En Europe, Renault enregistre une baisse de 30,8 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre, ce qui ne l’empêche pas de se montrer confiant pour l’avenir (LaTribune.fr du 30/04). Son usine de Cléon, en Seine-Maritime, fabriquera le nouveau moteur 1.6 dCi commun à Nissan à partir de 2011, ce qui permettra de pérenniser 450 emplois et un investissement de 80 millions d’euros (UsineNouvelle.com du 23 et L’Usine Nouvelle du 30/04). Succès pour le plan de départs volontaires mis en place à Sandouville : alors qu’il visait un objectif de 1 000 d’ici la fin avril, 1 163 employés ont annoncé leur désir de partir (UsineNouvelle.com du 24/04). Dacia, la filiale roumaine du groupe, a annoncé qu’elle allait accroître sa production grâce au succès de ses véhicules, qui bénéficient des divers plans de relance, et embaucher 500 employés supplémentaires (UsineNouvelle.com du 24/04).
Sur les trois premiers mois de l’année, Fiat accuse une perte nette de 411 millions d’euros contre un bénéfice de 427 millions un an plus tôt. Du coup, le constructeur a revu à la baisse sa prévision annuelle (LaTribune.fr et LesEchos.fr du 23/04). Néanmoins, alors qu’il poursuit les négociations pour prendre 20 % du capital de Chrysler, le groupe s’apprêterait également, et ce malgré ses dénégations, à s’emparer d’une participation majoritaire dans Opel, propriété de General Motors (UsineNouvelle.com, Challenges.fr et LesEchos.fr des 23 et 24/04). LesEchos.fr du 27 avril, revenant sur cette politique offensive du constructeur, soulignent que « c’est pour le moins osé de la part du patron du plus petit et du plus fragile des grands européens du secteur (…). Son entreprise est lourdement endettée, ses pertes se creusent, la conjoncture est exécrable et il veut racheter le monde entier (…). Pourtant, Sergio Marchionne n’est pas fou et, s’il s’agite ainsi, c’est justement parce qu’il a le dos au mur, plus que les autres (…). Alors il s’active, tel un joueur de poker à petit jeu qui joue son va-tout plutôt que de quitter la table ». M. Marchionne parie notamment sur la relance du marché américain et le fait qu’il restera le « centre du monde », et sur l’idée que seuls les très gros constructeurs s’en sortiront. « La tâche est immense et les chances de parvenir à ses fins sont infimes (…). Qu’il réussisse, et ce sont toutes les règles d’une industrie qui seront à revoir ». Pour l’instant, cette stratégie se fait à moindre coût, les constructeurs convoités obtenant des aides de leurs Etats respectifs pour tenter d’assurer leur survie. « Le vrai défi pour Marchionne commencera en réalité après la signature de l’accord, lorsqu’il s’agira de faire fonctionner un groupe de grande taille et de dégager des bénéfices ».
En Allemagne, Porsche dément son éventuelle reprise par Volkswagen (LesEchos.fr du 23/04). Cette dernière, justement, annonce une perte d’exploitation de 279 millions d’euros au premier trimestre sur sa marque VW, contre un bénéfice de près de 500 millions sur la même période en 2008, alors que sa marque Seat subit une perte d’exploitation de 145 millions d’euros (LesEchos.fr du 29/04). Audi, sa filiale haut de gamme, anticipe néanmoins un bénéfice conséquent en 2009, et ce malgré une baisse de son chiffre d’affaires de 19 % au premier trimestre (LesEchos.fr du 27/04). Toujours de l’autre côté du Rhin, Daimler annonce une perte nette de 1,29 milliard d’euros lors du premier trimestre 2009 et des ventes en retrait de 25 % (LaTribune.fr et LesEchos.fr du 28/04). Enfin, l’équipementier automobile Magna International chercherait, comme Fiat, à prendre le contrôle d’Opel (UsineNouvelle.com du 28/04).
En Grande-Bretagne, LDV, qui fabrique des véhicules utilitaires et des minibus, et appartient au groupe russe GAZ, a annoncé le licenciement de la quasi-totalité de ses 850 employés et déposera son bilan le 6 mai s’il ne trouve pas de repreneur (UsineNouvelle.com du 29/04). Dans le secteur des poids lourds européens, les nouvelles sont très mauvaises. Le numéro deux mondial, Volvo, a annoncé une perte d’exploitation, plus élevée que prévu, de 4,53 milliards de couronnes (418 millions d’euros) au premier trimestre, contre un profit de 6,49 milliards de couronnes il y a un an. Face à l’effondrement de la demande des deux côtés de l’Atlantique, il va réduire ses capacités de production de manière « spectaculaire », selon son directeur général (LesEchos.fr du 24/04)… Iveco, la filiale poids lourds de Fiat, a annoncé la suppression de 1 000 des 4 000 emplois de son usine de Madrid, en raison de la chute de la demande en Espagne (UsineNouvelle.com du 24/04). Scania, le célèbre constructeur suédois, a enregistré une chute de 93 % de ses profits et de 28 % de ses ventes au premier trimestre (LaTribune.fr et LesEchos.fr du 27/04). Enfin, Renault Trucks suspend la production du Magnum, l’un de ses modèles-phare, de mi-mai à mi-septembre dans son usine de Blainville-sur-Orne, en raison d’une baisse des commandes (UsineNouvelle.com du 28/04).
Aux Etats-Unis, suite aux critiques formulées par les créanciers de Chrysler, reprises dans ces colonnes la semaine dernière, le Trésor américain a revu sa copie et propose désormais, selon le Wall Street Journal, le maintien de 1,5 milliard de dollars de créances sur les 6,9 milliards actuels, couplé à une prise de participation de 5 % dans le capital du constructeur après sa restructuration en cours avec Fiat (UsineNouvelle.com du 23/04). Autre pas pour éviter la faillite, Daimler renonce à sa participation de 19,9 % dans le constructeur et tire un trait sur ses créances (UsineNouvelle.com et LesEchos.fr du 28/04). Chrysler abordait en effet lundi, selon UsineNouvelle.com du 24 avril, sa « semaine de la dernière chance », n’ayant que jusqu’à jeudi pour conclure un accord avec Fiat et ainsi éviter le dépôt de bilan. Néanmoins, malgré un accord avec le syndicat UAW qui accepte de nouvelles concessions en matière de salaires et de protection sociale en échange, apparemment, de 55 % du nouveau groupe (LeMonde.fr du 28/04), même en cas d’accord avec les banques et les créanciers sur une réduction de dette, le constructeur pourrait se ranger sous la protection du chapitre 11. L’administration Obama verrait en effet le redressement judiciaire comme la solution la plus idoine pour assurer une restructuration radicale du groupe (LesEchos.fr et UsineNouvelle.com du 27/04).
Autre constructeur sur la sellette, General Motors va mettre au chômage technique 13 usines d’assemblage aux Etats-Unis de mai à la mi-juillet afin de réduire ses stocks (UsineNouvelle.com du 24/04). Il a également annoncé lundi un nouveau plan particulièrement drastique, prévoyant notamment 7 à 8 000 suppressions d’emplois supplémentaires, soit le chiffre effrayant de 21 000 ouvriers de moins en 2010 par rapport à fin 2008 aux USA. Le nombre de concessionnaires sera réduit de 42 %, soit 3 605 fin 2010 au lieu de 6 246 en 2008. Son nombre d’usines principales passera de 47 à 31 d’ici 2012. A ces mesures qui concernent spécifiquement les USA, il faut ajouter, au Canada, la suppression d’ici 2014 de 5 900 emplois, soit 57 % des effectifs nationaux du constructeur. La marque Pontiac va disparaître et une décision sera prise prochainement pour Saab, Saturn et Hummer. Enfin, General Motors a proposé aux détenteurs de 27 milliards de dollars d’obligations d’échanger leurs créances contre une participation de 10 % dans son capital qui devrait passer sous le contrôle du Trésor américain au 1er juin. La Bourse est ravie : le titre a bondi de 10 % lundi en début de séance à New York (LeParisien.fr, Challenges.fr, LesEchos.fr, UsineNouvelle.com et LeMonde.fr des 27 et 28/04)… Ford a publié une perte nette de 1,4 milliard de dollars au premier trimestre contre un bénéfice de 70 millions l’an dernier. Néanmoins, ce résultat est moins mauvais qu’escompté et le constructeur, seul des « Big Three » à se refuser à faire appel à une aide étatique, table toujours sur un retour à l’équilibre, voire à la rentabilité, en 2011 (LaTribune.fr et LesEchos.fr du 24/04).
Au Japon, Mitsubishi Motors a publié une perte nette de 430 millions d’euros pour son exercice 2008-2009 clos fin mars, mais prévoit de revenir dans le vert en 2009-2010 (LesEchos.fr et UsineNouvelle.com du 27/04). Honda a mieux résisté : il enregistre pour 2008 un bénéfice net de 1,1 milliard d’euros (UsineNouvelle.com du 28/04). Il annonce une perte moins lourde qu’attendu sur le premier trimestre 2009 et s’attend à rester bénéficiaire sur l’exercice entamé le 1er avril (LesEchos.fr du 28/04).
