Délais de paiement : ce n'est pas gagné...
Dommage pour ceux qui pensaient que les choses s'arrangeaient suite à la loi LME. Selon une étude réalisée par Codinf, 34% des entreprises françaises ont enregistré une augmentation des retards de paiement en 2011. Francis Pécresse, dans une analyse parue dans Les Echos du 10 janvier et intitulée ironiquement « Les grands groupes prennent leurs PME pour leurs banquiers », souligne qu'en bafouant la loi « en payant leurs fournisseurs au-delà de 60 jours, les grandes entreprises gardent pour elles plus de 10 milliards d'euros de trésorerie [et mettent] en danger la santé financière de milliers de PME ». L'industrie s'en sort un peu moins mal, avec « seulement » 19% d'augmentation : les clients grands comptes sont 70% à payer au moins à 60 jours, dont 4% à 30 jours, et seulement 3% au-delà de 90 jours. Néanmoins, souligne le médiateur de la sous-traitance Jean-Claude Volot, l'inobservation des délais de paiement légaux « était le quatrième poste de préoccupation dans notre baromètre d'août-septembre, c'est devenu le premier sujet de réclamation en novembre-décembre ». Francis Pécresse souligne que cette attitude est d'autant plus incompréhensible que les grandes entreprises, qui sont 61% à transgresser la règle, dégagent non seulement des profits mais se font en plus payer dans les temps. En Europe, seule l'Espagne fait pire que la France. Jean-Claude Volot dénonce donc « un cynisme absolu » des grands groupes et « une stratégie délibérée de leurs directeurs financiers », dont les trésoreries sont pourtant très excédentaires... La Médiation revendique 90% de succès lorsqu'elle est saisie, mais déplore l'être trop peu, par peur de rétorsion commerciale (UsineNouvelle.com du 06 et Les Echos du 10/01).
Edité par l'équipe du MIDEST