L'activité de l'industrie au plus mal en juillet

Focus : grisaille estivale

Cela ne vous aura pas échappé : il n'y a pas que le ciel français qui a vu s'amonceler les nuages noirs cet été. L'économie mondiale en générale, et celle de l'Hexagone en particulier, ont également très largement eu leur part.

En plus des perturbations boursières largement relayées par les médias ces dernières semaines, les mauvaises nouvelles se sont accumulées dans l'industrie.

Contre toute attente, la production industrielle de la zone euro a reculé de 0,7 % en juin sur un mois, selon Eurostat. Pour l'ensemble des 27 pays de l'Union, le recul est de 1,2 %. Avec -3,5 %, le Portugal enregistre la plus forte baisse. Mais la France n'a pas de quoi pavoiser avec ses -1,7 %. (Challenges.fr du 12/08).

Et les choses ne se sont pas améliorées le mois suivant dans l'Hexagone. UsineNouvelle.com du 21 juillet titre en effet : « L'activité de l'industrie au plus mal en juillet ». L'indice PMI global de Markit a ainsi atteint son plus bas niveau historique depuis deux ans. En cause, un affaiblissement des nouvelles affaires reçues par les entreprises privées françaises. Autant de mauvais signes pour la suite de l'année. Selon un chef économiste, « à la vue de ces chiffres, on s'attend à ne voir aucune croissance économique au troisième trimestre ».

Aussi, selon Les Echos et contrairement aux dernières déclarations optimistes du nouveau ministre de l'Economie François Baroin, l'entourage de Nicolas Sarkozy réfléchirait à une révision à la baisse des prévisions de croissance. Pour 2012, le gouvernement avait fixé +2,25 %, mais les analystes envisagent plutôt 1,7 % (UsineNouvelle.com du 16/08). Décision d'autant plus sage qu'avec 33 600 chômeurs de plus, le pays enregistre en juin sa plus forte hausse en la matière depuis octobre 2009 (UsineNouvelle.com du 28/07).

A l'aune de ces chiffres, l'on est en droit de s'inquiéter, comme le fait Denis Cosnard dans Les Echos du 16 août qui consacrent un dossier aux conséquences probables sur l'économie française de la crise qui menace. Pour lui, l'industrie hexagonale serait en effet « en mauvaise posture en cas de récession » : « les derniers chiffres de l'Insee le montrent : depuis la crise de 2008, l'industrie tricolore est loin d'avoir remonté la pente. La production, en net repli en juin, reste inférieure de plus de 7 % à ce qu'elle était en 2005 (...). Bref, la crise et son cortège de fermetures d'usines ont marqué une nouvelle étape dans la désindustrialisation. Dans le même temps, la France n'a cessé de perdre du terrain à l'étranger. Sa part dans l'ensemble des exportations de marchandises effectuées dans les pays de la zone euro est tombée ces derniers mois autour de 12,5 % contre 17 % en 1998. Quant aux profits, s'ils sont élevés pour les poids lourds du CAC, ils demeurent chétifs pour le reste des troupes. 'Les entreprises non financières françaises abordent ce retournement conjoncturel mondial dans une situation très défavorable, avec un taux de marge toujours sur ses plus bas', s'inquiètent [des spécialistes] de Natixis. La comparaison avec l'Allemagne est une fois de plus douloureuse. Outre-Rhin, les marges bénéficiaires se sont davantage redressées. Et la production est repartie bien plus fort : elle dépasse de 11 % son niveau de 2005 »...

Le N°1 mondial des salons de sous-traitance industrielle