Les sources d’inquiétudes se multiplient pour les sous-traitants français de l’électronique.
Ainsi, en plus du séisme japonais qui va occasionner des retards de commandes comme de livraisons, leur syndicat, le Snese, met en avant les « conséquences des hausses de prix des composants (…) pour la profession. Ces hausses résultent en majeure partie d’une augmentation importante du prix des métaux l’an passé [qui] se concrétisent surtout aujourd’hui, nombre de fournisseurs ayant pu livrer l’an dernier, à partir de leurs stocks (…). Ces augmentations (…) diminuent les marges des sous-traitants car les clients de ces derniers s’en tiennent au prix fixé lors de la signature du contrat. ‘En 2010, malgré une progression de chiffre d’affaires (+17 %), la sous-traitance de l’Hexagone a vu sa marge diminuer’, constate [un industriel]. Aussi, ‘depuis 2010, les contrats des sous-traitants contiennent une clause indexant les prix des composants achetés par ces derniers sur les cours des matières premières’, annonce [un autre]. Pour les difficultés directement induites par les conséquences du séisme au Japon, les sous-traitants pourront également faire appel à la clause de force majeure. D’une manière générale, les difficultés poussent la profession à insister sur l’aspect contractuel de la relation avec les clients comme avec les fournisseurs ».
Le syndicat pointe aussi du doigt « les distributeurs qui sont accusés (…) de ne pas respecter leurs engagements quant aux délais, prix et quantités de pièces à livrer. [Il leur] demande également de se doter de stocks de sécurité de montants équivalents à au moins 20 % des consommations annuelles de leurs clients, ce qui représente un peu plus de deux mois de stock. Il souhaiterait également que le syndicat français de la distribution, le SPDEI, fournisse des informations sur l’évolution des prix des composants ».
La conclusion est amère : « in fine, les problèmes de pénurie de composants et d’augmentation des prix de ces derniers sont intimement liés à une désindustrialisation de l’Europe. ‘Tous les dix ans, il y a ou il y aura un accident d’ordre matériel ou social qui nous rappelle ou nous rappellera que nous avons laissé partir notre industrie’, constate [un] expert (…). ‘Aujourd’hui, moins de 10 % des composants électroniques assemblés sur une carte sont fabriqués en Europe’, renchérit
M. Bigot, [président du syndicat]. ‘Il manque à nos pays une politique industrielle’ ».
Face à ces inquiétudes, le ministre délégué à l’Industrie Eric Besson a décidé de créer un Observatoire des composants électroniques pour identifier, composant par composant, les risques qui pèsent sur l’approvisionnement (ElectroniqueS des 25 et 29/03).
Schneider Electric a annoncé l’achat de la société américaine Summit Energy pour 190 millions d’euros. Cette dernière propose des services en matière d’approvisionnement d’énergie, de gestion du risque, d’analyse et de veille de marchés, de gestion de données et de conseil en développement durable (Les Echos du 25/03).
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