Florange : leurre d'hiver ?
Pour Thibaut de Jaegher, dans son édito publié sur UsineNouvelle.com le 7 décembre, le psychodrame ArcelorMittal qui a occupé les médias ces dernières semaines est un leurre : « on a voulu faire de la fermeture d'une partie des installations [de Florange] un symbole de la désindustrialisation du pays. On a voulu ériger cette usine en porte étendard d'une grande cause nationale, celle du redressement productif. Comme si l'avenir de l'industrie française dans son ensemble dépendait de la survie de ces deux totems gigantesques. Le gouvernement, le premier, s'est complu dans cette illusion. Le ministre de l'industrie a même jugé bon de faire planer la menace de la nationalisation (...). Ce qu'il omît de préciser, c'est que ce qui était viable et prometteur pour l'avenir, ce n'était qu'une partie du site, l'aval où se trouve le laminoir, et non les hauts fourneaux dont on parle tant (...). A Matignon, on a affirmé avoir obtenu à l'arraché des concessions importantes de la part de l'industriel. On ne peut que sourire amèrement a posteriori. ArcelorMittal n'avait pris que de faibles engagements (...), depuis le 5 décembre, il ne se sent visiblement liés par aucun d'eux (...). Depuis longtemps, nous disons que ces deux hauts fourneaux sont voués à disparaître. Depuis longtemps, nous pensons que le combat pour la ré-industrialisation de notre pays ne passe pas par Florange (...). Mais cela, nos dirigeants politiques et nos concitoyens peinent à le comprendre. Dans l'inconscient collectif, on se représente encore l'industrie comme celle du XIXème siècle : des usines avec des milliers d'ouvriers et des cheminées qui fument. C'est pour cela que Florange est devenu un symbole. Il est urgent de rompre avec cette vision. Elle conduit à mener de faux combats, à ne voir que des usines qui ferment alors que tant de pépites émergent sans bruit. C'est pour elles qu'il faut se battre, c'est pour elles qu'il faut mobiliser les énergies, pour elles qu'il faut continuer à travailler notre compétitivité. L'avenir de l'industrie ne se joue pas à Florange ».
Edité par l'équipe du MIDEST