La croissance de l'économie française a rebondi de 0,2% au troisième trimestre, selon l'Insee. LesEchos.fr ironisent : « voici à quoi tient la "reprise" tant de fois évoquée par François Hollande. Après le -0,1% du deuxième trimestre, ce chiffre est une nouvelle déception et règle, une fois pour toute, son sort à la prévision de croissance de 1,5% du gouvernement cette année (...). Ce qui ne va pas ? La consommation des ménages qui stagne et l'investissement des entreprises qui recule pour le deuxième trimestre consécutif ». Challenges.fr pointe aussi ce dernier « qui reste à l'arrêt, alors même que le gouvernement escomptait bien que sa politique d'alléger les prélèvements des entreprises les poussent à investir (...). Alors, ingrats les patrons de ne pas jouer le jeu de l’investissement ? "Certes le taux de marge s’est redressé mais par rapport à un point bas alarmant et il reste encore aujourd’hui en-dessous de son niveau de 2007, avant la crise, justifie Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef. Du coup, pour beaucoup d’entreprises, le CICE n’a servi qu’à les remettre à flot." Alexandre Saublot, président de l’UIMM, surenchérit : "d’un côté, il y a le CICE mais de l’autre il y a la pénibilité ; on promet de réduire l’impôt sur les sociétés mais on renonce à supprimer, comme prévu, un autre impôt, la C3S !" Bref, les chefs d’entreprises n’ont pas confiance dans la pérennité de cet environnement favorable. Or, vu la stagnation de la consommation des ménages, ce n’est pas comme si leurs carnets de commandes se remplissaient au point qu’il leur faille absolument investir pour suivre. Non, investir aujourd’hui relève d’un pari sur un avenir prochain plus rose et les patrons ont encore trop d’idées noires pour le faire ». Une impression étayée par la publication de l’indice PMI Markit pour l’industrie manufacturière qui a atteint 51,8 points au mois d’octobre, son plus haut depuis mars 2014. Selon Markit, ces chiffres « indiquent une amélioration de la conjoncture dans le secteur manufacturier français [mais] malgré ce regain de croissance, les fabricants se montrent peu confiants quant à leur niveau d’activité future et restent prudents en matière d’embauche » (Les Echos du 03/11).
[widgetkit id=13]