Conjoncture
Réflexion très intéressante en dernière page de Machines Production du 16 mars. Dans un article intitulé « Pourquoi viens-tu si tard ? », Jacques Gauthier s’intéresse au plan de relance de l’automobile qui met l’accent sur le moteur électrique pour faire remarquer qu’alors que la France faisait figure de précurseur en la matière, le développement de cette technologie a été exceptionnellement lent comparé au modèle thermique. La raison ? Il génère moins de bénéfices. Pour le journaliste, « en creusant un peu, on s’aperçoit que la situation actuelle était prévisible et que rien n’a été fait pour éviter le pire (…). En effet, le laxisme des bureaux d’études orientés par des décideurs soucieux de privilégier leurs propres intérêts nous ont conduits à la situation que nous connaissons. Sans doute devrions-nous écouter Matthieu Ricard, porte parole et interprète officiel du dalaï-lama s’exprimant à Davos : ‘Cette crise est l’échec d’un individualisme avide effréné’ (…). La fuite en avant a rattrapé ceux qui en ont profité… ».
La production de voitures au Royaume-Uni a chuté de 59 % en février, selon l’Association des constructeurs automobiles britanniques, la SMMT (LesEchos.fr du 20/03). Hasard ou conséquence, l’édition 2010 du salon de Londres, que LeParisien.fr du 19 mars décrit comme « l’un des principaux rendez-vous de l’industrie automobile en Europe, avec ceux de Paris et Genève », est annulé en raison des incertitudes liées à la crise. Berlin semble s’être si bien converti à la prime à la casse qu’il la prolongerait jusqu’à la fin de l’année (LePoint.fr et LesEchos.fr du 25/03).
La fédération des constructeurs automobiles japonais demande à l’Etat des mesures de soutien supplémentaires, comme… une prime à la casse. En février, les plus importants constructeurs nationaux ont enregistré des baisses de production de 50 % (UsineNouvelle.com du 24/03) et elle s’attend à ce que les ventes de véhicules dans l’archipel chutent de 8 % en 2009-2010, ce qui représenterait le chiffre le plus bas depuis 1977-78. Le salon automobile de Tokyo, l’un des premiers au monde, passe dans le même temps de 17 à 13 jours et se déroulera en l’absence, entre autres, de Volkswagen, Daimler et BMW qui se classent pourtant en tête des ventes de voitures importées (LesEchos.fr du 24/03).
