Conjoncture
Selon le PDG de l’IATA, l’Association internationale du transport aérien, il faudra « au moins neuf mois avant de voir une amélioration du (trafic) en classe affaires », d’où les compagnies tirent d’ordinaire la part la plus substantielle de leurs bénéfices (LesEchos.fr et LaTribune.fr du 13/10).
Avionneurs
Dans un article intitulé « Airbus et Boeing face au risque d’une crise à retardement », Bruno Trévidic relève, dans LesEchos.fr du 9 octobre, le « contraste paradoxal entre la déconfiture des transporteurs et la résilience des deux principaux avionneurs » à l’oeuvre actuellement. Les deux grands continuent en effet de livrer de nombreux appareils commandés fermement de longue date, mais voient leurs réservations chuter. Et le journaliste de prévenir que « les baisses de commandes d’aujourd’hui sont (…) les réductions de cadences de demain ». Elles se traduiront « par une baisse de la production d’Airbus et de Boeing d’ici un ou deux ans, alors même que le transport aérien aura renoué avec la croissance. Un décalage déjà observé lors des précédentes crises. Ainsi en 1990, lors de la première guerre du Golfe, alors que les vols s’étaient brutalement vidés, les livraisons de Boeing et d’Airbus avaient continué à progresser jusqu’en 1992, avant de chuter en 1993 et de toucher le fond en 1995, pour ne repartir à la hausse qu’en 1997 (…).
L’impact de la crise pourrait donc se faire sentir, au plus tôt, fin 2010 et jusqu’en 2012. Avec à la clef de possibles sureffectifs »…
Considérant que le renforcement de l’euro face au dollar constitue une grande difficulté pour les industriels basés en Europe, Airbus appelle les autorités monétaires à « veiller à la stabilité des taux de change ». L’euro a en effet progressé de 20 % depuis février. Louis Gallois, le président exécutif d’EADS, a plaidé auprès de l’Europe pour un renfort des mesures de soutien à l’industrie et pour donner la priorité aux entreprises tournées vers l’exportation, la crise financière mondiale ayant, selon lui, montré les limites des « mirages de la spéculation ». Par ailleurs, l’avionneur réclame pour l’industrie aéronautique 800 millions d’euros du futur grand emprunt français (LesEchos.fr du 08 et du 14/10).
Confronté à une chute des ventes de ses hélicoptères d’affaires, Eurocopter lance un plan d’économies qui n’est pas assorti d’un volet social (LaTribune.fr du 12 et LesEchos.fr du 14/10).
Compagnies
Selon LaTribune.fr du 14 octobre, Air France étudierait un nouveau report de ses réceptions d’avions afin de réduire les investissements et de préserver du cash. Après le recul des voyages d’affaires, la Lufthansa redoute une chute des trajets des particuliers. La montée attendue du chômage fait craindre au secteur du tourisme en général que les Allemands, grands voyageurs, ne revoient en baisse leurs budgets de voyages et de vacances (LesEchos.fr du 13/10).
La compagnie low cost irlandaise Aer Lingus a annoncé qu’elle allait réduire ses coûts de 97 millions d’euros d’ici fin 2011, en supprimant notamment 489 emplois sur 3 900. Elle prévoit aussi des baisses de salaires et de possibles fermetures de lignes long-courriers (LesEchos.fr du 08/10).
Ryan Air, avec son projet de toilettes payantes, a trouvé un concurrent sérieux en la personne d’All Nippon Airways. Afin de réduire sa consommation en carburant et par conséquent ses émissions de CO2, la compagnie japonaise place depuis le 1er octobre du personnel aux portes d’embarquement pour inciter les passagers de ses vols à soulager leur vessie avant de monter dans l’avion. Partant du principe que les petits ruisseaux font les grandes rivières, le but avoué de cette mesure pour le moins rocambolesque est d’alléger l’appareil pour lutter contre le réchauffement climatique (LesEchos.fr du 13/10).
Japan Airlines, en difficulté, a rédigé un nouveau projet de plan de sauvetage prévoyant notamment de porter à 9 000 les suppressions d’emplois et de demander l’annulation d’une partie de sa dette (LesEchos.fr et LaTribune.fr du 13/10).