A lire dans UsineNouvelle.com du 2 février : une interview d’Eric Moleux, président du GIMEF (Groupement français des industries transformatrices des métaux en feuilles) et vice-président de la FIM (Fédération des industries mécaniques) en charge des entreprises de sous-traitance, qui dresse un état des lieux de l’emboutissage.
Très dépendant de l’automobile, qui représente 50 % de ses donneurs d’ordres, le chiffre d’affaires du secteur a baissé de 50 % depuis 5 mois. Ainsi, si les résultats 2008 restent positifs, l’inquiétude est réelle pour 2009. Aussi Eric Moleux se déclare-t-il favorable à des rapprochements d’entreprises sous certaines conditions et demande que les sous-traitants fassent partie du comité de sélection du fonds de modernisation de l’automobile, accusant les constructeurs de s’être « objectivement désintéressés des fournisseurs de rang 2 ces dernières années ».
Au passage, il regrette le « manque de dialogue avec les constructeurs, qui ont voulu restreindre leur nombre d’interlocuteurs (…). Il faut maintenant laisser le passé de côté et retrouver un dialogue constructif rapidement. Parce que si l’on n’aide pas la filière, les savoir-faire français vont disparaître, et d’autres secteurs (…) ne trouveront plus la technologie pour les alimenter ».
Pour lui, en priorité, « il faut aider les entreprises compétitives, celles qui ont toujours été dans le vert ces cinq dernières années ». Pas question pour autant de céder au pessimisme : « si on les aide à passer ce trou d’air, nous sortirons de la crise ».
Comme en écho, Décolletage et Industrie du 30 janvier donne la parole au député de Haute-Savoie Martial Saddier qui, partant d’un constat pour le moins alarmiste (« C’est l’enfer. Dans l’industrie du décolletage, ma circonscription a perdu 1 500 emplois d’intérimaires. Et 85 % des entreprises ont déjà recours au chômage partiel »), reste néanmoins optimiste : « la pugnacité de nos PME est cependant encore intacte et je ne doute pas que la qualité et la compétitivité de nos entreprises de décolletage permettront à ces dernières de surmonter cette situation difficile.
Les mesures que j’ai obtenues ces dernières années en faveur de la reconnaissance et de la compétitivité de notre industrie (plafonnement à 3,5 % de la taxe professionnelle, accord sur la réduction des délais de paiement, création du groupe d’étude sur les industries mécaniques, actions du pôle de compétitivité Arve-Industries) sont des outils plus que jamais essentiels pour passer ce cap difficile ».