Le Conseil Constitutionnel va se pencher sur une « question prioritaire de constitutionnalité » contestant la loi de juillet 2011 qui interdit la fracturation hydraulique. Dans le même temps, le commissaire à l'Environnement a déclaré mardi que l'Union européenne n'envisageait pas de l'interdire, mais va l'encadrer par des règles environnementales.
Une actualité qui vient nourrir le débat sur l'exploitation des gaz de schiste, relancé par Arnaud Montebourg. Ses propos, que nous vous relations la semaine dernière, ont en effet continué de faire couler beaucoup d'encre. Le nouveau ministre de l'Energie Philippe Martin a ainsi déclaré que la question de l'exploitation « écologique » des gaz de schiste « ne se pose » pas, notamment à cause du bilan carbone « très négatif » des forages. Les ministres Cécile Duflot et Stéphane Le Foll ont également condamné les propos de leur collègue. Autre mauvaise camarade : Delphine Batho, qu'il avait pourtant été le seul à défendre au sein du gouvernement lors de son limogeage, et qui, après avoir condamné ses propos, a prédit qu'il ne sera « pas traité comme moi, c'est gros comme le nez au milieu de la figure ». Jean-Marc Ayrault a recadré son ministre du Redressement productif : « il est exclu d'exploiter des gaz de schiste en France (...). Il n'y a qu'une politique au gouvernement ». Position confirmée par François Hollande lui-même lors de son allocution du 14 juillet. Considérant que « la production industrielle repart », il a affirmé que lui Président, « il n'y aura pas d'exploration du gaz de schiste ». M. Montebourg a néanmoins maintenu ses propos, se défendant d'avoir rompu « la ligne gouvernementale » et renvoyant à ses déclarations initiales sur une exploitation « écologique » des gaz de schiste par une compagnie publique.
UsineNouvelle.com souligne d'ailleurs que c'est le discours de M. Ayrault, d'ailleurs confirmé par le Président, et non celui de son ministre, qui s'est modifié : de sa déclaration, on pourrait déduire que les gaz de schiste sont interdits en France. « Or ce n'est pas ce que dit la loi du 13 juillet 2011. Elle interdit l'usage de la fracturation hydraulique dans le cadre de l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures de roche-mère ». Un durcissement que la newsletter attribue à la volonté de plaire aux Verts dans un contexte pour le moins tendu et une position qui est loin de faire l'unanimité, y compris dans le camp socialiste : « je suis socialiste et je tombe un peu de l'armoire quand j'entends Ayrault et Hollande s'engouffrer dans un discours environnementaliste anti-industriel », a ainsi déclaré le député socialiste du Nord Christian Bataille, qui a rappelé que nous étions « au pays de Descartes, au pays de la science éclairée. Il est quand même inouï que l'on vive aujourd'hui sur des interdits de faire des expériences, des recherches sur les énergies qui peuvent être dans le sous-sol (...). On ne peut pas continuer à vivre politiquement avec un discours édénique des gens qui pensent que la France verte de demain peut être une France sans industrie » (UsineNouvelle.com, LaTribune.fr, Challenges.fr et Les Echos des 11, 12, 15 et 16/07).
Thibaut de Jaegher ne mâche pas non plus ses mots dans son éditorial en ouverture de L'Usine Nouvelle cette semaine : « cette volonté sans cesse réaffirmée de ne pas regarder si nous avons oui ou non un potentiel énergétique caché dans notre sous-sol révèle la relation que nous entretenons avec le progrès. En refusant de considérer la proposition d'Arnaud Montebourg (créer une entreprise publique pour exploiter les gaz de schiste de manière respectueuse de l'environnement), c'est l'idée même d'innovation que rejette le Premier ministre. En France, alors que nous devrions voir l'innovation comme un territoire d'opportunités, nous commençons trop souvent par y voir des risques. Nous devrions accepter une fois pour toutes que toute nouveauté porte par définition de nouveaux risques et que ce n'est pas grave. Il faut simplement en avoir conscience, les analyser, les encadrer mais on ne peut en faire le seul critère pour juger de la vie ou de la mort d'une innovation. On le peut d'autant moins que la France va devoir se réinventer en profondeur.
Notre crise n'est pas une crise de croissance traditionnelle mais une mutation profonde portée notamment par la révolution des technologies numériques. Nous devons en prendre conscience en nous répétant que ce n'est pas en restreignant le champ des possibles que nous réussirons à redresser notre économie et à réinventer notre modèle économique, social et fiscal. Ce n'est pas en appliquant le principe de précaution que nous trouverons les leviers pour nous relancer ».
Le cluster LEA Valley à Angers, qui rassemble des entreprises de l'électronique professionnelle, veut se doter d'un campus qui mutualisera des moyens de recherche et d'essais. 50 millions d'euros y seront investis d'ici 2020 (UsineNouvelle.com du 16/07).
Le géant français du matériel électrique Schneider Electric a annoncé être en discussion pour acquérir le groupe britannique Invensys, qui a affirmé avoir reçu un projet d'offre à 3,8 milliards d'euros (UsineNouvelle.com du 12/07).
« Transfix investit 26 millions d'euros dans une nouvelle usine », titre UsineNouvelle.com du 11 juillet. Le fabricant de transformateurs électriques va déménager ses activités de production et regrouper sa R&D à La Farlède, près de Toulon, où 50 emplois seront créés.