Ces derniers jours ont été marqués par deux offensives d’entreprises chinoises sur des constructeurs suédois, propriétés de « majors » américains.
Ainsi, Ford a confirmé la finalisation de la cession de sa filiale suédoise Volvo au constructeur Geely Holding, qui bénéficie du soutien de Pékin, d’ici au second trimestre 2010 (E24.fr du 31/12 et UsineNouvelle.com du 04/01). Il s’agirait de la plus grosse acquisition jamais réalisée par un constructeur chinois hors de l’Empire du Milieu. Pas un mot cependant sur le sort des usines Volvo et des 22 000 salariés, dont 16 000 en Suède (LesEchos.fr du 23/12).
De son côté, General Motors annonçait le 18 décembre la fermeture pure et simple de sa filiale Saab, en raison de difficultés rencontrées avec le repreneur potentiel néerlandais Spyker, avant de se donner un peu plus de temps pour réfléchir, ce dernier ayant proposé de nouveaux projets (LesEchos.fr des 29, 30 et 31/12, et du 04/01). Cette décision conduirait au licenciement de 3 400 employés et de 1 100 concessionnaires (Challenges.fr du 18/12). Mais dès le 23, le groupe chinois BAIC annonçait avoir déboursé 200 millions de dollars pour acquérir certains actifs du constructeur (LesEchos.fr du 24/12)…
LesEchos.fr du 24 décembre mettent ces deux événements en perspective, soulignant que « pour regagner du terrain sur les marques occidentales et japonaises qui dominent le marché chinois, les constructeurs du pays parient sur la prise de contrôle de technologies étrangères ». L’article cite ainsi les propos du président de BAIC : « quelqu’un expliquait récemment que l’achat de la propriété intellectuelle de Saab pourrait raccourcir de quatre ou cinq ans le temps de développement de notre marque. Nous sommes plutôt d’accord avec cette analyse ». Et peu importe si les marques rachetées sont rentables puisqu’il s’agit avant tout de récupérer une technologie ! L’article souligne par ailleurs que « le financement des opérations semble toujours aisé. Les collectivités locales, qui contrôlent la plupart des constructeurs du pays et cherchent toutes à transformer leur ville en un ‘Detroit chinois’, savent se montrer généreuses pour soutenir l’ambition de leur marque ». Et ce même si « les autorités centrales (…), soucieuses d’éviter des accidents industriels ou de provoquer d’éventuelles campagnes antichinoises à l’étranger provoquées par des projets de restructuration trop rudes, ont sabordé ces derniers mois plusieurs opérations ».
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