Revue de presse automobile du 26 octobre 2012
Conjoncture
D'après LaTribune.fr du 23 octobre, le gouvernement français impose aux députés de voter un super malus qui s'avèrera dévastateur pour les voitures familiales et les véhicules à essence en général... ce qui est une très mauvaise nouvelle pour les usines de Renault Sandouville et de PSA Rennes, spécialistes des gammes moyennes supérieures. Selon le quotidien, ce projet orientera encore plus les constructeurs français vers les petits véhicules à faibles marges, souvent produits hors de France, et les moteurs diesel, dont ils sont spécialistes, mais qui ne sont vendables qu'en Europe : Chinois, Brésiliens et Russes n'en veulent pas. Les velléités de Renault ou de PSA de s'imposer dans le haut de gamme vont être rendues encore plus difficiles. Et pendant ce temps-là, fait remarquer la newsletter, l'industrie automobile allemande, soutenue par son gouvernement, va renforcer sa puissance à l'échelle mondiale et produire ce qui plaît à l'international...
Dans un rapport, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) français pointe les faiblesses de l'industrie automobile française dans le contexte européen. Selon le Cese, la solution passe par une politique européenne coordonnée via une aide pour « une remise à niveau des sites d'Europe de l'Ouest », notamment « les plus anciens et les plus complexes ». Seul souci : les constructeurs allemands, qui se portent bien, s'y opposent (LaTribune.fr du 23/10).
Constructeurs
Semaine à la fois cruciale et difficile pour PSA.
Le chef du personnel du secteur montage de l'usine d'Aulnay a été séquestré pendant 11 heures le 17 octobre par des salariés qui protestaient contre des retenues sur leurs salaires pour des débrayages (LaTribune.fr du 18/10). Le groupe souhaite engager rapidement le transfert d'employés d'Aulnay et de Rennes vers d'autres usines du groupe (UsineNouvelle.com du 19/10).
Petite consolation : dans le cadre d'un appel d'offres public, la marque au lion a remporté cinq des dix lots attribués et fournira dès le début de l'année prochaine 2 300 véhicules à destination de la police, de la gendarmerie et de la douane françaises (UsineNouvelle.com du 22/10).
PSA et son allié GM ont par ailleurs annoncé quatre projets de véhicules communs : deux sur les monospaces, un sur les petits véhicules et un autre sur les familiales.
En annonçant cette semaine apporter sa garantie à la Banque PSA Finance qui lui permet de vendre des véhicules à crédit, l'Etat sauve certes le constructeur en crise, mais le contraint à accepter des contreparties substantielles, dont la mise en place d'un comité de suivi de la garantie comprenant des représentants de l'Etat, la direction du groupe et un administrateur indépendant, qui permettra de suivre de façon régulière l'évolution de la situation du constructeur, de sa filiale bancaire et ses perspectives d'évolution. PSA accepte également le « renouvellement de la composition de son conseil de surveillance à l'occasion de la prochaine Assemblée générale » au printemps prochain et, « sans attendre cette échéance, la nomination, en lien étroit avec l'Etat, d'un administrateur indépendant, administrateur référent et membre du comité stratégique, qui aura vocation à jouer un rôle particulier au sein du conseil de surveillance ». Enfin, le communiqué évoque l'affectation d'un nouveau véhicule sur le site de Rennes et le groupe renonce à verser tout dividende et stock-option durant le temps que durera ce soutien de l'Etat. En revanche, aucune garantie n'a été obtenue en termes de réduction du nombre d'emplois supprimés. Si le président du directoire de PSA Philippe Varin affirme, en une des Echos de jeudi que « le groupe n'est pas mis sous tutelle », on en est pas loin...
Malgré cette annonce, rien n'est encore joué : ce projet de soutien au groupe par le gouvernement via l'octroi d'une garantie devrait butter sur les règles européennes de la concurrence, la question étant de savoir si le projet imaginé par Bercy et Matignon est ou non une aide d'Etat à l'industriel. Des constructeurs et responsables politiques allemands se sont en effet empressés, dès l'annonce faite, d'alerter la Commission européenne (LaTribune.fr et UsineNouvelle.com du 24/10)...
Quand on parle du loup... Ian Robertson, membre du Directoire de BMW, affirme à LaTribune.fr du 18 octobre que ses sites « tournent à pleines capacités, y compris en Europe (...). Les usines allemandes n'ont aucun handicap de compétitivité ». La firme bavaroise vise « plus de deux millions de véhicules d'ici à 2016 » et sa marge opérationnelle devrait atteindre, en 2012, « 8 à 10% » du chiffre d'affaires. Un temps remise en question, la construction d'une usine du constructeur au Brésil est désormais dans les tuyaux (UsineNouvelle.com du 19/10). Cette bonne santé n'empêche pas le constructeur de tirer sur l'ambulance en réclamant plusieurs dizaines de millions d'euros de dédommagement à PSA suite à leur divorce dans les hybrides, affirme le magazine allemand Wirtschaftswoche. Les deux industriels mettraient fin aussi à leur coopération dans les moteurs à essence (LaTribune.fr du 22/10).
Mercedes passe de deux à une seule équipe sur la ligne d'assemblage de la Classe S, près de Stuttgart (LaTribune.fr du 18/10).
Volkswagen va investir 3,4 milliards d'euros pour se renforcer au Brésil (Les Echos du 23/10).
L'américain Ford, déficitaire en Europe, a annoncé la fermeture de l'usine belge de Genk, qui emploie 4 300 personnes d'ici la fin de 2014 (LaTribune.fr du 24/10).
Ciblant les émergents, Toyota investit 400 millions en Thaïlande et va augmenter sa production de moteur diesels dans le pays (LaTribune.fr du 18/10). Selon le quotidien japonais Nikkei, le manque à produire en Chine, dû à la montée du nationalisme antinippon dans l'ex-Empire du Milieu, l'empêcherait de friser la barre des dix millions de véhicules cette année (LaTribune.fr du 23/10).
Equipementiers / Sous-traitants
La division Siège de Faurecia investit 2,5 millions d'euros dans un laboratoire dédié au développement et à la validation des modules électroniques qui seront embarqués dans les sièges automobiles (newsletter Industrie & Technologies du 18/10). L'équipementier a revu en baisse mardi sa prévision de résultat opérationnel annuel en raison du repli attendu de la production automobile en Europe au quatrième trimestre (UsineNouvelle.com du 23/10).
Son compatriote Valeo a publié un chiffre d'affaires en hausse de 7% au troisième trimestre à 2,8 milliards d'euros grâce à son redéploiement vers l'Asie (LaTribune.fr du 18/10).
L'équipementier américain Delphi va stopper trois semaines sa principale usine française, à Blois, en invitant les salariés à poser leurs congés. Le fabricant d'injecteurs subit une baisse de commandes (UsineNouvelle.com du 19/10).
Le britannique Bridgestone a annoncé un plan stratégique sur cinq ans pour consolider sa place de leader face à Michelin (Les Echos du 19/10).
Revue de presse automobile du 26 octobre 2012 éditée par l'équipe du MIDEST