Conjoncture
Le Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget fêtera ses 100 ans du 15 au 21 juin prochains en présence de tous les grands acteurs de l’industrie et de leurs principaux sous-traitants.
Les PME représentent 70 % du nombre des exposants. De l’utilité des salons en temps de crise : selon le Gifas qui l’organise, « certaines proviennent d’autres secteurs industriels et espèrent trouver dans l’aéronautique de nouveaux débouchés » (UsineNouvelle.com du 29/05). A bons entendeurs…
Avionneurs
Dans une tribune publiée par le Financial Times, Thomas Enders, le président d’Airbus, appelle les gouvernements européens à faire preuve de « courage politique » en soutenant les programmes de l’avionneur, dont celui de l’A400M (LesEchos.fr du 29/05). Il s’est d’ailleurs dit « confiant sur la possibilité d’aboutir à un accord (…). Nous avons fait une grosse erreur en acceptant ce programme dans de telles conditions. Les gouvernements, qui ont fait pression à l’époque sur Airbus pour qu’il accepte ce contrat, ne sont pas totalement innocents non plus » (dépêche AFP du 02/06).
Le même déclare dans une longue interview accordée aux Echos.fr et parue le 2 juin que « nous ne sommes pas une entreprise en crise », se dit convaincu de maintenir les commandes d’Airbus à un niveau record et exclut tout plan social. Interrogé sur l’éventualité d’aider ses sous-traitants en difficulté, il répond : « ce genre d’aide doit rester exceptionnel. Nous ne sommes pas une organisation charitable, ni une banque, et ce n’est pas notre rôle de venir en aide aux entreprises en difficulté. Mais il arrive que nous n’ayons pas le choix, pour éviter une interruption majeure dans notre chaîne de production ».
Symboliquement, l’A380 a desservi pour la première fois commercialement l’Europe continentale en se posant mardi matin à Paris sous les couleurs de Singapore Airlines (LaTribune.fr et LesEchos.fr du 02/06). Une cérémonie avait été prévue mais a été fort judicieusement annulée et remplacée par une minute de silence en hommage aux victimes de la catastrophe de l’A330 (LeFigaro.fr du 02/06).
Chez Boeing, trop de sous-traitance tue la sous-traitance. Capital.fr du 29 mai revient sur les affres du 787 qui ont fait perdre à l’industriel son rang de numéro un mondial aux dépens d’Airbus. La revue pointe du doigt le virage pris il y a douze ans par l’avionneur lors de son rapprochement avec McDonnell Douglas : la rentabilité à court terme a été privilégiée et l’on a taillé dans les coûts en négligeant la recherche et en sous-traitant de plus en plus.
A l’inverse, dans le même temps, Airbus investissait à fond dans l’innovation, synonyme aujourd’hui pour les compagnies d’économies considérables en maintenance et en formation des pilotes. Résultat : le 787 a été sous-traité à hauteur des deux tiers… et a accumulé retards et dysfonctionnements. Du coup, tous les ingénieurs de la maison sont mobilisés sur l’appareil et se consacrent donc moins aux autres modèles en développement, creusant ainsi un peu plus le fossé avec le concurrent européen.
Le canadien Bombardier a vu son bénéfice net baisser de 31 % au premier trimestre qui a vu les annulations de commandes de ses avions d’affaires dépasser le niveau des nouvelles (LaTribune.fr et UsineNouvelle.com du 03/06).
Safran, qui construit les moteurs du Rafale pour Dassault, travaille à une motorisation plus puissante pour l’exporter aux Emirats arabes unis où il espère une issue favorable d’ici quelques mois (LesEchos.fr du 28/05).
Compagnies
Ryanair a annoncé une perte nette de 169,17 millions d’euros en 2008/2009, sa première en 20 ans, mais estime qu’elle reviendra à un bénéfice de 200 à 300 millions cette année. Elle indique également qu’elle pourrait s’intéresser à la Lufthansa, même si ce n’est pas dans un avenir proche. Et comme l’ambition a un prix, son directeur général a indiqué qu’il avait toujours le projet d’installer des toilettes payantes à bord de ses vols, même si officiellement « il ne s’agit pas pour nous de faire de l’argent » mais de « changer le comportement des passagers » : si cette mesure dissuasive fonctionne, elle permettra de supprimer deux des trois toilettes de bord et donc de gagner des sièges (LaTribune.fr, UsineNouvelle.com et LesEchos.fr des 02 et 03/06). Sans compter les économies de temps d’évacuation de l’appareil que cette mesure ne devrait pas manquer de générer !
Selon le Wall Street Journal, United Airlines aurait lancé un appel d’offres géant de 150 avions auprès d’Airbus et de Boeing, pour un montant de 10 milliards de dollars (LaTribune.fr du 04/06).
Prestataires
Safran, le spécialiste français de l’aéronautique, de la défense et de la sécurité, a confirmé ses prévisions de résultats 2009 et poursuivra sa stratégie d’acquisitions ciblées. Il vise une marge opérationnelle comprise entre 5 et 6 %, et un chiffre d’affaires stable (LesEchos.fr et LaTribune.fr du 28/05).
Le sous-traitant aéronautique Airia a remporté l’appel d’offre lancé par Airbus pour les mats secondaires de l’A350, qui se montait à 200 millions d’euros. Sa maîtrise de la tôlerie, de la chaudronnerie, de la mécanique de précision, des composites et de l’assemblage ont été déterminants (UsineNouvelle.com du 29/05).