Conjoncture

Les immatriculations de voitures neuves dans l'Union européenne ont connu leur plus mauvais début d'année depuis 1990, affichant en janvier un nouveau recul de 8,6% sur un an, a annoncé mardi l'Association européenne des constructeurs automobiles, l'ACEA. La situation reste toutefois contrastée selon les pays. Si le Royaume Uni enregistre une forte progression (+11,5%), des baisses sévères sont notées aux Pays-Bas (-31,2%), en Italie (-17,6%), en France (-15,1%), en Espagne (-9,6%) et même en Allemagne (-8,6%). En revanche, elles augmentent en Pologne (+8,8%) et au Portugal avec +0,7% (Challenges.fr du 19/02). Les mauvais chiffres français sont néanmoins à relativiser : selon La Lettre VN Auto K7, les commandes ont diminué le mois dernier de 3,5% par rapport à janvier 2012, alors que les immatriculations, reflet des commandes passées au cours des mois précédents, ont chuté de 15,1% (UsineNouvelle.com du 19/02). Mais, pour l'ancien patron de Renault, « 2013 sera une année de décroissance pour les ventes d'automobiles en France ». Selon Louis Schweitzer, dans le Journal du Dimanche du week-end dernier, « sans croissance, vous pouvez vous agiter tant que vous voudrez, vous ne vendrez pas de voitures ». Pour lui, « PSA est un groupe bien géré et Philippe Varin un bon patron » (LaTribune.fr du 17/02).

L'Usine Nouvelle de cette semaine consacre un article au « retour des belles anglaises », constatant que « moribond il y a 4 ans, le secteur a opéré un retour en grâce. La Grande-Bretagne abrite aujourd'hui le second marché automobile européen, devant la France ».

L'UGAP, la centrale d'achat de la fonction publique, a annoncé mardi l'attribution d'une commande de 2 100 voitures électriques à Renault et de 500 véhicules à Mia Electrics sur une période de trois ans (UsineNouvelle.com du 19/02).

Constructeurs

Alors que Les Echos titrent ce jeudi sur la « violente rechute de la production française de Renault et PSA en 2012 », qui accuse -26% au dernier trimestre, un médiateur est entré en piste à Aulnay. Le ministre du Travail Michel Sapin a en effet chargé le 14 février le directeur du travail responsable de Seine-Saint-Denis, Marc Leray, de « favoriser le retour au calme et le rétablissement du dialogue » dans l'usine, théâtre de « tensions de plus en plus fortes » (Challenges.fr du 14/02). Pour les apaiser, le groupe met en place des mesures de mobilité temporaires pour les salariés volontaires : ils pourront demander à travailler provisoirement à Poissy, tout en bénéficiant du PSE actuellement en discussion (UsineNouvelle.com du 15/02). Selon une étude d'impact présentée mardi par la direction, la fermeture d'Aulnay entraînerait 4 000 suppressions d'emplois. Un total qui prend en compte les intérimaires et fournisseurs du site ainsi que les emplois induits (UsineNouvelle.com du 20/01).

A Rennes, où PSA prévoit de supprimer 1 400 postes, les entreprises qui s'installeraient sur le site fourniraient des solutions de reclassement à 600 à 900 ouvriers, selon les syndicats. Les salariés restants seraient reclassés en interne sur d'autres sites du groupe (UsineNouvelle.com du 15/02).

« Standard & Poor's dégrade la note de PSA à BB- et l'assortit d'une perspective négative », titre LaTribune.fr du 15 février. L'agence de notation estime en effet que le constructeur français va avoir du mal à atteindre cette année son objectif de réduire par deux le rythme de sa consommation de liquidités au vu de la crise automobile actuelle. De son coté, Moody's le met sous surveillance, et pourrait aussi abaisser la note qu'elle lui attribue.

Enfin, Peugeot et Total vont concevoir en commun une citadine à motorisation hybride essence et électrique, a-t-on appris lundi (Challenges.fr du 18/02).

Les salariés des centres techniques de Renault ont protesté le 14 février par un arrêt de travail contre le projet d'accord de compétitivité en cours de négociation (UsineNouvelle.com du 14/02). Son PDG, qui a promis que « une hausse de la production et de la charge des usines » en France si l'accord est signé, prévoit une croissance des volumes et des marges du groupe en 2013 sur le marché européen grâce à une batterie de nouveaux modèles (UsineNouvelle.com du 15/02).

Le même Carlos Ghosn a fait la une des médias cette semaine. « Insuffisant » pour le ministre du Redressement productif, « provocation » pour le secrétaire général de Force ouvrière, « nouveau chantage » pour un représentant syndical : l'hypothèse du report d'une partie de sa rémunération variable en cas d'accord avec les syndicats a suscité de nombreuses critiques. L'effort est en effet estimé à 430 000 euros, une goutte d'eau dans sa rémunération totale de 13,3 millions en 2011. Le PDG de PSA a d'ailleurs souligné qu'il avait abandonné (et non repoussé) toute rémunération variable depuis 2011 alors que la part fixe de sa rémunération est de 1,6 million d'euros : en 2011, il avait perçu 1,65 million de part variable au titre de l'exercice 2010 avant de renoncer à celles de 2011 et 2012 (UsineNouvelle.com du 14/02). De son côté, et alors que les résultats du groupe qu'il dirige ont battu tous les records l'an dernier, le PDG de Volkswagen aurait accepté de réduire son salaire 2012 à 14 millions d'euros, soit 20% de moins qu'en 2011, tout en limitant les bonus (Les Echos du 18/02). La proposition de M. Ghosn est donc, souligne UsineNouvelle.com, des plus maladroites. La newsletter fait également remarquer, dans un éditorial très argumenté, qu'entre PSA et Renault, le plus malade n'est pas celui qu'on croit et que la politique actuelle du patron de la marque au losange est en train, selon elle, de mener le groupe droit dans le mur.

Ferrari a amélioré de 17,8% son bénéfice net en 2012, année record (LaTribune.fr du 19/02).

Après la suppression de 1 100 postes en 2012, le suédois Volvo s'apprête en 2013 à liquider un millier d'emplois (UsineNouvelle.com du 20/02).

L'américain General Motors a encore été plombé l'an dernier par l'Europe où ses pertes se sont creusées à 1,8 milliard de dollars. Au niveau mondial et sur l'ensemble de l'année, le deuxième constructeur en termes de ventes a vu son bénéfice net chuter de 36% à 4,9 milliards de dollars (UsineNouvelle.com du 14/02).

Equipementiers / Sous-traitants

« Bilan poussif pour le fonds de soutien aux équipementiers automobiles », titrent jeudi Les Echos. Il n'a en effet investi que 60% de son budget depuis 2009 et a déprécié ses participations de 30% en 2012, les chefs d'entreprises semblant parfois réticents à le faire entrer à leur capital.

« En pleine crise du pneu, Bridgestone tire son épingle du jeu », titrait lundi UsineNouvelle.com. Après avoir annoncé d'excellents résultats en 2012, le fabricant japonais anticipe une augmentation de 37% de son bénéfice net en 2013.

L'équipementier allemand Kirchhoff a fermé son usine française d'Ymeray, en Eure-et-Loir. Les difficultés de PSA ont scellé le sort de ce fabricant d'éléments métalliques pour l'automobile (UsineNouvelle.com du 20/02).

Le N°1 mondial des salons de sous-traitance industrielle