Les indicateurs Markit sont à leur plus haut niveau. Seule ombre au tableau : un rythme de croissance réel mais ralenti dans l’industrie hexagonale. Selon le cabinet, « la croissance de l’industrie demeure solide, quoique plus lente qu’à la fin 2010, mais la perspective à court terme est, de manière grandissante, menacée par la flambée des coûts des matières premières » (UsineNouvelle.com du 21/02).

Ainsi, si les grands industriels européens voient se profiler 2011 avec une relative sérénité, les PME et PMI ont plus de souci à se faire. Denis Cosnard écrit dans Les Echos du 18 février : Confiance. S’il n’y avait qu’un mot à retenir des centaines de communiqués de résultats publiés depuis deux semaines par les ténors de l’industrie européenne, ce serait celui-là (…). Il y aurait pourtant de quoi être inquiet. Dans une vieille Europe où la crise a accéléré la désindustrialisation, les entreprises sont confrontées à deux grands défis. D’une part, la hausse des matières premières (…). D’autre part, l’atonie de la consommation (…). Face à ces nuages, les champions européens ont des raisons d’être optimistes malgré tout. Ils sont en effet sur une pente très favorable. Plus de 800 grandes entreprises européennes ont déjà publié leurs résultats annuels.  En moyenne, leurs ventes ont grimpé de 13 % et leurs profits de 37 %, selon les calculs de Bloomberg. Le rebond est particulièrement marqué dans (…) certains pays comme la France. Ce mouvement a toutes les chances de se poursuivre. Car tous les plans lancés pendant la crise pour serrer les coûts vont porter de plus en plus de fruits. Et si cela ne suffit pas, de nouveaux programmes sont déjà prévus (…). Surtout, les leaders européens comptent bien continuer à profiter de l’essor des pays émergents, Chine en tête (…). De quoi compenser, en principe, la consommation chancelante sur le Vieux Continent. Un équilibre qui justifie la confiance des multinationales européennes. Les PME dépendantes des seuls marchés locaux peuvent, elles, se faire plus de souci ».

Les Echos du 22 février constatent que « cinq ans après son lancement, la politique nationale des pôles de compétitivité commence à porter ses fruits : plus de 700 projets sont passés ou sont prêts à passer en phase industrielle ». Mais le quotidien souligne que « l’effet sur l’emploi, lui, reste à mesurer ».

« L’industrie n’est pas assez rentable pour les maires ». C’est LeFigaro.fr qui l’écrit dans son édition du 23 février. Le quotidien rappelle que la ministre de l’Economie Christine Lagarde cite la réforme de la taxe professionnelle comme l’une des pièces maîtresses de la réindustrialisation. Or, elle pourrait bien avoir l’effet inverse : les maires des communes industrielles estiment en effet qu’investir dans des infrastructures (routes, évacuation…) pour attirer une usine n’est plus rentable, le panier d’impôts remplaçant la défunte taxe ne leur rapportant pas assez…

A lire dans Plastilien de janvier / février : trois articles signés par Thierry Charles portant sur les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants. Le premier constitue la synthèse d’une conférence très intéressante consacrée à ce thème le 24 novembre dernier au ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Le second se penche sur les sanctions prononcées par l’Autorité de la concurrence à l’égard de sous-traitants de Renault et Peugeot pour entente sur les prix. Enfin, le dernier revient, deux ans après, sur la fameuse loi LME (Loi de Modernisation de l’Economie) qui réformait les délais de paiement pour tirer cette conclusion : elle a peu ou prou porté ses fruits, du moins dans la plasturgie.

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