« L’industrie n’est pas condamnée » en France, titre E24.fr du 22 octobre. En un an, la production a pourtant chuté de 11,8 % et le secteur a supprimé 100 500 postes durant le seul premier trimestre 2009. Néanmoins, un rapport intitulé « Sortie de crise : vers l’émergence de nouveaux modèles de croissance ? », remis le 19 octobre au gouvernement, souligne que « même minoritaires en emplois, les secteurs de l’industrie restent considérés comme moteurs de l’économie. Ils sont porteurs des gains de productivité les plus significatifs ; ils animent une part importante de l’économie des services ». Si l’emploi industriel a beaucoup diminué ces dernières années, la valeur ajoutée de l’industrie dans le PIB national est restée stable à 17 % et le secteur se confond de plus en plus avec celui des services. Selon l’économiste Sylvain Barde, même si la concurrence des coûts est rude au niveau international, aucune branche industrielle n’est à terme condamnée : « le savoir-faire peut relancer l’industrie. Les Allemands sont leaders dans la fabrication d’automobiles et de machines-outils alors qu’ils sont plus chers que certains pays en voie de développement. Pourquoi ? Parce qu’ils ont une compétence unique et proposent le meilleur rapport qualité/prix ». Outre la mise en valeur des savoir-faire, l’innovation et la R&D devraient également permettre de relancer l’activité : « les entreprises doivent coloniser des niches et développer des technologies prometteuses. Pour l’automobile, c’est par exemple le cas des voitures électriques ou hybrides ; et de ce point de vue là, les enjeux sur le climat sont une formidable opportunité pour l’industrie ».
Or, le secteur semble multiplier les signes de reprise. Ainsi, l’indice PMI de septembre atteint son plus haut niveau depuis trois ans en France, tant pour l’industrie que pour les services, et progresse en zone euro à son rythme le plus rapide depuis décembre 2007 (UsineNouvelle.com du 26/10).
« Les industriels retrouvent le moral », titre UsineNouvelle.com du 22 octobre. Selon les chefs d’entreprises interrogés par l’Insee, la conjoncture se redresse en effet légèrement. Les stocks sont au plus bas et, déclare l’économiste Alexander Law, « la moindre variation de la demande se traduira [donc] par une hausse de la production (…). Pour éviter les immobilisations, les industriels travaillent ainsi de plus en plus à flux tendus et ajustent leur production à la demande ».
Seul point noir : l’emploi. Alors que les derniers chiffres du chômage sont très mauvais, entre 13 000 (selon la police) et 30 000 manifestants (selon les organisateurs) ont défilé à Paris vendredi dernier, à l’initiative de la CGT, pour la défense de l’emploi industriel. Dans les cortèges étaient présents des salariés de Renault, Ford Blanquefort, GM Strasbourg, Michelin, Continental, Delphi, Bosch, Airbus ou encore ArcelorMittal. Bernard Thibault, le secrétaire général du syndicat, a déploré la destruction de 20 000 emplois par mois et la menace qui pèse sur 300 000 autres. De nombreuses pancartes condamnant les politiques de délocalisations étaient déployées (UsineNouvelle.com du 23/10).
