L’Usine Nouvelle du 9 avril, sous la plume de Carole Lembezat, consacre trois pages au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, en pleine réflexion pour s’étendre aux fournisseurs de rang 2 et 3. Le FMEA essuie en effet les critiques : « les sous-traitants sont oubliés » se plaint Eric Moleux, le président du Groupement intersyndical de la sous-traitance (GIST). Ceux-ci redoutent de surcroît la mainmise sur le Fonds de Renault et PSA qui pourraient privilégier leurs propres fournisseurs au détriment de ceux d’autres constructeurs : selon Lionel Baud, le président du Syndicat national du décolletage (SNDEC), « dans les faits, on a du mal à se faire entendre quand on n’est pas directement stratégique pour Renault ou PSA ».
En attendant une décision, le Syndicat et la Haute-Savoie se mobilisent pour mettre en place un fonds complémentaire qui permettrait, au lieu d’investir en fonds propres, de prêter de l’argent à taux bonifié aux entreprises de décolletage de la vallée de l’Arve pour les aider à restructurer leur trésorerie ou à financer des équipements. Et Carole Lembezat de conclure : « quant aux entreprises qui ne seraient pas originaires de cette région et qui ne seraient pas jugées stratégiques par les constructeurs, elles peuvent encore s’adresser directement au FSI, sans passer par la case FMEA… ».
Et justement, le FSI (Fonds stratégique d’investissement) présentait jeudi dernier ses 4 grandes orientations stratégiques, résumées ainsi par UsineNouvelle.com du 2 avril :
- financer les PME de croissance,
- servir de catalyseur de croissance pour les entreprises innovantes de taille moyenne qui disposent d’un potentiel de création de valeur,
- renforcer le capital de grandes et moyennes entreprises qui peuvent devenir leaders sur leur secteur
- et agir comme un accélérateur du redéploiement de secteurs en mutation en aidant des entreprises de taille moyenne à émerger comme acteurs de référence sur leur segment.
Le FSI souhaite investir par le biais de participations minoritaires, en recourant au co-investissement et à la recherche de partenaires publics ou privés, français ou étrangers, tout en anticipant dès l’entrée au capital les modalités de sortie. Il s’impliquera également dans la gouvernance de ces entreprises.
Touché par la grâce, ou plus probablement par une prise de conscience des réalités du marché, on apprenait un peu plus tard dans la semaine qu’il s’apprêtait à lancer un nouvel outil d’intervention à destination de celles… en difficulté. Comme le déclare son directeur général, « nous ne sommes pas autistes. Beaucoup d’entreprises sont fragilisées par la crise et ne peuvent pas déployer leur stratégie comme elles l’avaient prévu » (UsineNouvelle.com du 08/04).