Après une belle embellie en février (+ 0,5 %), la production industrielle française a reculé en mars de 0,9 %. Dans l’automobile, la chute est de 4,3 % chez les constructeurs comme chez les équipementiers. Une conséquence de la crise japonaise qui impacte aussi la filière équipements électriques en particulier (UsineNouvelle.com du 10/05).
Le gouvernement français tente de réunir, d’ici l’été, 200 millions d’euros pour un fonds d’investissement dédié aux PME et ETI déjà cotées en bourse ou souhaitant y entrer (UsineNouvelle.com du 06/05). Le ministère de l’Economie accorde par ailleurs 1,5 milliard d’euros au renforcement du FSI, le Fonds Stratégique d’Investissement (UsineNouvelle.com du 09/05).
Dans un éditorial des Echos du 11 mai intitulé « Renaissance industrielle », David Barroux donne des raisons d’espérer à l’industrie française, après une introduction des plus inquiétantes : « côté pile, la réalité de notre déclin industriel n'est pas sombre. Elle est noire. En dix ans, la France manufacturière a perdu près de 750 000 emplois. La part de l'industrie dans notre produit intérieur brut est passée de 24 à 14 %. Pour beaucoup, la question n'est plus de savoir si l'Hexagone sera demain un pays sans usine mais quand le dernier ouvrier quittant la dernière usine sera contraint d'éteindre la lumière.
Côté face, la réalité n'est certes pas rose mais un tel fatalisme n'a pas lieu d'être. Il suffit d'observer le parcours de notre voisin allemand pour constater que l'industrie peut encore prospérer dans des pays à coût de main-d’œuvre élevé. Depuis 2005, le nombre d'entreprises germaniques exportatrices est passé de 219 000 à près de 241 500 (contre un passage de
100 000 à 92 000 dans le même temps en France). Le rebond de l'industrie tricolore passe avant tout par un travail d'innovation et de soif d'entreprendre à l'échelle du pays.
Mais la France des usines peut aussi compter sur l'aide de facteurs extérieurs. Au niveau européen tout d'abord, la Commission a décidé de ‘redonner des dents à sa politique commerciale’. Près d'une centaine d'ex-pays émergents ayant clairement émergé pourraient perdre dans les années qui viennent des avantages accordés par l'Union sur le terrain douanier. Et une simple remise en cause partielle et progressive de certains droits commerciaux doperait le made in Europe.
Surtout qu'au-delà des taxes à l'importation, des tendances de fond devraient contribuer à renchérir le coût des importations : hausse progressive du yuan, augmentation des salaires dans les zones côtières chinoises et explosion des coûts de la chaîne logistique par exemple. Dans le même temps, l'Amérique qui commence à rêver de ‘renaissance industrielle’ constate qu'elle peut maîtriser l'inflation salariale, s'appuyer sur une main-d’œuvre très qualifiée, et donc améliorer nettement sa productivité.
Ces tendances de fond profiteront aussi bien au made in France qu'au made in Italy ou Germany. Pour la France, la priorité n'est donc pas de se positionner par rapport à une concurrence chinoise mais plus de se redonner les moyens et l'ambition de rivaliser avec ses voisins ».
D’après un rapport de l’Observatoire du financement des entreprises, les PME et les entreprises de tailles intermédiaires (ETI) françaises ont bien résisté à la crise en 2008 et 2009. Elles ont même surpris par la bonne tenue du niveau de leurs fonds propres (UsineNouvelle.com du 11/05).
L’année 2010 a été marquée, en France, par une stagnation des investissements industriels par rapport à 2009. Les patrons anticipent un bond de 15 % en 2011 (UsineNouvelle.com du 11/05).
En Allemagne et pour la première fois depuis décembre, les commandes industrielles ont enregistré en mars une baisse, par ailleurs importante, de 4 %. Pas de quoi inquiéter, néanmoins, le ministère de l’économie qui parle d’une « normalisation » après les taux de croissance importants de janvier et février, et qui considère que « les perspectives pour la production industrielle restent (…) dans l’ensemble favorables » (UsineNouvelle.com du 05/05).
« Les sous-traitants asiatiques obligés de repenser leur stratégie », titrent Les Echos du 11 mai. La hausse des salaires, couplée à celle de leurs monnaies, leur fait en effet perdre une partie de leur attrait pour les industriels. Les pays émergents, et notamment l’Inde et le Brésil, comptent bien avoir leur part du gâteau…
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