ElectroniqueS du 24 juin souligne que la période actuelle est « marquée par de multiples rachats et levées de fonds dans de nombreux secteurs de notre filière, signe que le spectre de la crise est derrière nous ». Enthousiasme vite tempéré par un second article explicitement intitulé « Pénurie de composants : le pire est à venir ». Une enquête du Snese (les Fabricants d’Electronique et Services Associés) le prévoit en effet même pour la rentrée et juge un retour à la normale improbable avant le premier trimestre 2011. La newsletter cite plusieurs réactions de sous-traitants : « les distributeurs ne font pas leur métier : ils ne stockent pas (…). Les prix annoncés sont systématiquement revus à la hausse (…). Les minimums de commandes sont 4 à 5 fois ce qu’ils étaient (…). Les distributeurs accusent réception de commandes alors qu’ils savent qu’ils ne pourront pas livrer dans les délais requis ; ce n’est qu’ensuite qu’ils avertissent le client (…). Les délais sont fous : ils atteignent 30 à 40 semaines ! Lorsque les composants sont disponibles, ce sont les prix qui sont fous ! Exemple : un relais est proposé à 1,35 € livré sous 34 semaines, et à 4,35 € livré de suite ». Et le journaliste Didier Girault d’expliquer : « pour la sous-traitance, les conséquences sont dramatiques. La perte de chiffre d’affaires était de l’ordre de 35 millions d’euros en avril et de 40 millions en mai. 60 entreprises sur les 750 adhérentes au Snese (soit 8 %) ont procédé à des réductions d’effectifs, et 110 (soit 15 %) ont pris des mesures de chômage partiel. L’enquête du Snese montre aussi que plus d’une entreprise sur trois reconnaît que la pénurie de composants a un impact critique sur sa trésorerie. Et pour couronner le tout, nombre de donneurs d’ordres se montrent peu coopératifs ».
De façon à mieux aider leurs adhérents, 4 syndicats de la filière ont créé un groupe de travail qui rassemble Jean-Pierre Velly, délégué général du GFIE (production), Isabelle Boitard représentant la Fieec (fédération mère) et le Gixel (composants passifs, électromécaniques et de connectique), Richard Crétier, porte-parole du Snese (sous-traitance), et François Kurek, président du SPDEI (distribution de composants électroniques). Ils pointent notamment du doigt la surévaluation des commandes de composants de la part des grands OEM (qui jouissent des rabais offerts aux demandeurs de grands volumes) dans le but de revendre une partie des pièces à des brokers et ainsi de réaliser des profits. Hormis le client, chacun y trouve son compte : le distributeur vend plus cher au broker; lequel vend plus cher au client. Selon Jean-Pierre Velly, « les brokers se fourniraient à hauteur de 50 % auprès de la distribution… » (ElectroniqueS du 28/06).
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