L'Egypte devient donc le premier client étranger du Rafale. Après une négociation éclair de moins de trois mois, l'accord actant la vente au pays de 24 appareils, de missiles courte et moyenne portée et d'une frégate multi-mission Fremm, pour un montant estimé autour de 5 milliards d'euros, a été signé jeudi dernier (UsineNouvelle.com et LaTribune.fr du 12/02). Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a ensuite paraphé le contrat lundi au Caire (LeMonde.fr du 13/02). UsineNouvelle.com souligne que « pour la filière Rafale, ce contrat est un immense soulagement. Il assure la pérennité à court et moyen terme non seulement de la chaîne d'assemblage de Mérignac mais de l'ensemble de la supply chain. Au total, ce sont plus de 500 entreprises françaises et plus de 7 000 emplois directs et indirects qui soufflent ».
Mais pour Nouvel Obs.com, si « les cocoricos fusent pour célébrer la prouesse de Dassault », ils sont déplacés car « vendre des avions de guerre à une dictature au Moyen-Orient n'est pas responsable et ne contribuera pas à la stabilité régionale. [Sans compter que] ces marchés militaires nourrissent un système industrialo-militaire opaque, qui repose sur des commissions occultes gigantesques. Des élites corrompues, dans le monde entier, se sont engraissées grâce à ces ventes, dans des pays où la pauvreté est endémique. Comment peut-on se réjouir de participer à un tel système ? ».
Idem pour le chef du service international du Monde selon lequel « moralement, ce n'est pas très reluisant »...
En revanche, LesEchos.fr prennent la défense de l'industriel : « à l'heure où le Rafale se voit offrir par Le Caire son premier contrat à l'exportation, les critiques ne manquent pas. "On arme un dictateur" ou "le contribuable français finira par payer l'addition", regrettent les donneurs de leçons. Mais la vérité est que, diplomatiquement, économiquement et militairement, la France a fait un choix sensé et raisonné ».
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