Spécial élection présidentielle
Challenges.fr du 11 janvier dresse un bilan industriel de la présidence de Nicolas Sarkozy : « sur l'industrie et les délocalisations, [il] a multiplié les déplacements, les déclarations -"notre pays doit garder ses usines"- et les forums, comme les Etats généraux de l'industrie. Qu'en reste-t-il?
D'un côté, des mesures cosmétiques telles que la création d'un label Made in France -qui n'a pas encore vu le jour- ou d'une "semaine de l'industrie". De l'autre, deux réformes positives, qui n'étaient pas au programme du candidat Sarkozy en 2007 : le lancement du grand emprunt, susceptible de doper l'innovation, et la suppression de la taxe professionnelle, cet impôt absurde qui pesait sur les investissements productifs. Ces mesures restent cependant très insuffisantes pour enrayer la désindustrialisation et la dégradation du commerce extérieur. Et pour l'heure, les nouvelles idées se font rares, même si le chef de l'Etat a ressorti des cartons la TVA sociale (...), une réforme mise de côté au début du quinquennat, car jugée trop impopulaire ». Or, souligne l'article, « la dégringolade a continué. Depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy, le déficit du commerce extérieur s'est encore creusé pour atteindre un nouveau record en 2011, à plus de 71 milliards d'euros. Un chiffre qui révèle la faiblesse des exportations françaises, dont la part de marché dans le monde est passée de 5,8% en 1995 à 3,8% aujourd'hui. Et cette érosion est allée de pair avec une importante désindustrialisation (...). Pour tenter de redresser la barre, le chef de l'Etat a convoqué des Etats généraux de l'industrie, le 3 septembre 2009, et fixé des objectifs ambitieux (...). Malgré la mise en place de 23 mesures (évaluation des aides de l'Etat, nomination d'un médiateur de la sous-traitance...), ces objectifs ne seront pas atteints ». Enfin, « face à la récession de 2009, Nicolas Sarkozy a créé des outils de politique industrielle plus concrets [comme le] Fonds stratégique d'investissement (FSI), doté de 20 milliards d'euros de fonds propres, afin de soutenir les entreprises qui ont du mal à trouver des financements. Trois ans plus tard, le bilan de ce fonds souverain à la française est assez décevant : il a réalisé une soixantaine d'opérations, dont 28 seulement au profit de PME ».
Pour son grand ami Dominique de Villepin, « la priorité, ce sont les PME. Il faut soutenir leurs fonds propres par des prêts de longue durée, nous devons soutenir l'emploi au sein de ces entreprises ». Plus précisément sur les questions industrielles, il estime qu'il faut protéger le secteur, comme le font les Etats-Unis et la Chine : « je ne suis ni protectionniste ni libre-échangiste, je suis pragmatique » (UsineNouvelle.com du 16/01).
La présidente du Front national Marine Le Pen était par ailleurs en visite mercredi sur le site historique de PSA à Sochaux où elle s'est présentée en défenseur de l'emploi ouvrier. L'occasion d'échanges tout en finesse avec des militants communistes alertés de sa venue. Elle prône un plan de réindustrialisation sur cinq ans en usant notamment « des droits de douane pour contrer la concurrence déloyale, adaptable par type de produits » ainsi que « des taxes pour éviter la délocalisation des prestations de services » (UsineNouvelle.com du 18/01).
Edité par l'équipe du MIDEST