 millions d'euros- sont faussés par un jeu de provisions "non courantes" très lourd. Ainsi le résultat net présenté est plombé par 612 millions de provisions exceptionnelles et par un niveau d'investissement record, principalement à l'international ». Pour le syndicat, la division automobile de PSA est « mise dans le rouge artificiellement par des transferts aux autres sociétés du groupe, réalisés notamment par le biais des surfacturations (...). Le rapport conteste l'assertion de Philippe Varin selon laquelle "le groupe PSA brûlerait 200 millions d'euros de cash par mois" ». Il indique qu'il reste « un groupe peu endetté et qui peut compter sur d'importantes disponibilités financières ». Le rapport incrimine, toujours selon le syndicat qui a dû avoir accès à une copie différente du texte, « la politique de rachat d'actions et de dividende » qui, « depuis 12 ans, a coûté 6 milliards d'euros à l'entreprise, dans le seul intérêt des actionnaires, au détriment du développement économique et de l'emploi ». Secafi « ne considère nullement que la production automobile en Europe n'est pas rentable ». La CGT y trouve la confirmation que « ce qui est en cause, ce n'est pas le coût du travail en France, mais plutôt le coût du capital et l'appétit de Philippe Varin pour une globalisation à marche forcée avec son cortège de délocalisations et la casse de l'emploi en Europe ».

PSA et General Motors envisageraient de créer une coentreprise pour fusionner la division automobile du groupe français avec Opel, la filiale allemande de GM. Les deux constructeurs ont refusé de commenter l'information (LaTribune.fr et UsineNouvelle.com du 12/10).

Mauvaise semaine pour Renault qui, en plus de ses piètres résultats en France (voir plus haut), voit ses immatriculations de voitures neuves plonger de 29,1% sur le marché européen où il n'est plus que le sixième acteur, derrière Volkswagen, PSA, GM, Ford et BMW (LaTribune.fr du 16/10). Le groupe demande des concessions aux syndicats pour plus de compétitivité en Espagne : limitation des salaires, augmentation du nombre d'heures de travail annuelles et réduction des rémunérations spécifiques les samedis, les jours de fête ou la nuit. A la clé : 1 300 nouveaux emplois et des hausses de production (LaTribune.fr du 11/10). Avec Nissan, il aurait par ailleurs l'intention de doubler à 4 milliards d'euros d'ici 2016 les nouvelles synergies dégagées grâce à leur alliance pour faire face, notamment, au durcissement des conditions de marché en Europe (UsineNouvelle.com du 15/10). Enfin, Le Parisien a publié le 12 octobre des mails particulièrement embarrassants émanant de la direction du constructeur à l'époque de la vraie fausse affaire d'espionnage, qui montrent que Renault avait anticipé l'éventuel suicide des cadres suspectés et finalement innocentés, et avait même préparé des communiqués pour se disculper.

Bolloré estime avoir trois ans d'avance sur sa feuille de route dans le véhicule électrique. Le groupe familial s'est vu accorder un nouveau prêt de la Banque européenne d'investissement pour financer le déploiement des infrastructures de recharge d'Autolib' et parle d'introduire son activité batterie et véhicules électriques en Bourse à l'automne 2013 (Les Echos du 12/10).

La crise rattrape les fleurons britanniques haut de gamme Jaguar et Land Rover, rachetés par Tata Motors en 2008. Pour la première fois depuis juillet 2011, leurs ventes cumulées ont baissé en septembre de 4%, du fait d'une défaillance de Jaguar (Les Echos du 16/10).

Alors que ses usines italiennes souffrent, Fiat fête cette semaine sa dix millionième voiture produite en Pologne. Le site de Tychy, qui fabrique la 500, réalise plus du tiers de la production européenne du groupe (LaTribune.fr du 17/10).

Le suédois Volvo invoque la conjoncture europénne pour annoncer l'arrêt d'une de ses principales usines près de son siège de Göteborg, du 29 octobre au 2 novembre (LaTribune.fr du 15/10).

La meilleure fortune de l'industrie automobile américaine remonte le moral de ses salariés. UsineNouvelle.com de lundi consacre un reportage à ceux de General Motors à Detroit qui estiment devoir une fière chandelle à l'actuel président et voteront donc Obama.

Ford, qui doit économiser, quitte le championnat du monde des rallyes (LaTribune.fr du 16/10).

Victime du nationalisme antijaponais, Toyota stoppe pour une semaine sa plus grosse usine en Chine (LaTribune.fr du 16/10).

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