UsineNouvelle.com du 24 mars revient sur la Semaine de l’Industrie, qui se déroulera dans toute la France du 4 au 10 avril.
Son but : rendre de nouveau son image attrayante, en particulier auprès des jeunes, pour pallier le déficit de main d’œuvre qui inquiète les professionnels. Il s’agit de « montrer concrètement aux jeunes et à leurs familles les opportunités d’emplois et de carrières qualifiés qu’offre le secteur. Au programme, 1 200 événements impliquant les entreprises et leurs salariés : visites d’entreprises, classes en entreprise, forums sur l’emploi, voire pièces de théâtre sur la chimie et reportages aux 4 coins du monde sur l’innovation ». En effet, selon ses organisateurs, « dans les 5 ans à venir, l’industrie va avoir besoin de 150 000 personnes par an, dont la moitié de jeunes (…). Souvent, les gens que nous avons s’orientent vers des métiers industriels parce qu’ils se trouvent en échec ailleurs. Or, nous avons besoin de gens capables de se qualifier (…). Aujourd’hui, 30 % de ce qui est produit par des entreprises françaises est fabriqué en France. Les 70 % restants sont partis en Chine et en Inde. On ne va pas faire de la quantité, on va faire de la qualité. Il faut une excellence française pour ce qui reste » (La-Croix.com du 24/03).
Dans son éditorial de L’Usine Nouvelle du 31 mars, Laurent Guez s’interroge : « il y avait la journée de la femme, celle de l’eau ou de l’Europe. Il y avait la semaine du développement durable, celle du goût ou de la francophonie. Bienvenue à la dernière-née : la Semaine de l’Industrie (…) ! Faut-il lui accorder quelque importance ou s’agit-il d’une simple opération de communication gouvernementale destinée à endormir les entrepreneurs et leurs revendications ? À notre avis, c’est un peu plus sérieux que cela. Redorer l’image publique de l’industrie auprès des jeunes, des ONG, des profs et des élus locaux relève bien de la politique industrielle. Quand elle se développe, quand elle recrute, quand elle vend ses produits en France ou ailleurs, l’industrie a besoin d’un soutien citoyen (…). Mieux connaître les usines, c’est les aimer plus ».
Mais sur le site Web de l’hebdomadaire, Thibaut de Jaegher se montre plus circonspect. Après avoir rappelé que « seuls 5 % des jeunes Français se disent prêts à travailler dans l'industrie, [ce qui] ne manque pas d'étonner lorsque l'on sait que le taux de chômage des jeunes flirte avec les 25 % (!!!) », il énumère les raisons : « travailler à l'usine, ce n'est pas sexy. Ce n'est pas l'avenir. C'est ce que pensent les jeunes et leurs parents (…). Les raisons sont multiples. Il y a bien sûr le sentiment général d’une désindustrialisation croissante du pays. Il y a aussi, de manière plus pragmatique, la question des salaires. Mais c'est souvent le contenu même du travail qui rebute les jeunes. Le travail posté, en 3x8, ne semble plus correspondre aux aspirations de la nouvelle génération ». Aussi, « pour relancer l'appétence de ces jeunes, industriels et gouvernement organisent la Semaine de l'Industrie. En faisant le pari de l'ignorance. Selon eux, les jeunes se détournent des usines parce qu'ils ne les connaissent pas ou trop mal. En les emmenant dans les usines, ils espèrent ainsi changer leur regard sur ce secteur... Il faut être franc : il n’est pas sûr que toutes les animations et visites de cette semaine suffisent à changer durablement leurs regards (…). Pour susciter à nouveau l'amour des usines, pour donner le coup de foudre pour nos machines, il faudra être un peu plus ambitieux. Changer, par exemple, le regard des enseignants (les premiers conseillers d'orientation des élèves) sur l'entreprise. Pourquoi ne pas étendre la semaine de découverte des entreprises aux professeurs ? Les capitaines d'industrie ont, eux-aussi, un rôle à jouer. Lorsqu’ils parlent de leurs sociétés, ils ne doivent plus seulement parler de cash, de marges et de ventes mais aussi de technologies ou de projets industriels d’envergure. Ils ne peuvent plus se contenter de parler seulement à la communauté économique, ils vont devoir aussi apprendre à dialoguer avec le ‘grand public’. En somme, l’industrie doit réinventer son discours, pour faire rêver un peu plus et…. recruter plus facilement ».
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