Alors que deux des trois cadres licenciés à tort, Bertrand Rochette et Michel Balthazard, ont fait part de leur refus de réintégrer l’entreprise et que le troisième, Matthieu Tenenbaum, n’a toujours reçu aucune proposition concrète du constructeur, on apprenait vendredi dernier que Carlos Ghosn aurait demandé à son service de sécurité de cacher des informations aux enquêteurs. Le Parisien, qui révèle l’affaire et l’étaye, le mercredi suivant, par le témoignage d’un membre du service de sécurité du constructeur sous le coup d’une procédure de licenciement, évoque en particulier des soupçons de pots-de-vin à l’égard du directeur général de Nissan. Soupçons hautement suspects puisqu’émanant de la pseudo « source » de Dominique Gevrey. D’après le site Mediapart, ce dernier aurait d’ailleurs fini par lâcher un nom, celui d’un ancien agent secret belge. Entendu par le juge d’instruction, cet homme a affirmé a nié tout lien avec le dossier (20Minutes.fr, LeFigaro.fr, UsineNouvelle.com, Challenges.fr et Les Echos des 24, 25, 28, 29 et 30/03).
M. Gevrey n’est plus désormais le seul mis en examen : il a été rejoint par l’un de ses contacts, Michel Luc, ancien militaire devenu enquêteur privé et accusé d’avoir confectionné des fausses factures à la demande de son complice et à l’attention des pseudo-investigateurs censés travailler aux soupçons d’espionnage.
Lundi soir, nouveau rebondissement : le Journal de 20 Heures de France 2 et L’Express.fr divulguent un document audio où l’on entend, dans un langage plus proche d’un (très mauvais) Audiard que de Montesquieu, le directeur juridique, le patron de la sécurité et l’avocat du groupe presser, sans succès, Dominique Gevrey de divulguer ses sources (le constructeur a d’ailleurs accusé ce dernier d’avoir enregistré cette discussion à l’insu des autres participants, dénonçant au passage un viol du secret de l’instruction). L’enregistrement atteste que la direction du constructeur avait conscience, dès février, de s’être fourvoyée dans un faux scandale d’espionnage, qu’elle avait choisi de licencier sans preuves les trois cadres et qu’elle avait décidé de masquer cette carence aux enquêteurs de la DCRI. A plusieurs reprises, l’on entend M. Gevrey accuser les dirigeants d’avoir voulu aller trop vite, ce que rejette le directeur juridique qui invoque le principe de précaution. Après la divulgation de l’enregistrement, Patrick Pélata, le n°2 de Renault, reviendra sur ce dernier argument dans un blog interne à l’entreprise en soutenant que celle-ci « doit se protéger dès que le risque est élevé. Au risque de l’injustice ». Cette phrase a fait bondir la CGT… qui s’est empressée de diffuser ce document sur le Web.
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