Le 10 juillet, le ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique Arnaud Montebourg a présenté à Bercy la « feuille de route pour le redressement économique de la France ».
Morceaux choisis, relayés par UsineNouvelle.com : « je lance un appel aux patrons, petits et grands (...). Les Français vous soutiennent en faisant le sacrifice historique de 40 milliards de baisse d'impôts et d'allègements de cotisations (...). Donnez aux Français en contrepartie à voir votre sens patriotique en créant de l'activité en France, en embauchant autant que vous le pouvez et en investissant dans votre appareil productif (...). Un temps tenté par le modèle anglo-saxon, nous voici revenir à un modèle entrepreneurial solidaire, productif et innovant (...). Nous pourrions nous remettre à créer des emplois plutôt que d'en détruire ».
Il a notamment mis l'accent sur les PME : « notre objectif est d'atteindre 3 000 PME en 3 ans financées par les fonds publics (...). Le 34e plan industriel 'Usine du futur' de Louis Gallois constitue un mini plan Marshall d'un milliard d'euros pour les PME ».
Le ministre a aussi plaidé pour la relance des investissements en infrastructures et annoncé une grande réforme des professions réglementées à la rentrée qui permettrait de redonner six milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français. Car selon lui, « l'Union européenne est en train de rater sa sortie de crise » : estimant « moralement juste mais économiquement faux » de vouloir faire baisser les dettes publiques en l'absence de croissance, il a critiqué sévèrement « l'austérité sur-calibrée ». Mais s'il assure que « les causes de la crise sont dans l'oubli des classes moyennes et populaires », pas question de revenir sur les économies de dépenses prévues par le gouvernement : « il ne s'agit pas de remettre en cause les 50 milliards d'euros d'économies mais de bien les utiliser (...). Un tiers serait affecté à la réduction du déficit public, un tiers à la baisse des prélèvements obligatoires et un tiers à la baisse de la pression fiscale des ménages ».
Enfin, il estime positif le bilan du pacte de compétitivité : selon lui, le CICE montre « ses premiers effets » et les investissements directs étrangers repartent à la hausse.
Cela reste à prouver. « Décrochage surprise de l'activité industrielle » en France, titraient ainsi le week-end dernier Les Echos : « la production manufacturière a lourdement chuté en mai, se repliant de 2,3 %, après un mois d'avril stable. Jamais, depuis septembre 2012, l'activité industrielle n'avait subi un recul aussi fort. Bien sûr, il y a des circonstances exceptionnelles : ce mois de mai a été marqué par trois jours fériés tombant un jeudi, offrant ainsi trois ponts potentiels, [mais] même corrigée de cet effet, la production aurait été légèrement négative, ce qui est clairement décevant (...). La surprise est d'autant plus grande que les chefs d'entreprises interrogés dans les dernières enquêtes de conjoncture étaient relativement optimistes sur leur activité passée mais inquiets sur les perspectives (...). C'est donc tout le scénario de reprise (même poussive) de l'économie au deuxième trimestre qui est remis en cause »...
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