La dernière réunion de finalisation du rapport Chatel se tiendra ce soir, à Paris. C’est sur la base de ce document que le président Sarkozy devrait annoncer rapidement un train de mesures pour tenter de sauver le secteur automobile.
L’enjeu est crucial pour la Haute-Savoie, notamment pour la vallée de l’Arve.
Car, rappelons-le, près de 60 % du chiffre d’affaires total de la vallée dépend du secteur auto. Si les grands fabricants tels Renault et Peugeot-Citroën s’enrhument, c’est toute la vallée qui tousse. Alors, nul doute que les patrons locaux seront vigilants.
«Notre parole a été prise en compte»
Parmi eux, Lionel Baud, par ailleurs président du Syndicat national du décolletage (SNDec) : «Aujourd’hui, pour la première fois, les sous-traitants ont pu exprimer les problèmes et besoins du monde du décolletage et nous pouvons dire que notre parole a été prise en compte.» «Dans les discours des ministres, désormais, la sous-traitance est systématiquement citée», confirme le député Martial Saddier.
Heureusement, car la crise est grave. Brutale. Pour y faire face, les chefs d’entreprise ont d’abord actionné le levier aménagement du temps de travail (RTT, jours de congés). C’était surtout le cas en fin d’année 2008.
Désormais, on a franchi un palier: les sociétés appliquent le chômage partiel et envoient leurs collaborateurs se former. Comme le confirme le responsable départemental de la Direction du travail, Jean-Paul Hultsch: «En ce début d’année, le chômage technique se poursuit sur le rythme de la fin 2008. Au plan départemental, il se concentre sur la filière auto majoritairement mais pas exclusivement. La réponse à cette situation, c’est d’abord la formation. Nous menons dans ce sens un travail en commun avec les entreprises et les structures de formation et de collecte.»
Toutes les parties ont intérêt à poursuivre dans cette voie. L’Etat préfère mettre la main à la poche plutôt que de voir gonfler les chiffres du chômage. Du côté des entrepreneurs, ils fournissent des savoir-faire à leurs troupes tout en les fidélisant. «Les entreprises sont convaincues qu’il leur faut conserver leurs ressources et leurs compétences, plaide Jean-Paul Hultsch. Pour preuve, depuis quatre mois que la crise est là, quasiment aucune n’a opéré de licenciement à ce jour ou mis en oeuvre un plan social. Pour qu’au moment de la reprise, les compétences soient là.»