Le marché des équipements électroniques a bénéficié d’un rebond significatif dans la plupart des régions du monde au premier trimestre 2010, souligne une étude de GfK-Digital World. L’Asie a ainsi enregistré une hausse de 13 % sur un an, l’Amérique latine de 45 %, l’Afrique et le Moyen-Orient d’environ 15 %. Dans ce domaine également, en Europe, c’est moins bon : si l’Ouest augmente de 2 %, l’Est baisse d’autant (ElectroniqueS du 21/06).
Et malgré cette légère reprise, les sous-traitants français continuent de souffrir en raison de la pénurie de composants, explique La Lettre des Achats du 22 juin : « selon une enquête menée par le Syndicat national des entreprises de sous-traitance électronique (Snese), 96 % des sociétés se disent touchées (…). Les délais de livraisons des composants (…) ont augmenté d’environ 30 % par rapport à fin 2009, pour atteindre aujourd’hui une moyenne de 30 à 40 semaines.
Après avoir souffert de la crise en 2009, les fournisseurs semblent peu enclins à augmenter des cadences réduites qui concourent à la hausse des prix. Résultat : 16,5 % de la production n’a pu être livrée aux donneurs d’ordres en mai (après 14 % en avril), ce qui représente un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros. Depuis deux mois, de nombreux sous-traitants prennent des mesures de chômage partiel et réduisent leurs effectifs. Le Snese souligne les risques de défaillances. Une situation paradoxale alors que la reprise s’amorce chez leurs clients.
Face à la pénurie, les sous-traitants (dont les achats représentent en moyenne 60 % du chiffre d’affaires) diversifient leurs sources d’approvisionnement, font appel aux brokers et se tournent essentiellement vers l’Asie et les États-Unis. Une solution insuffisante pour le président du Snese, Pierre Bigot (…), qui appelle les fournisseurs ‘à respecter leurs engagements quant aux prix, aux délais et aux quantités’. S’estimant pris en tenaille, ce dernier s’adresse aussi à ses donneurs d’ordres : ‘au lieu de nous infliger des pénalités de retard, les clients devraient accepter de renégocier les prix et fournir plus de prévisions’. La fin de la pénurie des composants électroniques n’est pas attendue avant début 2011 ».
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