Conjoncture

La progression des immatriculations de voitures neuves en France s'est un peu tassée en avril avec +2,3%, après un premier trimestre à +6,9%, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Le groupe Renault progresse de 3,4%, mais PSA marque le pas avec +0,7% (Challenges.fr du 04/05). Conformément à leurs engagements dans le cadre des accords de compétitivité signés avec les syndicats, les constructeurs français ont par ailleurs annoncé le 28 avril deux plans de recrutement dans leurs usines pour 2015, soit une centaine de CDI pour Renault et 2 000 contrats en alternance pour PSA (LaTribune.fr du 28/04).
D'après LesEchos.fr, après trois ans de crise, les commandes sur le marché français du camion repartent également à la hausse. Les immatriculations des véhicules de plus de 5 tonnes ont bondi d'environ 19% en avril, en rupture avec la tendance à la baisse du début d'année. Le BIPE table sur un marché à 41 000 unités en 2015, soit un léger mieux par rapport à 2014, mais loin du rythme de croisière de 45 000 considéré comme normal.

LesEchos.fr parlent mardi du « faux-pas patriotique de l'armée française. En préférant commander un millier de 4x4 américains Ford Ranger, véhicules tout terrain essentiellement destinés au territoire national, de préférence à nos Duster et Berlingo, les militaires ont fâché nos constructeurs nationaux. Heureusement il leur reste 3 000 autres voitures à acheter pour renouveler leur parc vieillissant de P4. Largement de quoi réparer cet accroc à la conduite patriotique ». Mais pour Challenges.fr, ce choix « est logique (...) : la France ne produit en effet aucun vrai tout-terrain ».

Les Cahiers Publiscopie de L'Usine Nouvelle sont consacrés cette semaine à l'automobile de demain : « les tendances majeures (...) sont à l'allègement des véhicules et à la multiplication des fonctionnalités embarquées. La filière française doit faire preuve d'esprit d'innovation face à un marché mondial devenu beaucoup plus compétitif et complexe. Le développement du véhicule électrique exige d'importantes infrastructures et une production d'électricité considérable ».

Constructeurs

Lu sur LesEchos.fr le 30 avril : « Etat français 1 – Ghosn 0. Bercy a finalement réussi à imposer les droits de vote double chez Renault, à l'issue d'un bras de fer avec le président de l'alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn. Comme attendu, la résolution visant à déroger à la 'loi Florange' a été retoquée ce jeudi en assemblée générale. La mesure n'a reçu que 60,53% des votes exprimés, alors qu'elle devait recueillir les deux tiers du quorum pour être adoptée ». Par ailleurs, la Roumanie n'est plus assez low cost pour le constructeur français, qui en avait fait la base industrielle de son offensive dans les voitures à bas coût. Il a indiqué lundi qu'il compte prendre des mesures afin de redresser la compétitivité de son usine de Pitesti, où sont assemblés les modèles Dacia vendus en Europe, et notamment porter le taux d'automatisation du site à 20% d'ici cinq ans, contre 5% actuellement, contenir les augmentations de salaire et ne pas remplacer les départs. Il s'inquiète en effet de l'augmentation des coûts salariaux de sa plus grosse usine dans le monde (Les Echos du 05/05).

L'ancien président du directoire de PSA Philippe Varin, qui a quitté la tête du groupe début 2014, touchera une retraite chapeau de 299 000 euros bruts par an alors même qu'il avait déclaré y renoncer, révèle le site Deontofi.com (Les Echos du 06/05). Si Les Echos soulignent que « c'est toutefois moitié moins que ce qui était prévu », UsineNouvelle.com précise : « la polémique passée, PSA a discrètement établi de nouvelles règles sur les retraites supplémentaires courant 2014. Et son ancien chef a pu en bénéficier, au prix d'un petit ajustement. Ces nouvelles règles prévoient en effet que le dirigeant affiche au moins cinq ans d'ancienneté dans l'entreprise pour bénéficier du nouveau régime. Or, à la date de son départ "officiel" le 31 mars 2014, il lui manquait quelques mois de présence pour boucler ses cinq ans. "Peugeot lui a donc signé un nouveau contrat de travail pour une mission d'assistance à la mise en œuvre des accords conclus avec l'Etat et Dongfeng", révèle Deontofi.com »...

Peugeot revendique par ailleurs un nouveau record du monde d'autonomie, jusqu'ici détenu par Skoda, pour sa 208 : cette citadine de série, équipée d'un moteur diesel, a parcouru 2 152 kilomètres, avec une consommation moyenne de 2 litres aux 100 (UsineNouvelle.com du 04/05). D'après LesEchos.fr de mercredi, « l'ambiance reste tendue chez les Peugeot : un an après l'affrontement lié à la recapitalisation de PSA, Thierry Peugeot a été évincé aujourd'hui du conseil de surveillance de FFP, le holding familial tenu par son cousin ».

Ambiance particulière également lors de l'assemblée générale des actionnaires de Volkswagen mardi : le président du conseil de surveillance, Ferdinand Piëch, en délicatesse avec son numéro deux, le président du directoire Martin Winterkorn, et désavoué par les membres du conseil de surveillance, a démissionné (UsineNouvelle.com du 05/05).

Equipementiers / Sous-traitants

L'Usine Nouvelle consacre cette semaine une grande enquête à « la Chine, Eden des équipementiers français ». L'hebdomadaire constate en effet que « Faurecia, Plastic Omnium et Valeo capitalisent sur leur avance technologique pour gagner des parts de marché auprès des constructeurs chinois ». Mais dans le même temps, souligne mercredi Challenges.fr, « les effectifs fondent dans l'équipement auto français. En moins de 15 ans, les usines tricolores d'équipements pour véhicules ont chuté de presque moitié. Et la balance commerciale se dégrade »...

L'équipementier automobile américain Delphi a confirmé en comité central d'entreprise lundi sa volonté de fermer le site de production d'injecteurs pour moteurs diesel de Périgny, en Charente-Maritime, fin 2016. Quelque 330 emplois sont concernés (UsineNouvelle.com du 05/05).

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