Les nouveaux retards dans la construction de l'EPR de Flamanville ne sont pas imputables à des difficultés techniques supplémentaires, selon la nouvelle direction d'EDF, mais le résultat d'un plus grand travail de transparence sur ce chantier... Du coup, le premier EPR qui entrera en fonction ne sera pas français, mais chinois : Taishan 1 en 2016 (UsineNouvelle.com du 03/09). Conséquence logique, Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, enterrait mardi matin l'une des promesses de François Hollande en annonçant que la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim n'aurait pas lieu avant la fin du quinquennat. En vertu de la loi sur la transition énergétique, qui plafonne la production du parc nucléaire français à son niveau actuel, il faudra en effet attendre la mise en service de Flamanville, désormais fixée au quatrième trimestre 2018, pour mettre au repos la doyenne des centrales hexagonales. Suite à cette annonce, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a dégainé un communiqué dénonçant le « renoncement » de l'exécutif (LesEchos.fr du 08/09). La ministre allemande de l'Environnement s'est aussi dite « très déçue » : pour son pays, qui a décidé après Fukushima d'arrêter tous ses réacteurs nucléaires d'ici 2022, la décision de fermer Fessenheim en 2018 est vécue comme une provocation (LesEchos.fr du 09/09). Embarras du côté de l'Elysée et de Matignon : la fermeture de Fessenheim « d'ici à la fin » du quinquennat « reste un objectif », a indiqué mardi en fin de journée une source gouvernementale (Les Echos du 09/09). Challenges.fr parle quant à lui d'un « rétropédalage » de Madame Royal : « interrogée mercredi par BFM TV sur ses propos ambigus, la ministre a affirmé que le processus de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim sera "engagé dès l'année prochaine" : "comme je l'ai dit hier, à partir du moment où deux nouveaux réacteurs vont ouvrir, deux vieux réacteurs devront fermer à l'échéance butoir de 2018, ce qui veut bien dire qu'il faudra dès l'année prochaine engager ce processus en respect des personnes, en respect des territoires". "Ce sera irréversible d'ici la fin du quinquennat, bien évidemment" a-t-elle ajouté ».
[widgetkit id=13]