L'actualité de l'industrie en général semaine 23
Selon Eurostat, les prix à la production industrielle dans la zone euro sont restés stable en avril par rapport à mars mais ont augmenté de 2,6% sur un an. Les Etats ayant connu les plus fortes hausses ont été l'Irlande (+1,1%) et le Portugal (+0,6%). A l'inverse, les baisses les plus fortes sont en Grèce (-0,2%), en France et en Finlande avec -0,1% (UsineNouvelle.com du 04/06).
Les commandes à l'industrie ont reculé de 1,9% en avril sur un mois en Allemagne. Le ministère fédéral de l'Economie l'explique par un effet ricochet après le dynamisme des commandes enregistrées en mars (UsineNouvelle.com du 05/06).
« L'activité de l'industrie manufacturière se contracte de plus en plus » en France, souligne UsineNouvelle.com du 1er juin. Selon le cabinet Markit, l'indice PMI a atteint son plus bas niveau depuis trois ans. Les données montrent que les nouvelles commandes enregistrent leur « plus fort repli depuis avril 2009, entraînant une chute de la production et une accélération des suppressions d'emplois ». En zone euro, la tendance est la même : l'activité du secteur manufacturier s'est fortement contractée, retombant à son plus faible niveau depuis l'été 2009.
Dans un entretien paru dans le Monde du 1er juin, le ministre du Redressement productif (dont le nouveau site est en ligne) estime qu'il faut anticiper les difficultés dans les entreprises. En effet, sur le chiffre avancé par la CGT de 45 000 emplois menacés, il confirme qu'ils « recoupent de façon crédible » ceux de ses services. « Je lance donc un appel aux chefs d'entreprise : il est préférable de demander des mesures de soutien bien avant l'apparition de difficultés (...). Au-delà de l'urgence et des dossiers que nous ont légués nos prédécesseurs, c'est à la reconquête industrielle que j'entends me consacrer (...). Le redressement est le fait de relever ce qui est à terre. L'industrie française est en chute libre, et les dix dernières années ont été marquées par une désindustrialisation. Le bilan du sarkozysme est un désastre sur le terrain de la désindustrialisation », assure Arnaud Montebourg (UsineNouvelle.com du 31/05). Il devrait nommer 22 Commissaires au redressement productif prochainement : cette « task force » de soutien aux entreprises en difficulté devrait rapidement se déployer en région. Leur but ne sera pas de faire le travail du CIRI (comité interministériel de restructuration) qui s'occupe des entreprises de plus de 400 salariés, mais de s'occuper des difficultés des plus petites.
La conférence sociale, qui se déroulera les 9 et 10 juillet à Paris et s'articulera autour de 7 tables rondes, verra l'une d'entre elles consacrée au « redressement productif » (UsineNouvelle.com du 06/06).
« La désindustrialisation française est [donc] remédiable » pour Arnaud Montebourg. Mais comment le ministre fraîchement nommé va-t-il réussir à surmonter les 3 principaux obstacles de ce grand chantier ? C'est ce que se demande Henri de Bodinat dans un billet de blog hébergé par Challenges.fr et relayé par UsineNouvelle.com du 5 juin. Selon lui, c'est malheureusement mission impossible car il devra lever ces trois freins majeurs que sont le libre-échange, la surévaluation de l'euro, et les pesanteurs fiscales, sociales et administratives.
Edité par l'équipe du MIDEST