Conjoncture
La déroute du marché automobile européen continue. Au premier semestre, les immatriculations de véhicules neufs ont chuté de 6,6% dans l'Union. Sur le seul mois de juin, seulement 1,13 million de voitures ont été vendues dans ses 27 pays, le plus faible niveau depuis 1996. Seul le Royaume-Uni, avec des ventes en hausse de 10% au premier semestre, fait bonne figure. De leurs côtés, les autres principaux marchés, Allemagne (-8,1%), France (-11,3%) et Italie (-10,3%), sont toujours orientés à la baisse. Premiers à faire les frais de cette dégringolade : les constructeurs généralistes. Au premier semestre, Fiat a vu ses ventes en Europe chuter de 10%, Ford de 9,6%, Volkswagen de 7,4% et Opel de 6,7%. Mais avec -13,3%, PSA décroche la palme de la plus forte baisse. Pour UsineNouvelle.com du 16 juillet, « le constructeur français est ainsi représentatif de ces généralistes coincés entre la montée des marques low-cost et la plus grande résistance du segment premium. Son compatriote Renault voit par exemple son semestre "sauvé" par Dacia. En progression de 17,6%, la marque à bas coûts permet au groupe Renault de limiter la casse à -4,5% sur ce premier semestre. A l'opposé, côté premium, Mercedes progresse de 3,5% alors que BMW et Audi affichent un recul modéré d'environ 3,5%. Dans ce contexte (...), il paraît de plus en plus évident que le secteur automobile fait face à une crise davantage structurelle que conjoncturelle. Difficile ainsi s'imaginer revenir un jour aux niveaux de ventes de 18 millions de véhicules atteints en 2007. Actuellement, les estimations tablent davantage sur un retour à un marché européen à 14 millions de véhicules vendus chaque année, 16 millions dans les scénarios les plus optimistes. Avec cette perspective, les constructeurs en crise vont donc devoir poursuivre leur stratégie visant à réduire leurs surcapacités de production en Europe ».
Pourtant, les Echos de mercredi parlent en une d'une « lueur d'espoir dans l'automobile européenne après cinq années de baisse. C'est du moins le sentiment de certains patrons de groupes automobiles et d'un nombre croissant d'analystes (...). L'indicateur qui retient particulièrement [leur] attention, le taux corrigé des variations saisonnières, signale une stabilisation du marché autour de 11,5 millions d'unités et ce depuis le mois d'avril. Plusieurs arguments expliquent ce léger regain d'optimisme. Même si le taux de chômage reste élevé, la confiance des consommateurs, à laquelle les ventes de voitures sont très corrélées, remonte depuis trois mois en Europe. L'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne sont maintenant sur une trajectoire favorable. En revanche, la chute pourrait se poursuivre en France, car les achats ont été dopés par une prime à la casse plus longue que dans les autres pays européens, ce qui a maintenu le marché à un niveau élevé par rapport à la demande sous-jacente ».
En Chine, les ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables ont augmenté de 43% au premier semestre. Mais les volumes restent archi-faibles à 5 889 unités à peine. Néanmoins, les restrictions aux immatriculations de véhicules thermiques dans les grandes villes pourraient hâter le processus d'électrification (LaTribune.fr du 15/07).
Constructeurs
PSA affirme, graphiques à l'appui, que sa nouvelle compacte Peugeot 308 II, qui sera lancée à la rentrée, atteint le même niveau de qualité que Volkswagen. Sur les premiers exemplaires que LaTribune.fr a pu voir, le bond en avant semble réel, avec des matériaux valorisants et des ajustages soignés. « Il était grand temps », conclut la newsletter.
« Ventes mondiales de voitures : Renault plus résistant que PSA face à la crise » titre Challenges.fr du 12 juillet. Le constructeur a annoncé des ventes mondiales en baisse de 1,9% sur les six premiers mois de 2013, malgré un léger rebond au deuxième trimestre (+0,7%) et « un niveau record » de ventes hors d'Europe. Mais il prévoit de dépasser en 2013 le volume de ventes mondiales de 2012. A titre de comparaison, celles de PSA ont reculé de près de 9,8% sur la même période. LaTribune.fr note que « la marque au losange seule, sans le roumain Dacia, baisse de 4,6% (...). La filiale à bas coûts grimpe, en revanche, de 16,5%... ». Pour répondre à la demande des clients indiens, le groupe Renault-Nissan espère lancer, d'ici à 2015, la construction de deux véhicules low-cost dans le pays (Challenges.fr du 16/07).
En revanche, les ventes mondiales du géant allemand Volkswagen ont encore progressé de 5,5% au premier semestre. Si le consortium est rattrapé par la crise en Europe, il compense largement aux Etats-Unis et en Chine (LaTribune.fr du 12/07).
Mardi s'est ouverte une réunion des représentants des 28 Etats membres pour discuter du contentieux qui oppose Mercedes à Bruxelles et la France. L'Allemagne défend Daimler qui risque une interdiction de vente en Europe de ses Mercedes de classes A, B, CLA et SL qui utilisent un gaz refroidissant interdit par la législation européenne. La veille, la Commission avait déjà jugé légitime la décision de la France d'interdire provisoirement la commercialisation de ces modèles sur son territoire, alors que les Allemands invoquaient une entrave à la libre circulation des marchandises. Le commissaire à l'Industrie a rappelé l'obligation faite à tous les constructeurs d'équiper à compter du 1er janvier 2013 tous les systèmes de climatisation de leurs nouvelles gammes avec un nouveau gaz réfrigérant jugé moins néfaste pour le climat. Pour Daimler, ce nouveau gaz est inflammable et dangereux. Mais pour le commissaire, ce risque n'est pas confirmé. C'est pourquoi la Commission européenne a écrit au constructeur dès le 10 juin afin de lui demander des explications. Et comme la commercialisation a été approuvée en Allemagne, la Commission européenne a prévenu que Berlin risquait d'être l'objet d'une procédure. En coulisses, certains se demandent si la sévérité de la France n'est pas une réplique au conflit qui l'oppose aux Allemands sur les futures normes anti-CO2 des voitures après 2020 (Les Echos du 17/07)...
Opel, filiale allemande de General Motors, relocalisera en Europe son petit 4x4 Mokka, produit aujourd'hui en Corée, pour simplifier la logistique. Le véhicule sera produit dès 2014 en Espagne (LaTribune.fr du 11/07).
Jaguar Land Rover, propriété de l'indien Tata, a accru ses ventes semestrielles de 14% avec une poussée de +26% en Asie-Pacifique. Alors que ses usines tournent à plein régime, le constructeur fait le plein de nouveautés (LaTribune.fr du 12/07).
Rolls-Royce annonce l'embauche de 100 personnes en Grande-Bretagne. Malgré des ventes en repli de 7,8% au premier semestre, la marque de prestige de BMW vise une année record (LaTribune.fr du 17/07).
General Motors est toujours le premier constructeur en Chine, juste devant Volkswagen. L'américain y a écoulé au premier semestre 1,56 million de véhicules (+10,6%), contre 1,54 million pour son rival allemand (+18,7%). Sa marque Chevrolet a vendu 2,5 millions de voitures au premier semestre, chiffre historique malgré la chute des immatriculations en Europe (LaTribune.fr des 16 et 17/07).
Poursuivant son développement sur le Vieux Continent, le coréen Hyundai double sa production en Turquie. Son usine d'Izmit produira en effet la prochaine génération de sa citadine i10 et voit sa capacité portée à 200 000 véhicules par an (UsineNouvelle.com du 15/07).
Equipementiers / Sous-traitants
Vendue par Ford en 2009 à la holding allemande HZ puis rachetée par le constructeur en 2011, l'usine First Aquitaine Industries de Blanquefort en Gironde va retrouver son nom d'origine, Ford Aquitaine Industrie. Un changement qui s'accompagne du maintien de 1 000 emplois et d'un investissement de 122,5 millions d'euros (UsineNouvelle.com du 17/07).
Le tribunal de commerce du Puy-en-Velay examinera le 26 juillet l'offre de reprise du fonds d'investissements américain AIAC et celle du projet de Scop des 54 salariés du fabricant de vis pour automobile Preciturn situé à Monistrol-sur-Loire (UsineNouvelle.com du 12/07).
L'équipementier Montupet crée une coentreprise avec JHI, première fonderie d'aluminium indépendante en Inde, pour « fabriquer et commercialiser des culasses en Inde d'abord, et en Asie ensuite » (Les Echos du 18/07).
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