La compétitivité automobile passe par plus de coopération avec les sous-traitants
UsineNouvelle.com publie le 29 octobre une très intéressante interview, orchestrée par Frédéric Parisot, d'Yves Mille et Hervé Hillion, experts en organisation industrielle au cabinet Weave et spécialistes du marché automobile. Pour eux, la filière peut renouer avec la compétitivité, mais il faut qu'elle prête plus attention à ses sous-traitants : « nous pensons que les financements, tout comme les obligations qui y sont associées, ne doivent pas être le seul levier de relance de la compétitivité. L'industrie automobile doit veiller à deux autres aspects tout aussi importants : adopter des pratiques de management plus modernes prenant en compte la notion de filière, et améliorer les relations entre donneurs d'ordres et fournisseurs (...). On a vu plusieurs fois par le passé que la défaillance d'un sous-traitant pouvait se propager jusqu'au constructeur et avoir pour lui de graves conséquences, d'autant plus graves que tout le monde travaille en flux tendus. C'est bien la preuve qu'on ne peut plus parler de compétitivité comme étant le fait d'un certain nombre d'acteurs séparés, avec les constructeurs d'un côté et les sous-traitants de l'autre (...). Aujourd'hui les donneurs d'ordres partent du principe que lorsqu'un sous-traitant est fragile, ils se doivent de trouver des fournisseurs alternatifs. C'est avec des pratiques de ce type qu'on désindustrialise la France. Il faut au contraire travailler plus étroitement avec ses sous-traitants et innover avec eux afin de les rendre moins fragiles ». Le site publie également l'interview du directeur général de SKF France qui déclare attendre de ses nombreux sous-traitants qu'ils lui proposent plus de prestations de services : « plutôt que des sous-traitants, nous cherchons des co-développeurs ». Et l'industriel est prêt à payer davantage pour cela, voire même à apporter son soutien financier.
Edité par l'équipe du MIDEST